Le temps est plutôt clément – il ne fait pas très chaud – en cette matinée de la première journée des épreuves du baccalauréat. Aux alentours du lycée El Ouerthilani, à Belouizdad, est déployé un important dispositif sécuritaire. Les candidats de la filière sciences expérimentales arrivent par petits groupes et pressent le pas pour rejoindre leur salle d'examen. Au même moment, le ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid, arrive sur les lieux et les rejoint en compagnie de certains cadres du secteur pour donner le coup d'envoi officiel de ces épreuves du baccalauréat 2009. Au menu du jour : lettres arabes. Le premier responsable du secteur, après avoir ouvert les plis des sujets de cette épreuve, a tout d'abord souhaité la réussite à tous les candidats. M. Benbouzid les a en outre rassurés que les sujets « sont tirés du programme enseigné ». L'adjoint du chef de centre, réservé à la filière des sciences expérimentales, nous affirme : « Tous les moyens ont été mobilisés dans notre centre pour garantir un meilleur déroulement des examens. » Seconde escale du ministre : le lycée Ahmed Toufik El Madani, à Mohammadia. M. Benbouzid a souligné que l'Etat est déterminé à donner « une plus grande crédibilité » au bac et s'engage à tout mettre en œuvre pour la promotion du diplôme. Le premier responsable du secteur insistera sur le fait que le baccalauréat « n'est pas un diplôme politique », mais pédagogique, que décroche tout élève ayant fourni des efforts tout au long de son cursus scolaire. Interrogé sur ses pronostics par rapport à cet examen, le ministre n'a pas voulu prendre le risque d'estimer un quelconque taux. Il invite les journalistes à être « patients jusqu'à l'annonce officielle pour constater les fruits de la réforme engagée ». Il affirmera, néanmoins, qu'en termes de résultats « le baccalauréat connaîtra à moyen terme un saut qualitatif ». « Nous souhaitons avoir un taux de réussite exceptionnel cette année, même dans les autres paliers », a-t-il affirmé, après avoir qualifié les résultats de la première session de l'examen de fin de cycle primaire d'« extraordinaires ». 10h45. Lycée Ibn Nass. Dès la sortie de ce centre d'examen, après trois heures de concentration, les commentaires vont bon train sur le sujet du jour. Certains candidats ont la mine souriante. C'est un sujet un peu facile pour Y. Souhila de la filière gestion. Sa copine A. Asma est du même avis, estimant que « le sujet d'arabe était abordable ». Cette dernière n'a cependant pas omis de critiquer la programmation de ces épreuves. « C'est une très mauvaise programmation », estime-t-elle. Pour Asma, il n'était pas judicieux de programmer durant la même journée des matières essentielles. Allusion faite aux matières à fort coefficient. « Pour moi, je n'ai pas trouvé d'alternative malgré le choix qui nous est permis entre deux sujets », atteste Imane, rencontrée devant le lycée El Idrissi. Dans cet établissement, ce sont les élèves de la filière sciences naturelles qui ont composé. Imane et son amie Zahoua estiment qu'« on aurait pu ne pas donner le même texte pour les deux sujets proposés ». Le lycée Rouchaï Boualem, de Belcourt, est réservé aux candidats libres. « Dans cet établissement, il y a moins de trac et de stress pour les candidats », déclare un psychologue rencontré sur les lieux. Ce sont les candidats de l'ancien système, qui ont déjà eu à passer le bac. Pour cette année, « le premier sujet était très abordable », lance un candidat, visiblement satisfait. Ce dernier souhaite que le ministère de l'Education donne une autre chance aux recalés de cette année. Les épreuves dites de « l'artillerie lourde » débutent ce matin pour les quelque 450 000 candidats à l'examen du baccalauréat. Après avoir subi hier deux matières littéraires, à savoir la langue arabe et l'anglais, les classes terminales auront à passer les épreuves de mathématiques et de l'histoire géo. Les candidats, comme Asma et Souhila, appréhendent déjà cette journée !