Le président Bouteflika, premier magistrat du pays, a appelé, hier, les Algériens à participer «massivement» à l'élection présidentielle du 17 avril prochain et «à s'exprimer pour choisir la personne qu'ils jugent la plus apte à diriger le pays lors de la prochaine étape». Dans un message lu en son nom par le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Louh, à l'occasion de la célébration du 50e anniversaire de l'installation de la Cour suprême, le président Bouteflika a soutenu que «le peuple algérien donnera, comme de coutume, une leçon de citoyenneté à ceux qui veulent nuire à notre chère patrie et fera taire tous ceux qui doutent de sa maturité politique et de sa capacité à préserver ses acquis, sa sécurité et sa stabilité». En abordant les mécanismes de supervision et de surveillance des élections, le président Bouteflika a souligné que la Commission nationale de supervision des élections est «le fruit de consultations menées avec les partis politiques et les personnalités nationales», rappelant que cette instance «vise à conférer davantage de crédibilité aux différentes opérations électorales de même que les commissions supervisées par des magistrats et qui contribuent pour leur part à garantir transparence et crédibilité au scrutin». Le premier magistrat du pays a insisté, en outre, sur la «lourde responsabilité» qui «incombe aux magistrats dans cette tâche», en soulignant que la confiance dont la Justice a été investie «a multiplié ses responsabilités non seulement dans le cadre de sa mission traditionnelle, celle de statuer sur des affaires de justice, mais aussi dans sa contribution dans la consécration des principes qui sont le socle de la démocratie et de l'Etat de droit.» Ce message de Bouteflika, intervient dans le sillage de son instruction au gouvernement et aux walis leur ordonnant de prendre les dispositions nécessaires à l'organisation de cette échéance électorale, et d'œuvrer pour «garantir un scrutin dont la crédibilité ne saurait susciter le moindre doute». Le gouvernement et les walis sont invités, selon cette instruction, à respecter la loi et les principes de «neutralité, de régularité et de transparence». Mais, cette instruction jugée «routinière» et sans effet réel sur la neutralité de l'administration par une partie de la classe politique, soulève plus d'interrogations qu'elle n'apporte de réponses sur son efficience à inciter les Algériens à se rendre aux urnes, en raison surtout de la suspicion autour de la régularité du prochain scrutin. Cela intervient alors que nombre de partis et de personnalités, souligne-t-on, ont non seulement décidé de ne pas se présenter à la présidentielle, mais aussi appelé leurs militants à se joindre à une campagne de boycott actif du rendez-vous du 17 avril prochain. Ceci étant, sur un autre chapitre, le président Bouteflika a, dans son dernier message, lu par M. Louh, à l'occasion de la célébration du 50e anniversaire de l'installation de la Cour suprême, abordé le chantier de réforme de la justice. Il a souligné, dans ce sens, l'ambition de l'Algérie d'édifier «une justice basée sur l'efficacité et la modernité», et «proche du citoyen et accessible à tous de par la simplicité de ses mesures et procédures». Le premier magistrat du pays, qui dresse un bilan positif de ce programme, a estimé qu'il «a donné lieu à une amélioration des structures de la Justice, à la multiplication du nombre de magistrats et autres fonctionnaires et à l'optimisation de leur formation, ce qui a favorisé l'enclenchement du processus de modernisation du secteur et de création de mécanismes juridiques adaptés aux standards internationaux visant la consécration des principes du procès juste et équitable». A. R.