Le cauchemar se poursuit pour les civils de Ghaza, toujours plus nombreux à périr sous les bombes israéliennes. Depuis le début de l'offensive militaire, le 27 décembre dernier, près de 900 Palestiniens ont été tués, dont une moitié de femmes et d'enfants. Le nombre des blessés dépasse les 4 000. Alors que l'Etat hébreu a annoncé, hier, une fin proche de son offensive, les blindés de l'armée israélienne poursuivaient leur avancée dans la banlieue sud de Ghaza, générant de violents combats. Une intensification des frappes est d'ailleurs annoncée après que l'armée israélienne eut largué des tracts à Rafah, appelant la population à évacuer plusieurs quartiers en prévision d'attaques qu'elle entend mener contre des tunnels de contrebande sous la frontière avec l'Egypte. Les services d'urgence palestiniens et les ONG soupçonnent l'armée israélienne d'utiliser des bombes au phosphore blanc, des munitions controversées responsables de graves brûlures. Ce qui complique encore plus la situation humanitaire à Ghaza qui a sombré dans le chaos. D'ailleurs, selon l'ONU, 25 000 personnes ont fui les combats pour des centres de fortune, surchargés et débordés. Interrompu depuis la mort d'un convoyeur sous des tirs israéliens, jeudi dernier, l'acheminement de l'aide alimentaire et médicale par l'agence de l'ONU d'aide aux réfugiés palestiniens (UNRWA) n'a repris qu'hier après avoir reçu «des assurances crédibles que la sécurité des personnels de l'ONU serait pleinement respectée». Un million de personnes vivent sans électricité ni eau dans ce territoire pauvre et surpeuplé, et les hôpitaux fonctionnent grâce à des générateurs de secours qui risquent de flancher en cas de manque d'essence, préviennent les Nations unies. D'un autre côté, la princesse Haya Al Hussein de Jordanie, messagère de la paix de l'ONU, a dénoncé le fait que les autorités israéliennes «soient en train de réduire la capacité des chargements» d'aide envoyés par l'organisation à la bande de Ghaza. «Les Israéliens retirent 500 colis de chaque camion. On se demande pourquoi. Chaque colis nourrit trois personnes pendant un mois», a-t-elle ajouté. La princesse a estimé à «300 000 le nombre de personnes dans la bande de Ghaza qui sont confrontées à la famine». Que faire face à l'Etat d'Israel qui étouffe la bande de Ghaza ? La directrice de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens a écrit : «Ghaza est sur le point de devenir le premier territoire à être délibérément réduit à un état de misère sordide.» Les Palestiniens dans la bande de Ghaza, ce plus grand camp de concentration dans le monde, n'ont pas d'autre choix que celui de résister face à la pluie de bombes et l'utilisation d'armes prohibées par Israël, le soutien inconditionnel des Etats-Unis, l'ONU sans poids, l'Europe qui pratique la politique de l'autruche ou encore le silence complice et les tergiversations des régimes arabes. H. Y.