Irritée après avoir perçu les retards occasionnés dans les divers projets Khalida Toumi, ministre de la Culture, qui effectuait jeudi une visite d'inspection à Constantine, a émis autant de réserves sur la cadence des travaux. Les ordres de service (ODS), qui constituent la pomme de discorde entre administration et entreprises chargées des œuvres, surtout les nouvelles réalisations, vont se substituer en des documents provisoires attribués par les parties concernées pour permettre aux firmes de regagner leur quartier général. C'est l'une parmi les trois mesures édictées par la ministre. Que du retard dans les projets relatifs à la manifestation «Constantine capitale de la culture arabe 2015». Les divers ralentis décelés par Khalida Toumi, en visite d'inspection jeudi matin dans les chantiers programmés, dont la réhabilitation de la maison de la culture Malek-Haddad et la reconversion d'El khalifa en palais de la culture, la résidence de wilaya rétrocédée au ministère de la Culture, réaffectée en musée d'art et le Zenith, salle de spectacle de 3 000 places à Zouaghi, la bibliothèque urbaine. Tous ces projets butent sur un rempart administratif pour le moins toléré conformément à la loi, selon la Dlep et les entreprises et bureaux d'études. Il s'agit de la non délivrance à temps de l'ordre de service (ODS) aux diverses consortiums retenus pour les réalisations. «La validation des études et leurs révisions nécessaires et les démarches administratives prennent quelque temps, sans omettre que le code des marchés public algérien consigne des démarches auxquelles Dlep, entreprises..., doivent se plier», répondait la ministre aux médias sur cette expectative. D'où une intervention d'urgence qu'elle a exigée pour parachever les chantiers devant servir dans les délais à l'ouverture de l'évènement, le 16 avril 2015. Un appel qui est chargé d'une nouvelle feuille de bord englobant trois décisions irréfutables, dont la délivrance provisoire du fameux document précité (ODS) et des clauses tangibles paraphées avec les bureaux d'études et entreprises. S'exprimant au siège de la wilaya, à la cité Daksi, devant les autorités locales et la presse, après sa tournée matinale, Toumi n'éclipse pas la réalité du terrain en attestant : «On n'a rien à cacher. Il y a du retard dans la cadence de quelques projets relevant notamment des nouvelles infrastructures. La salle de spectacle à Zouaghi en est l'exemple.» Il faudra rattraper le temps perdu, presque cinq mois : «Au moins deux mois devront être récupérés pour aplanir la situation.» Une nouvelle réorientation et si l'on peut dire «pacte d'urgence» doit prendre effet dès aujourd'hui pour entrevoir une relance «speed» des chantiers, en berne pour la plupart pour des considérations administratives et techniques. L'ordre de service (ODS) (décision précisant les modalités d'exécutions des prestations prévues dans le marché) constitue le grain de sable qui enraie l'avancement des ateliers. Ainsi, a-t-elle ordonné : «Il faut établir des ODS provisoires pour toutes les entreprises de wilaya en charge des projets afin de permettre à celles-ci d'être installées.» La deuxième mesure relève du fonctionnement des chantiers qui doivent se soumettre au rythme (2x10). Deux équipes s'alternent pour se propulser. A ce propos la garante de la culture a haussé le ton et exigé «des entreprises et bureaux d'études de se conformer par écrit à cette mesure», sans quoi des sanctions ne seraient pas à écarter. Et la troisième recommandation, voire l'injonction, de Toumi porte sur le planning de suivi des chantiers. Dans ce chapitre elle a révélé que son département se réunira à Alger dans une semaine avec les bureaux d'études et représentants des entreprises pour arrêter un planning. «Ce document technique de suivi et d'évaluation sera paraphé par l'ensemble des firmes et la wilaya de Constantine : Il ne peut y avoir de chantier sans suivi.» S'agissant des opérations entrant dans le cadre de sauvegarde du patrimoine le retard n'en est pas moins alarmant. L'Office national de gestion et d'exploitation de biens culturels protèges (Ogcb) aura délivré vingt lettres de commandes pour 20 ureaux d'études habilités à restaurer le patrimoine qui regroupe 70 opérations. «Les entreprises doivent être installées avant la fin du mois en cours», a insisté la ministre, qui évoquera la nécessité de la mise en place de l'assistance maîtrise d'ouvrage délégué pour les nouveaux projets. «Le curriculum vitae des souscripteurs est vital pour assurer la qualité des œuvres aux normes», appellera-t-elle. Accélérer le tempo tout en veillant à l'esthétique demeure une équation difficile à 15 mois de l'ouverture la grande manifestation Constantine capitale de la culture Arabe. Mme la ministre rappellera à cet effet le rôle de l'Etablissement à caractère industriel et commercial (Epic), en l'occurrence l'Agence nationale de gestion des réalisations des grands projets culturels (Arpc). Cette dernière «veillera à la réalisation dans les normes et règles requises des projets culturels», devait-elle souligner. Les ordres de service (ODS) endossent pour l'heure ces cinq mois de retard. Rattraper les mois égrenés, voire évaporés, s'accomplira désormais en rythme de travail diabolique. C'est le pari de la tutelle avec la veille des pouvoirs locaux. «Les entreprises algériennes doivent concourir à grande échelle dans la concrétisation des projets», insistait la ministre. N. H.