Fraichement créée, l'Association des clubs professionnels de football se met déjà au travail avec la perspective, selon son coordinateur, Abdelkrim Medouar, cité par l'APS, de devenir «une force de propositions» vis-à-vis du ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS) et de la Fédération algérienne de football (FAF), avec l'objectif de réussir le projet de professionnalisation du football en Algérie. M. Medouar, qui est également le porte-parole de l'ASO Chlef, tiendra à préciser que l'association «n'a pas pour but de s'opposer à telle ou telle structure, mais elle se veut une force de propositions vis-à-vis du MJS et de la FAF pour réussir ensemble l'expérience du professionnalisme en Algérie», affirmera-t-il dans un point de presse à l'issue de la réunion des présidents des clubs professionnels, lundi soir dernier à Alger. La création de cette association est devenue «plus que nécessaire», en raison des «nombreuses entraves» auxquelles est confronté le professionnalisme depuis son entrée en vigueur en 2010, indiquera le coordinateur. «Après une expérience de quatre ans, on s'est rendu compte qu'on est en train de tourner dans un cercle vicieux. On est persuadé maintenant que ce projet n'a aucune chance de réussite si l'on continue à gérer les choses de cette manière», déplorera-t-il. «Les mesures prises par l'Etat en matière d'accompagnement des clubs n'ont jamais été appliquées sur le terrain. Un retard qui nous a portés préjudice, et affaiblis davantage», ajoutera M. Medouar. Par ailleurs, à la décharge du président de la FAF, Mohamed Raouraoua, il dira que compte tenu de «ses engagements au sein des instances régionales et internationales», et aussi «vis-à-vis de la sélection nationale», M. Raouraoua ne peut pas être pleinement concentré sur le professionnalisme. «Cela nous a confortés dans notre démarche de créer notre association dont on veut faire un dénominateur important dans l'équation du professionnalisme en Algérie», affirmera le coordinateur. L'association a déjà embrayé sur sa première action avec la rencontre, dans les jours prochains, de ses responsables qui vont plancher sur la réunion qu'ils auront, dimanche prochain au Centre technique de la FAF à Sidi Moussa (Alger), avec le ministre de la Jeunesse et des Sports, Mohamed Tahmi, et le président de la FAF. «Plusieurs propositions seront soumises lors de cette réunion, à laquelle nous n'allons va pas nous présenter en rangs dispersés. Il s'agit là des premiers fruits de notre nouvelle association», se félicitera M. Medouar. Parmi les propositions que l'association mettra sur le tapis lors de la réunion avec MM. Tahmi et Raouraoua, Medouar citera la requête concernant «un statut particulier» pour les clubs des deux ligues 1 et 2, a rapporté, hier, l'APS citant le coordinateur. «Ce sera l'une des doléances que nous allons soumettre lors de la prochaine réunion avec le MJS et le président de la FAF. On est actuellement géré par le code de commerce, alors que nous ne sommes pas des sociétés lucratives», indiquera-t-il. 32 clubs ont créé des Sociétés sportives par actions (SSPA) après le passage du football algérien au professionnalisme. Pratiquement, toutes ces sociétés sont déficitaires. «Vu que nous ne sommes pas des sociétés productives, notre demande est de bénéficier d'un statut particulier. Notre fonctionnement ne peut pas être soumis aux dispositions du code de commerce, alors que nous ne parvenons pas à nous autofinancer», expliquera M. Medouar. D'autres points seront évoqués par les présidents des clubs lors de la réunion de dimanche prochain dont la question des centres d'entraînement promis par les pouvoirs publics aux 32 clubs des deux ligues dont les travaux «n'ont toujours pas commencé», le financement «direct ou indirect» de l'Etat au profit des clubs dans le cadre des mesures d'accompagnement du professionnalisme, «les problèmes rencontrés» avec les Offices publics des wilayas (Opow), et «la réhabilitation des présidents des clubs». Pour l'heure, l'Association des clubs professionnels de football qui est dirigée par un bureau provisoire composé de sept membres, avec au poste de secrétaire général le directeur général de la JSM Béjaia, Rachid Redjeradj, amorce son premier pas dans la direction qu'elle s'est tracée. La réunion de dimanche prochain nous en dira un peu plus sur les relations qu'elle aura avec les institutions sportives, la position de ces dernières vis-à-vis d'elle et, par delà, les chances de deux parties de parvenir à des résultats concrets et positifs. R. C.