Excepté le football et à un degré moindre la boxe et le judo par alternance ou encore le handisport, le sport ne semble pas aller fort. Du moins sur le plan international. Cela ne peut que devenir de plus en plus inquiétant sachant la disponibilité des pouvoirs publics et plus particulièrement le ministère de la Jeunesse et des Sports ainsi que les fédérations concernées quant à l'assistance tous azimuts aux sélections nationales notamment. Encore faudrait-il dire du football qu'il ne fait que confirmer la formule consacrée de l'arbre qui cache la forêt compte tenu notamment de la masse financière phénoménale placée pour obtenir des footballeurs évoluant pour la quasi-totalité dans les championnats étrangers et formés par les centres de ces mêmes pays. D'ailleurs est-il besoin d'en apporter la preuve car il suffirait de faire les comptes avec les clubs de football engagés dans les challenges continentaux, dans lesquels ils ne mènent pas très large et si tant est que certaines de ses associations arrivent à aller assez loin dans la compétition il n'en demeure pas moins que celle-ci est d'abord d'un niveau plutôt mitigé et ensuite le reste des formations qui y participent sont bien loin d'être des foudres de guerre à quelques équipes près telles le Tout Puissant Mazembe, le Ahly et le Zamalek du Caire ainsi qu'une ou deux autres formations tunisiennes et marocaines. Quelles solutions possibles pour l'émergence, voire le retour à leur notoriété normale internationale de disciplines comme le handball, le judo dont la vitesse de croisière s'est ralentie de formidable manière? La formation forcément, mais également la massification sportive comme cela avait été le cas au lendemain de l'indépendance et plus particulièrement au début des années soixante-dix. Mais pour cela, il faudrait que l'Etat investisse dans des disciplines autres que celles parmi les plus populaires que reste le football, mais aussi qu'il s'intéresse aux jeunes catégories en faisant obligation, via un cahier de charges, aux associations de justifier chaque année le cursus des éléments composant toutes les catégories, de mettre fin au nomadisme financier des athlètes ou du moins à l'encadrer afin de protéger et l'athlète et les intérêts des associations sportives comme il en a été décidé pour le plafonnement des salaires des footballeurs professionnels. En fait, les fondamentaux en matière d'éducation sportive ayant été oubliés en cours de route ou même jamais connus pour certains si ce n'est la majorité des dirigeants à hauteur de n'importe quelle discipline, la question est désormais d'ordre culturel, sinon en aucun cas il ne pourrait être possible d'inverser l'ordre de marche. L'ensemble du microcosme concerné ne confirmera donc, et ce, jusqu'à la plus grande et profonde médiocrité du sport, la déliquescence et au-delà tout aussi la disparition des valeurs sportives, humaines et morales. Dans l'immédiat et malgré d'énormes tares dans l'organisation, la Fédération algérienne de cyclisme est en train de marquer des points en faisant monter graduellement en puissance la notoriété de cette discipline d'abord en traçant ses contours via le Tour d'Algérie que les spécialistes étrangers de la petite reine commencent à prendre plutôt sérieusement et dans la foulée assurer à cette manifestation une formidable médiatisation de nature à capter le regard des jeunes algériens dans le but évident et légitime de les attirer autour d'un sport très présent au lendemain de l'indépendance et lequel a disparu de la scène pratiquement sans aucune raison et surtout sans aucune inquiétude du principal secteur en charge de la jeunesse et des sports en l'occurrence le ministère du même nom. N'est-ce pas d'ailleurs là ce que vivent des disciplines comme le volley-ball, le basket-ball, la natation, la pétanque.... Mais tant que le football, lequel a dépassé le seul stade sportif pour devenir un outil politique, polarisera à tous les niveaux l'attention des responsables nationaux il restera énormément de travail à faire et surtout beaucoup de patience à déployer pour ce faire. A. L.