L'encouragement du logement rural est une nécessité et une dette morale envers les habitants qui ont beaucoup souffert durant la Guerre de libération, mais aussi durant la décennie noire. C'est ce qu'a affirmé hier, le ministre de l'Habitat, Abdelmadjid Tebboune, au micro de la Radio nationale Chaîne 3. La demande concernant le logement rural demeure très importante, a-t-il souligné, l'encouragement du logement rural permettra, selon le ministre, le retour des habitants qui ont fui leurs maisons durant la décennie noire, «ce qui sera bénéfique pour l'économie du pays». Concernant la forte demande en zone rurale, M. Tebboune dira qu'«à chaque sortie que nous faisons avec le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, nous remarquons la forte demande qu'il y a en termes de logement rural». Par ailleurs, selon le ministre, plus de 390 000 logements ont déjà été réceptionnés, alors que 724 000 sont en cours de réalisation sur un total de 900 000 logements entrant dans le cadre du plan quinquennal du logement. Sur un autre plan, M. Tebboune dira au sujet de la formule logement promotionnel public (LPP) que cette dernière concerne une «tranche de citoyens qui n'est pas éligible à l'Aadl», précisant que «cela concerne les citoyens de classe moyenne ou supérieure qui ne pouvaient pas être souscripteurs à l'Aadl, dont la plupart sont des hauts fonctionnaires, et nous étions dans l'obligation de leur trouver une formule adéquate». Le premier responsable du secteur estime par ailleurs que cette formule a quelques avantages par rapport aux autres formules surtout concernant l'Aadl. L'avantage du LPP, c'est «la programmation libre des logements et leur construction», dira le ministre en précisant que la réalisation des logements est programmée selon la demande. «Si la demande est de 1 million de logements, le programme est de 1 million de logements aussi.» Mais la demande pour cette formule est nettement moindre que celle de l'Aadl estime le ministre, en raison notamment du coût élevé du revenu exigé et des versements. La demande pour la formule du LPP, le ministre la révélera en chiffres. Ainsi, dira-t-il, après l'étude des dossiers, sur la base des critères fixés par l'Enpi, «nous sommes actuellement à 46 000 dossiers reçus, dont 5 000 ont été transférés de l'Aadl au LPP. 41 200 dossiers déposés ont été traités, dont 23 000 pour Alger, et 33 000 dossiers ont été acceptés dont 16 380 pour Alger, alors que 8 000 dossiers ont été rejetés dont 6 000 pour Alger». En ce qui concerne le lancement des travaux de construction des logements concernant cette formule, M. Tebboune dira que «l'opération a commencé à prendre forme. Des terrains ont été réservés, certains chantiers ont déjà été lancés et des marchés ont été signés avec des partenaires de la shortlist». D'autre part, concernant le versement de la première tranche du logement LPP qui est jugée excessive (1 million de dinars), le ministre dira à ce sujet : «J'ai chargé le directeur général de l'Enpi d'organiser une réunion avec le conseil afin d'étudier la possibilité de réduire le montant de ce versement jusqu'à la moitié, c'est-à-dire 500 000 dinars. Je pense que la première tranche sera réduite de moitié.» Toutefois, le premier responsable du secteur a indiqué que la décision finale sera prise cette semaine par l'Enpi (Entreprise nationale de promotion immobilière). Le ministre est revenu sur les souscripteurs ayant déposé leurs dossiers en 2001 et 2002, affirmant à ce sujet qu'«il reste uniquement deux sites de logements à attribuer dans ce cadre. Il s'agit des sites de Jolie Vue et Draria qui totalisent 600 logements, l'achèvement des travaux et la distribution de ces logements se fera d'ici fin mars ou début». Quant au montant des investissements dans le secteur de l'habitat dans le cadre du plan quinquennal 2010-2014, celui-ci est estimé à 63 milliards de dollars. «Le coût est énorme de même que le problème du logement, les responsables de l'Etat sont ainsi déterminés à régler définitivement le problème de logement», a souligné le ministre qui a déploré l'insuffisance en termes d'outil national et de grandes entreprises aptes à réaliser de grands projets de logements. «Il existe seulement 7 grandes entreprises qui pourront réaliser jusqu'à 80 000 logements, ce qui reste insuffisant si on veut atteindre l'objectif visé de 230 000 logements.» C'est pourquoi «nous sommes en train de promouvoir les entreprises nationales pour accélérer les travaux et booster ces dernières à investir dans ce cadre». Pour donner un élan aux travaux de construction, le ministre a indiqué qu'une shortlist a été ouverte pour permettre de prendre des entreprises et réaliser un minimum de 400 logements. Le responsable a par ailleurs révélé que le secteur privé est le plus actif en termes de réalisation des projets de logements avec un taux de 58% des projets réalisés contre 4% pour le secteur public. Le premier responsable du secteur a indiqué, par ailleurs, que les Algériens établis à l'étranger sont exclus des deux formules Aadl et LPP. «Pour les émigrés, la réflexion est engagée. Il y aura un programme pour les émigrés qui n'a rien avoir avec l'Aadl et le LPP», a-t-il souligné. A. K.