Le secteur de la santé connaîtra un mouvement de protestation dans les prochains jours. Un sit-in sera organisé lundi prochain (le 17 du mois en cours) par la Coordination nationale des corps communs et des professionnels du secteur, qui interpelle le Premier ministre ainsi que les pouvoirs publics à propos de leur statut particulier. «Les portes du ministère de la Santé, de la Réforme hospitalière et de la Population (Msrhp) sont ouvertes à tous les partenaires sociaux et sa disponibilité n'est pas conjoncturelle», selon le chargé des dossiers des partenaires sociaux au ministère, le Dr Nacer Grim, dont la déclaration jeudi fait suite à la réunion consultative des syndicats des professionnels de la santé, tenue mercredi. En effet, les trois syndicats de la santé ont organisé mercredi une réunion afin d'examiner plusieurs points, dont l'évaluation de la concrétisation de leurs revendications et leur participation à la prochaine tripartite. C'est ce qu'a déclaré à l'APS le Dr Khaled Keddad, porte-parole de la Coordination des syndicats des professionnels de la santé. Depuis son installation, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, s'est réuni avec les représentants des syndicats du secteur et s'est engagé à concrétiser leurs revendications, toutefois ces derniers estiment que «ces revendications n'ont pas été satisfaites» à ce jour. D'autre part, M. Keddad a déploré «l'exclusion» des syndicats autonomes relevant des différents secteurs de la réunion de la prochaine tripartite, appelant le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, à y associer ces syndicats. De son côté, M. Grim a affirmé que «l'axe principal de l'action du ministère actuellement est de demeurer à l'écoute des partenaires sociaux afin d'arriver à prendre en charge leurs doléances», tout en ajoutant que «ce qui relève du secteur, comme le dossier de la formation et la prime de contagion, a été pris en charge et ce qui ne l'est pas a été transmis à qui de droit». Le docteur Grim a souligné également que plusieurs autres revendications ont été prises en charge par la tutelle. Ainsi, le ministère s'est «engagé à titulariser les vacataires et les contractuels de ce corps». Le même responsable a indiqué aussi que «le ministre de la Santé et les directeurs centraux avaient reçu la coordination nationale des corps communs et des professionnels du secteur et se sont engagés à prendre en charge les revendications relatives à l'exercice de la profession». Un programme de formation au profit de ces corps sera également mis en place prochainement. Ce même représentant de la tutelle estime que «la disponibilité des directeurs centraux» démontre la «considération qu'accorde le secteur à cette catégorie», expliquant que «c'est un travail continu qui s'inscrit dans la durée et des réunions ainsi que des séances de travail, sont tenues régulièrement». Concernant la poursuite du dialogue entre les deux parties, M. Grim dira que «le dialogue n'a jamais été rompu entre les partenaires du secteur de la santé». C'est aussi l'avis du coordinateur national des corps communs et des professionnels de la santé, Betraoui Mounir, qui a déclaré qu'«effectivement, il y a un dialogue qui s'est installé entre les deux parties». Il estime que le problème réside dans la position de la Fonction publique par rapport à la revendication relative au statut particulier d'où «la nécessité de l'intervention du Premier ministre», a-t-il affirmé, tout en ajoutant que la coordination des corps communs du secteur avait adressé une lettre le 10 février dernier au Premier ministre l'appelant à prendre en charge les revendications des travailleurs. «Nous allons tenir un sit-in le 17 du mois courant pour, d'abord, rappeler au Premier ministre notre revendication ayant trait au statut, ensuite pour sensibiliser les pouvoirs publics sur la situation de plus de 130 000 travailleurs des corps communs de la Fonction publique, dont le salaire ne dépasse pas les 14 000 DA par mois à cause de la privation de leurs droits relatifs aux primes, aux indemnisations, aux promotions», a relevé M. Betraoui. Selon le coordinateur national des corps communs, les fonctionnaires ont choisi de recourir cette fois-ci au sit-in comme forme de protestation afin d'éviter «la grève qui pénalise les malades». A. K.