Déclaration ■ Le logement rural est une des priorités du secteur de l'habitat. Elle est même «une dette morale» pour les populations de ces zones, selon Abdelmadjid Tebboune. 390 000 logements de type rural ont été réceptionnés jusque-là, annonce ce matin le ministre de l'Habitat sur les ondes de la chaîne III. Ce regain d'intérêt pour ces zones est de bon augure pour le développement local notamment pour le secteur agricole, estime le ministre. Pour ce qui est de la formule LPP (Logement Promotionnel Public) exclusivement réservée aux souscripteurs à revenus confortables, Tebboune assure que les chantiers sont lancés en fonction des volumes des demandes, et que les terrains ont été réservés et les marchés sont signés avec les partenaires. Reste à savoir si la formule de financement a été réétudiée pour répondre aux inquiétudes des souscripteurs. A ce propos, nous apprenons par la voix du premier responsable du secteur que la décision finale sera connue à la fin de cette semaine. «J'ai chargé le directeur général de l'ENPI pour voir avec son conseil d'administration s'il y a possibilité de revoir le premier versement qui est de un million de dinars», dit-il tout en précisant qu'il est fort probable que cette tranche soit réduite de moitié, soit 550 000 dinars. 41 200 dossiers ont déjà été traités dans le cadre de ce programme dont 23 000 pour Alger. Parmi eux, pas moins de 4 100 souscripteurs se sont vu transférés vers le LPP, alors qu'ils s'étaient fait porter sur les listes de L'AADL. «Ils se sont inscrits en 2001 et 2002 à l'AADL. Mais avec l'amélioration des salaires ils se sont retrouvés éligibles à la formule LPP», a précisé M.Tebboune A la question de savoir si le logement social allait disparaître avec l'émergence de ces différentes formules de logement, le premier responsable du secteur dira : «Le logement social est intimement lié à une frange de la société tant que cette frange existe, le logement social existera.» L'Etat a réalisé jusque-là 1 200 000 logements sociaux, selon le ministre qui n'exclut pas d'offrir aux locataires de ces logements la possibilité de devenir propriétaires. «Si cette chance est offerte aux gens de L'AADL et du LPP, la classe la plus déshéritée a aussi le droit d'être propriétaire», dit-il en s'étalant sur les raisons de cette décision. «Le parc des logements gérés par les OPGI approche les 900 000 logements ce qui demande une logistique énorme devant un loyer souvent impayé et qui reste purement social», a-t-il expliqué. Le ministre revient, par ailleurs, sur la régularisation des constructions qui a pris beaucoup plus de temps que prévu. «Tout ce qui a trait à une gestion collégiale, soit les services d'urbanisme, l'autorité locale, les élus locaux, demande une coordination», a-t-il affirmé avant d'appuyer ses propos par l'exemple de certains promoteurs qui se sont vu attribuer officiellement des terrains sans que le permis de construire suive la procédure. Car «l'attribution officielle par les domaines du terrain ne s'est pas faite. Ces promoteurs ne peuvent pas ainsi remettre les actes de propriété étant donné qu'eux-mêmes ne sont pas propriétaires du terrain». M. Tebboune souhaite enfin relancer les agences foncières qu'il estime indispensables pour vaincre la crise du logement et atténuer le déficit.