Les chantiers poussent. Le serment, paraphé il y a presque un mois entre la ministre de la Culture, l'administration locale et les entreprises semble jusqu'ici être honoré. Khalida Toumi aura trouvé l'astuce pour faire progresser les desseins arrêtés dans le cadre de la manifestation «Constantine capitale de la culture arabe 2015» : mettre dos au mur les consortiums en répondant à toutes leurs demandes «administratives ou pécuniaires», dont la tuile qui avait mis en veilleuse les travaux, l'offre de service (ODS), selon le code des marchés en vigueur avec en prime une souplesse manifeste dans le gré à gré. Et avec une condition sine qua non celle de la qualité des œuvres. Réussir ainsi ce pari qualité dans un délai aussi réduit qu'insuffisant pour ce genre d'infrastructures relève d'un défi inexorable. Le rythme 2 x10 est alors activé comme première vitesse. Le week-end la wilaya a fait un effort supplémentaire se traduisant par l'installation de trois brigades pour conforter les chantiers en des lieux sensibles constituant la colonne vertébrale de l'évènement. Il s'agit d'El Khalifa, Malek-Haddad et la résidence de la wilaya (convertie en centre des arts). Lorsque l'on revoit les livraisons à la baisse concernant surtout les œuvres patrimoniales, les ambitions seront sans faille en février 2015, soit à deux mois du coup d'envoi de la grane manifestation. Chaque semaine le wali de Constantine, M. Ouadah Hocine, prend son bâton de pèlerin et sillonne les espaces en travaux (Zouaghi et centre ville). Et chaque mois a priori, Khalida Toumi se munira de son calepin pour cocher les étapes ayant été franchies par les entreprises. Question de suivre au plus près les cours des avancements comme consigné dans le pacte d'urgence entériné à l'unanimité par les acteurs concernés. Depuis plus de deux semaines Cirta vit au rythme des allers-retours des camions et autres véhicules de service. C'est du moins le décor d'une ville qui se prépare, malgré le temps perdu et que l'on tente de rattraper mordicus. A moins de douze mois de la date butoir de livraison, la gourmandise baisse cependant d'un cran dans quelques reliefs relatifs au patrimoine (vieille ville avec ses fondouks, hamams, Zaouias,...). Et c'est logique. Les innombrables projets programmés et dont les budgets sont disponibles ne peuvent être d'un seul coup inaugurés le 16 avril 2015. D'ailleurs cette configuration avait été exprimée en demi-teinte en octobre 2013 : «50% des infrastructures seront livrées à l'inauguration et le reste à la clôture. Tandis que les 75 opérations entrant dans le cadre du patrimoine, celui-ci n'obéissant pas à un calendrier précis, s'achèveront au fur et à mesure», certifiaient les départements en charge du patrimoine et du suivi des infrastructures culturelles. On se contentera alors de se rabattre sur des ateliers stratégiques, notamment le palais de la culture Malek-Haddad, El Khalifa et la salle Zénith à Zouaghi, qui aura connu une zone de turbulences sanctionnée par une mise en garde franche adressée par la tutelle au Dlep et à la société chinoise. Ces jours-ci le monoprix, qui sera réhabilité en musée des arts contemporains, verra l'emplacement imminent de son atelier par une entreprise belge, après que les Français ont finalisé l'étude. Le montant de l'opération s'élève à 250 milliards de dinars, selon les responsables locaux. Au même chapitre financier, une demande de réévaluation de la salle de spectacles, l'unique du genre dans le pays (équipements acoustiques) sera transmise cette semaine au ministère des Finances, pareil pour la maison de la culture Malek- Haddad. In fine les gestionnaires étatiques ont vu plus clair au terme de plusieurs mois de concertations. Avec au passage un quota de temps évaporé dans le choix des entreprises et les tracasseries administratives. Un tel recadrage des projets, voire leur réduction en perspective notamment du 16 avril 2015, permettra un engagement fiable des gestionnaires toutes fonctions confondues. Février 2015 aura son lot d'infrastructures «pressé». N. H.