Les candidats à l'examen du baccalauréat ne semblent pas avoir le moral au beau fixe. «Ce n'était pas facile…» déclarent, à la fois crispés et en colère, des élèves des deux systèmes (nouveau et ancien) à leur sortie hier des centres d'examen à Alger. «Si nous continuons à ce rythme, nous n'aurons pas notre bac», s'insurge une jeune fille d'un établissement de la place du 1er Mai, passant son examen pour la première fois dans la filière «gestion économique». Ce sont les deux épreuves des mathématiques et d'anglais qui suscitent le plus d'inquiétude chez ces candidats. «C'est vrai qu'il y a deux sujets au choix dans les deux matières mais c'est cela justement qui nous a désorientés. Nous avions du mal à faire notre choix parce que les deux sujets contenaient, en fait, autant de questions faciles à résoudre que de difficiles», déclarent deux autres candidates dans la filière sciences de la vie. Les candidats contrariés semblent d'autant plus angoissés qu'ils n'ont pas su gérer leur affolement, la veille, devant la «mauvaise» disposition des deux sujets d'anglais. «Si nous avions au moins bien travaillé dans l'épreuve d'anglais», déplorent, désemparés, des candidats d'un établissement de Bab El Oued. Brandissant la double feuille contenant les deux sujets de cette épreuve d'anglais, ces élèves, qui aspirent à un visa d'entrée à l'université, signalent que «la disposition des sujets n'était pas adéquate. Beaucoup de candidats n'ont pas fait la différence entre les questions de l'un et de l'autre sujet. Ils ne se sont rendu compte de leur erreur que vers la fin de l'épreuve». En somme, estiment des candidats –pas tous, certains sont sortis des salles d'examen assez satisfaits- «ça commence mal pour nous». Et ces derniers de revenir sur les déclarations du ministre M. Boubekeur Benbouzid qui a maintes fois exprimé son ambition d'arriver à des taux de réussite en constante augmentation : «Le ministre nous a donné de faux espoirs. Le taux de réussite à l'examen de cette année n'atteindra jamais celui qu'il a espéré. Les sujets de l'année dernière étaient bien plus abordables.» D'autres candidats, comme nous venons de le dire, affichent, fort heureusement, une certaine satisfaction quant au contenu des sujets : «Il est vrai que ce n'était pas très facile mais nous avons fait de notre mieux pour donner un maximum de bonnes réponses.» Pour ces élèves, «les candidats qui ont travaillé sérieusement durant l'année ne devraient pas se faire de souci quant aux résultats. L'effort finit toujours par être récompensé». Même ambiance et mêmes propos tenus par des candidats d'autres établissements du secondaire à travers le pays. Signalons toutefois qu'à Béjaïa, au moins 70 enseignants surveillants ont failli à l'appel, selon les déclarations de plusieurs responsables. Ces enseignants ont vite été remplacés par d'autres, dépêchés par la direction de l'éducation de la wilaya. Cette «défection» est-elle volontaire (façon d'exprimer une certaine indignation) ou est-elle due au fait que ces enseignants n'ont pas reçu leur convocation à temps ? K. M.