Le ministre de l'Education, Abdelatif Baba Ahmed, a indiqué, hier, à la Chaîne 3 de la Radio nationale au sujet de la grève des syndicats de l'éducation que «l'intérêt des élèves passe avant tout», déplorant que des millions d'élèves soient ainsi pris en otages avec cette grève qui entre dans sa troisième semaine. «Notre principale mission est de préserver l'éducation des 8 millions d'élèves et nous allons tout faire, dans un cadre réglementaire, pour préserver leurs intérêts», dira le ministre. Par ailleurs, M. Baba Ahmed dénonce le renvoi des élèves dans les rues lors des grèves, ce qui est inacceptable, dira-t-il, ajoutant que les élèves doivent rester au sein de l'établissement. En outre, le ministre a indiqué que le retrait sur salaire pour les enseignants grévistes est une sanction qui sera strictement appliquée. Toutefois, pour les enseignants qui décident d'assurer des cours de rattrapage en remplacement des cours non assurés durant la grève, les jours de salaire retenus leurs seront reversés. Quant à ceux qui décideront de poursuivre la grève, «nous serons obligés de leur envoyer des mises en demeure. Nous avons donné des orientations à ce sujet et des instructions pour que ces mises en demeure soient reçues au niveau des établissements des enseignants concernés». Le ministre expliquera que cette opération se fera de manière individuelle, au cas par cas. Concernant le rattrapage prévu par la tutelle, M. Baba Ahmed dira que «si les enseignants sont sérieux et font un effort, on pourra rattraper les cours. Le rattrapage se fera soit les samedis, soit les après-midis des mardis, sinon on sera dans l'obligation de reporter ou supprimer une ou deux semaines des vacances de printemps». S'agissant du seuil des cours pour les élèves qui passeront des examens de fin d'année (6e, BEM et BAC), le ministre a affirmé que «cette question sera étudiée vers la fin du mois d'avril ou début mai. Nous allons procéder à une sorte de concertation avec tous les établissements du pays pour avoir le taux des cours qui ont été réalisés sur tout le territoire national, et à partir des résultats que nous obtiendrons on décidera du seuil à arrêter». Par ailleurs, le ministre déplorera ces mouvements de grève successifs qui «nous empêchent de nous pencher sur les vrais problèmes du secteur et les vrais défis à relever pour améliorer la qualité de l'enseignement. Ces grèves nous empêchent de faire notre travail. Nous sommes obligés de travailler les samedis, c'est la seule journée où on peut examiner les questions liées à la surcharge des classes, le poids du cartable...». A. K.