Création à Ghardaïa d'un «centre opérationnel» de sécurité, cogéré par la Gendarmerie et la Sûreté nationales, multiplication par trois, voire par quatre du nombre d'éléments du dispositif de sécurité dans la région de Ghardaïa. Telles sont les mesures annoncées par le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Tayeb Belaïz, jeudi dernier à Ghardaïa, «pour restaurer définitivement l'ordre et le calme», en réaction à la situation d'insécurité créées par les échauffourées sporadiques et récurrentes ayant lieu dans cette wilaya, depuis quelques mois. Ces annonces s'accompagnent d'une détermination de l'Etat à appliquer les lois de la République dans «toute leur rigueur», contre quiconque «portera atteinte» à la sécurité de l'individu et de ses biens, comme affirmé par le ministre. A l'issue d'une rencontre avec les autorités et élus de Ghardaïa, consacrée aux évènements qu'a connus la région, le ministre a affirmé que «la loi sera appliquée pour rétablir l'ordre, dans le strict respect des lois de la République». Et ce, en soulignant que «l'Etat va agir avec rigueur et équité, conformément aux décisions de justice, contre les personnes malveillantes et les fauteurs de troubles». M. Belaïz a précisé, pour autant, que «toutes les rues, les quartiers, les communes de la wilaya de Ghardaïa seront sécurisés». Accompagné des responsables de la sécurité nationale, respectivement les généraux-majors Abdelghani Hamel (Dgsn) et Ahmed Bousteilla (Gendarmerie nationale), M. Belaïz a indiqué avoir été chargé par le président de la République de «trouver les moyens de ramener le calme et l'ordre, avec la participation des différents acteurs de la société civile de la wilaya». Le ministre de l'Intérieur et les responsables de la sécurité ont affiché leur détermination à lutter contre toute forme d'incitation à la violence et à tout phénomène pouvant toucher à la sécurité, à la fois du citoyen et de ses biens. Cette réunion des premiers responsables de la sécurité publique du pays, intervient alors que des affrontements sporadiques et récurrents entre groupes de jeunes des quartiers de Ghardaïa ont repris, mardi dernier, et se sont poursuivis durant toute la matinée de jeudi. Un imposant dispositif de sécurité, composé de brigades antiémeutes de la police, appuyées par des unités de la Gendarmerie nationale, a été mobilisé pour faire cesser les heurts et sécuriser les différents quartiers de Ghardaïa. Cependant l'on déplore encore une autre victime de la haine. Le corps sans vie d'une victime des échauffourées que connaît Ghardaïa a été retrouvé, jeudi après-midi, au quartier de Ben-Smara, a annoncé l'APS, de source sécuritaire. Le corps de la victime, non encore identifié, âgé d'une trentaine d'années, a été déposé à la morgue de l'hôpital de Ghardaïa. Ce décès porte à quatre le nombre des victimes des douloureux évènements de Ghardaïa, depuis décembre dernier. Selon des sources hospitalières locales, trente-trois personnes ont été blessées, dont huit sont en observation aux urgences de l'hôpital Tirichine. Ces évènements ont été marqués par des actes de vandalisme, de pillage et d'incendie d'habitations et de locaux commerciaux, selon les services de la wilaya. Une trentaine de locaux commerciaux et des habitations ont été ainsi incendiés, depuis mardi soir, dans des quartiers de Ghardaïa où les agents antiémeutes déploient encore des efforts, en usant de bombes lacrymogènes pour faire cesser les confrontations. En dépit des appels au calme lancés par plusieurs personnalités politiques, religieuses et des sages, tient-on à rappeler, certains quartiers de Guerrara, de Berriane et de Ghardaïa ont connu, respectivement en novembre, décembre et janvier derniers, des échauffourées entre des groupes de jeunes émaillées de jets de pierres et de produits inflammables. A. R.