Kamel Amghar La Kabylie vit, depuis au moins le début des années 2000, une grave défaillance sécuritaire. Attaques de convois de transfert de fonds, kidnappings de commerçants et d'entrepreneurs suivis de demandes de rançons, vols à main armée, cambriolages, la chronique locale regorgent de méfaits de ce type. A Béjaïa, comme dans le reste de la région, les services de sécurité déploient de gros efforts pour faire face à cette recrudescence de la criminalité. Des bandes de brigands et de délinquants sont régulièrement démantelées çà et là, mais le phénomène inquiète toujours les populations qui réclament sans cesse une meilleure couverture policière. En ce début 2014, les commerçants de la commune d'Akfadou, ralliés par le mouvement associatif et la population, ont organisé une grande marche pour dénoncer les vols par effraction, très fréquents dans cette petite bourgade montagneuse. Selon les protestataires, en quelques mois seulement on a enregistré pas moins de 25 cambriolages nocturnes par effraction. Profitant du mauvais temps, les voleurs dévalisent des magasins d'habillement, des échoppes d'alimentation générale ou des ateliers d'artisanat. Les citoyens des communes rurales s'estiment lésés en la matière au moment où le corps de la Gendarmerie nationale, territorialement compétent, éprouve d'énormes difficultés pour implanter ses structures, faute d'assiettes foncières. Au mois de novembre dernier, dans la ville voisine de Sidi Aïch, les services de la police judiciaire ont interpellé cinq malfrats, auteurs du vol par effraction d'un kiosque multiservice. Les malfaiteurs, reconnaissant les faits qui leurs sont reprochés, avaient emporté 28 téléphones portables, 7 flacons de parfum, plusieurs cartouches de cigarettes et une somme d'argent. Durant la même période, un gang de trois voleurs de voitures, surpris en flagrant délit, a été appréhendé par des citoyens vigilants dans la localité de Darguina, à l'est du chef-lieu de wilaya. Les trois larrons ont été remis, en mains propres, à la brigade de gendarmerie de Taskriout. Au mois d'octobre, une bande criminelle de 8 individus, spécialisée dans le cambriolage de maisons, a été également démantelée dans la ville de Seddouk. Les enquêteurs de la police ont réussi, alors, à récupérer de nombreux objets dérobés, dont deux téléviseurs, un lecteur DVD, une machine à laver, six bonbonnes de gaz butane... Déférés devant le procureur de la République près le tribunal d'Akbou, les mis en cause ont été placés sous mandat de dépôt. Au mois d'août, un autre gang de trois individus, également spécialisé dans le cambriolage de maisons, est tombé dans la localité rurale de Beni Maouche. Cette fois, ce sont les gendarmes de la compagnie d'Akbou qui ont interpellé les voleurs et récupéré plusieurs objets de valeur volés aux victimes (bijoux et électroménager, notamment). Toujours dans la région d'Akbou, une autre bande de cinq voleurs a été appréhendée par la police au mois de juillet, suite à de nombreux cambriolages ciblant des superettes et des magasins. En somme, il ne se passe pas un mois sans qu'un groupe de malfaiteurs ne tombe dans les filets des services compétents. Mais la fréquence des vols reste toujours élevée et on a l'impression que le dispositif sécuritaire mis en place reste insuffisant devant une telle déferlante. Des tas d'autres affaires (vol de bétail, narcotrafic, fausse monnaie ou création de lieux de débauche) sont également traitées par les services concernés, qui sollicitent partout la vigilance et la coopération des populations. Se déployer dans la proximité, s'ouvrir aux populations et agir en partenariat avec elles, restent les principaux axes de la stratégie des autorités compétentes en la matière. Un mode opératoire qui donne de bons résultats et qui gagnerait à être perfectionné davantage. K. A.