Le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Mohamed Benmeradi, a indiqué jeudi au cours d'une rencontre avec les directeurs des agences et structures de la Caisse nationale d'assurances sociales (Cnas), que plus de 10 millions d'assurés sociaux et d'ayants droit bénéficient actuellement d'une couverture sociale. Ceci dans le cadre de l'assurance sociale propre aux ouvriers salariés et au régime des non-salariés. «Ce qui a permis de porter le taux de couverture à plus de 80% de l'ensemble de la population», soutient le ministre. Evoquant le programme de la réforme du système de Sécurité sociale lancée par le gouvernement, le ministre dira que «les réformes ont permis d'améliorer les prestations, d'élargir le réseau de structures de proximité de la Sécurité sociale et de promouvoir le système de paiement appelé communément tiers-payant, évaluant le nombre de structures disponibles à 1 500 alors qu'il ne dépassait pas 859 structures». Ce programme de modernisation a permis aussi «l'élargissement de l'utilisation de l'outil informatique, les réseaux de connexion interne, outre l'introduction en 2007 de la carte électronique ou de la carte Chifa en faveur de l'assuré», a-t-il rappelé. D'autre part, le ministre a estimé à 9 millions le nombre de personnes détenant une carte Chifa, d'où l'augmentation à 30 millions du nombre global des assurés sociaux et des ayants droit. Le ministre a rappelé également les multiples mesures prises afin de sauvegarder les équilibres financiers du système de sécurité sociale, garantir sa pérennité et préserver ses fondamentaux actuels, des mesures telles que la réforme des moyens de recouvrement des cotisations sociales et des mécanismes de financement, ainsi que l'introduction de nouveaux produits autres que les cotisations. M. Benmeradi a mis l'accent sur l'importance de la Caisse nationale de prévoyance de la retraite, rappelant que cette dernière est financée par le prélèvement d'un quota des revenus fiscaux pétroliers en guise de garantie pour la retraite des générations montantes, et sur la Caisse nationale de sécurité sociale financée par les revenus de certains impôts et prélèvements. En ce qui concerne le système de remboursement de médicaments, le ministre a souligné que tous les assurés sociaux en possession de la carte Chifa et les ayants droit bénéficient depuis 2011 du système du tiers-payant et reçoivent leurs médicaments auprès de plus de 10 000 officines ayant conclu des conventions avec la Sécurité sociale. Il a ajouté que l'opération d'actualisation de la nomenclature des médicaments à remplacer s'effectue régulièrement en vertu d'un arrêté ministériel conjoint, relevant que le nombre de produits remplacés est passé au cours de la période 2000-2013 de 897 à 1 377 médicaments. «Les dépenses induites par l'opération de substitution des médicaments sont passées de 20 milliards de dinars en 2000 à 158 Mds en 2013», a révélé le ministre. M. Benmeradi a indiqué aussi que la Sécurité sociale contribue au financement forfaitaire des établissements de santé publics, notamment en ce qui concerne la médecine gratuite dont le budget est défini par la Loi de finances et estimé pour l'année 2014 à 57,81 milliards de dinars. Concernant la carte Chifa, le ministre a mis l'accent sur «l'engagement de son secteur à concrétiser le projet de mise à jour des cartes Chifa auprès des officines conventionnées avant fin 2014». Et d'ajouter que «la mise à jour des cartes Chifa se fera auprès des officines conventionnées et les assurés sociaux n'auront pas à se déplacer vers les structures de la Cnas, et ce via un accès VPN sécurisé à la base des données nationales de la Cnas». Sur un autre plan, M. Benmeradi a annoncé le lancement en avril prochain de la «télé-déclaration des cotisations de la sécurité sociale à travers tout le territoire national pour aider employeurs et entreprises à honorer leurs engagements et préserver leurs droits». Cette procédure est «destinée aux employeurs pour télétransmettre les différentes déclarations via le net». Cette démarche entre dans le cadre de la modernisation des services de cotisations, il s'agit entre autre de «télétransmission des déclarations des cotisations (DAC) mensuelle et trimestrielle et des déclarations des salaires et salariés (DAS)», a expliqué le ministre. Ce dernier a insisté sur l'obligation de poursuivre «l'amélioration et le développement du système de contrôle et du système d'information, le renforcement de l'inspection et du contrôle dans le cadre des équipes conjointes avec les services de l'Inspection générale du travail et la relance des contrôleurs agréés dans le domaine». Il a insisté aussi sur la nécessité d'élargir la sécurité sociale à d'autres catégories ne bénéficiant pas de couverture sociale, notamment les professions libérales tels les artisans travaillant à leur compte à domicile, les gardiens de parking et ceux travaillant au niveau des stations de voyageurs». Dans ce cadre, le premier responsable du secteur a rappelé l'obligation de poursuivre la réforme du financement de la Sécurité sociale à travers «la consolidation des ressources de la Cnas par de nouvelles ressources qui proviendraient des prélèvements sur certaines activités commerciales ou produits nocifs à la santé». Le ministre a ensuite évoqué l'installation officielle du Conseil national de mutuelle sociale, estimant qu' «il s'agit d'un organe consultatif du système national de protection sociale, lequel complète le système national de sécurité sociale», en sachant que ce conseil a pour mission de réorganiser et consolider les mutuelles sociales, permettre aux assurés de bénéficier de prises en charges complètes de soins médicaux et introduire un système de retraite complémentaire en vue d'améliorer les revenus des retraités», a-t-il soutenu. A. K.