Réintroduite dans la loi de Finances 2014, la remise documentaire (Remdoc), devenue second mode de paiement des opérations de commerce extérieur avec le Credoc, «peut être à l'origine de coûts supplémentaires dus généralement aux facilités de paiement accordées par le fournisseur». C'est ce qu'a indiqué l'Association des banques et des établissements financiers (Abef) dans un document relayé par l'APS. La réintroduction de cet instrument de paiement a été toutefois accueillie avec satisfaction de la part des opérateurs économiques, qui ont souvent pointé du doigt le Crédoc institué dans la loi de Finances de 2009. Pour les opérateurs, l'utilisation du Crédoc dans les transactions internationales met en difficulté les PME dont les capacités financières sont limitées. Chose que réfute l'Abef, qui souligne qu'il est avantageux pour l'importateur car la responsabilité des banques des deux parties est engagée dans la vérification de la conformité des documents. En cas de non conformité des documents, la banque ne paie pas le fournisseur et l'acheteur est assuré de voies de recours. «Le Credoc met le client algérien dans une position renforcée pour négocier les conditions de prix et de livraison et lui permet d'obtenir des délais de règlements pour pallier les insuffisances de trésorerie sans omettre la traçabilité des importations», souligne encore le communiqué. La banque du client algérien peut même remettre en cause un paiement si elle constate une irrégularité dans les documents, ajoute l'Association des banques. L'Abef précise au même titre que «les coûts générés par le Credoc ne sont pas nécessairement excessifs» car «ils sont visibles et pourraient être réduits dans le cas où la confirmation n'est pas exigée par l'exportateur». Ce mode de paiement, indique l'Abef, est déjà vulgarisé et est également «modulable en fonction de la perception par la communauté bancaire internationale du ‘‘Risque pays''». Il a prévalu durant la période d'ajustement structurel et il est demeuré comme l'instrument prépondérant dans les échanges avec l'extérieur et quasiment obligatoire et incontournable pour ce qui relève des opérations d'investissement (importation d'équipements notamment), selon le même document. Somme toute, pour l'association, le Credoc et le Remdoc mettent le client algérien dans une position renforcée pour négocier les conditions de prix et de livraison tout en lui accordant des facilités de paiement et ce contrairement au transfert libre. Ce dernier entraîne des coûts additionnels indexés sur les coûts de refinancement sur le marché international. L'Abef rappelle d'ailleurs que les opérations de commerce extérieur étaient réalisées pour une large part par le transfert libre qui représentait 60% des transactions enregistrées. Une situation qui a complètement changé après l'adoption de la loi de Finances 2009 et l'institution du Credoc. Depuis, ce mode ne concerne «quasiment» que le règlement des services et il «est basé sur des relations de confiance» entre l'acheteur et le vendeur. Pour l'Abef, l'utilisation du transfert libre génère des difficultés d'anticipation sur la maîtrise des valeurs en jeu étant donné que les flux sont libres à quoi s'ajoutent «les transferts illicites». S. B./APS