La Coordination nationale des corps communs de la santé publique, affiliée à l'Ugta, a organisé, hier matin, un sit-in au CHU de Bab El Oued. Le rassemblement a réuni les travailleurs des corps communs de plusieurs établissements de santé publique, de la capitale et de l'intérieur du pays. Ils ont décidé de passer de 3 à 4 jours d'arrêt de travail par semaine, tout en continuant à assurer le service minimum. Après plus de cinq semaines de grève et une rupture des négociations avec le ministère de la Santé, ils portent leurs espoirs sur une intervention du Premier ministre en leur faveur. Le corps commun de la santé publique comprend le personnel administratif et tous les ouvriers professionnels de la santé tels que les agents d'accueil et d'orientation, les techniciens de surface, les personnels de cuisine et de blanchisserie. Leur nombre s'élève à 113 000 personnes au niveau national. Ils estiment être «les laissés pour compte de la santé publique». Ils demandent la révision des statuts particuliers, du régime indemnitaire et des conditions d'accès aux postes supérieurs. «Il y a, parmi les corps communs, des employés contractuels qui ne touchent que 9 000 DA par mois», a indiqué le coordinateur national des corps communs, Betraoui Mounir. Ce dernier estime qu'il y a d'importants écarts de rémunération entre le corps commun et le corps médical. Mais leur principale revendication demeure la généralisation de la prime de contagion dont peu d'entre eux bénéficient. Pour eux, il s'agit là d'un manque de reconnaissance de leur travail. Selon M. Betraoui, «il est injuste que cette tranche du personnel de la santé publique ne perçoit pas la prime de contagion alors que ces employés sont exposés au même risque que le corps médical». Pour étayer cette revendication qui ne date pas d'hier, le syndicat a comptabilisé les cas d'employés contaminés dans le cadre professionnel. «Depuis 2008, il y a eu 30 cas de contagion au CHU de Bab El Oued, parmi lesquels 6 sont décédés», a précisé M. Betraoui. De son côté, le ministère de tutelle, après avoir avancé dans la négociation, a ensuite fait marche arrière, rejetant la responsabilité sur le ministère des Finances. Pour Moussaoui Azzedine, secrétaire général de la branche syndicale des corps communs du CHU de Bab El Oued, «le ministre de la Santé n'a pas défendu les intérêts des travailleurs de son secteur». De plus, M. Ziari a déclaré la grève illégale et a instruit les directeurs de la santé publique à procéder à des ponctions salariales. Une réaction qui a intensifié le sentiment d'injustice chez les travailleurs. Ces derniers, par la voie du syndicat, ont décidé qu'il n'y avait pas de dialogue possible avec le ministre de la Santé. Ils s'en remettent donc au Premier ministre qu'ils comptent convaincre grâce à l'appui du secrétaire général de l'Ugta, Abdelmadjid Sidi Saïd. «Nous demandons l'intervention urgente du Premier ministre», a appelé M. Betraoui. En attendant, tous ces mouvements de grèves qui secouent la santé publique compliquent la prise en charge des patients. Ils sont nombreux à se plaindre des lenteurs causées par les débrayages successifs des différents corps médicaux. A. H.