Dans sa politique pour améliorer l'état des transports urbains, le ministre des Transports, Amar Ghoul, affirme que son département ministériel tend, entre autres mesures, à renforcer le transport ferroviaire et «à accélérer le projet de transport urbain des voyageurs et des marchandises par voie maritime en examinant les mécanismes de sa réalisation, notamment à Alger». Le département de M. Ghoul semble se placer d'ores et déjà dans la perspective des recommandations qui feront suite aux résultats des assises nationales tenues en décembre dernier, résultats qui seront annoncés la semaine prochaine et qui révèleront certainement toutes les défaillances auxquelles il faudra remédier. Une rencontre, associant tous les partenaires sociaux et économiques ainsi que les représentants des secteurs concernés, sera organisée la semaine prochaine pour présenter les recommandations issues des assises. Des recommandations qui permettront, selon M. Ghoul, de prendre une série de mesures organisationnelles et structurelles qui prévoient notamment l'interdiction d'octroi de permis d'exploitation de lignes urbaines saturées, la mise en place d'un système de permanence entre les transporteurs et l'élargissement du métro, du tramway et du réseau ferroviaire. Ce sont-là des moyens de transport qui souffrent de plusieurs lacunes, il existe un déficit organisationnel et matériel important. Les transports urbains en sont l'exemple, ces derniers sont devenus de véritables engins de mort du fait de la vétusté des véhicules existants et des dépassements des chauffeurs. Pour en revenir aux voies et moyens prônés par le premier responsable du secteur, celui-ci, dans son intervention lundi dernier à l'APN, a indiqué que le transport par voie maritime sera ouvert «dans peu de temps» aux investisseurs publics et privés nationaux et étrangers. Une autorité de régulation des transports et une autre de contrôle seront également créées. Il est question de réaliser un projet d'une voie maritime de transport de voyageurs reliant l'est de la capitale à l'ouest (Tamentfoust-Alger). La réalisation de ce projet a été évoquée plusieurs fois, ce qui a fait dire à certains spécialistes que sa réalisation pourrait constituer un risque, leur explication étant que la mer au niveau de la capitale est trop agitée pour qu'un tel projet soit réalisable. Le transport ferroviaire de voyageurs et de marchandises est aussi d'une importance majeure, il doit être encouragé, selon le ministre, qui souligne l'importance de ce moyen pour pallier à l'encombrement des routes. M. Ghoul a annoncé en outre la restructuration de l'Entreprise nationale de transport ferroviaire. Un moyen de transport qui connaît de nombreux déficits actuellement, notamment en ce qui concerne les perturbations quotidiennes de la circulation ferroviaire et le problème de sécurité des voyageurs dans les trains, un moyen qui est pour certains à «haut risque». Il faudra mettre en place une stratégie afin d'organiser le trafic ferroviaire pour réduire les retards enregistrés chaque jour, retards qui paralysent le citoyen ainsi que l'économie du pays. Il faut savoir que 97% des opérations de transport en Algérie se font par voie routière, statistiques données par le ministre, qui a rappelé que les villes algériennes ne sont pas aménagées à cet effet. En effet, le problème de la circulation routière étouffante en Algérie persiste et la situation ne semble guère s'améliorer. Le nombre de véhicules qui circulent dans la capitale chaque jour est estimé à 4 millions alors que les routes ne sont pas structurées pour accueillir ce nombre important de véhicules. «La capacité d'accueil des routes d'Alger à titre d'exemple ne dépasse pas les 100 000 véhicules mais la capitale accueille quotidiennement 4 millions de voitures environ», dira le ministre. Encourager le transport collectif compte également parmi les grandes orientations du secteur, le gouvernement ayant décidé à cet effet de relever les capacités du transport scolaire et universitaire et de moderniser la gestion des stations routières. La réalisation d'infrastructures est primordiale, surtout en ce qui concerne les parkings géants au niveau de la capitale où il existe un véritable problème de stationnement qui pèse encore plus sur la fluidité de la circulation routière. M. Ghoul dira à ce sujet que le parc automobile passera de 8 millions de véhicules actuellement à plus de 20 millions à l'horizon 2025. «Si nous ne trouvons pas, dès à présent, des solutions pratiques pour désengorger les routes, le problème va s'aggraver et touchera les autres villes», souligne-t-il. Pour faire face à cette problématique, le ministère des Transports s'appuie sur un programme d'élargissement du réseau ferroviaire, sachant que 2 000 km sont en cours de réalisation et 6 500 km à l'étude. Ce réseau, qui devra s'étendre à l'avenir sur 12 500 km contre 4 000 km actuellement, connaîtra le lancement de plusieurs projets de développement, notamment en matière d'éclairage, d'électrification des lignes et de formation des travailleurs du secteur dans le domaine de la gestion et de la maintenance. Le ministre s'est exprimé en ce qui concerne le retard dans la délivrance des permis à points. Selon lui, «la démarche exigeait du temps pour adapter ce document aux normes internationales». Amar Ghoul a indiqué qu'un numéro vert sera disponible prochainement au profit des citoyens ce qui leur permettra de signaler tout manquement pour mieux les associer au contrôle de ce secteur. A. K.