La mort de trois personnes, samedi dernier à Ghardaïa, lors des heurts ayant opposés, depuis mercredi dernier, des bandes de jeunes dans différents quartiers et ksour de la ville, a fait réagir toutes les strates des pouvoirs publics, en tête les forces de sécurité qui sont descendues sur le terrain pour rétablir l'ordre. De leur côté, les enquêteurs ont de suite entamé leur travail pour déterminer les responsabilités, surtout les auteurs des crimes. Les services de la médecine légale de l'hôpital de Ghardaïa où ont été déposés les corps de trois personnes décédées, ont procédé à l'autopsie qui a révélé que la mort est due à des «lésions causées par la pénétration d'agents ferreux (fer rond) projetés à haute vitesse», a affirmé, hier à l'APS, le procureur de la République près le tribunal de Ghardaïa, Boudjemaâ Boutalbi. Les projectiles, des morceaux de fer rond contondants (des témoignages affirment qu'ils étaient lancés par des frondes), extraits durant l'autopsie «seront soumis à une expertise technique du corps de la police scientifique», a indiqué le magistrat. Sur le terrain, les éléments de la police judiciaire poursuivent leurs investigations «en vue d'identifier les auteurs du lancement de ces projectiles et de les déférer devant la justice», ajoutera le procureur. Cette déclaration officielle du procureur de la République près le tribunal de Ghardaïa citant les médecins légistes évacue la thèse de la mort par balles - donc à endosser aux forces de l'ordre- qui a été avancée dès l'annonce du décès des trois personnes. Rappelons que le premier responsable de la Direction générale de la sûreté nationale (Dgsn), le général major Abdelghani Hamel, a dépêché une équipe de criminologues du laboratoire central de la Dgsn pour déterminer les circonstances du décès des victimes, identifier les auteurs et les déférer devant la justice. C'est ce même laboratoire qui a identifié les auteurs des meurtres perpétrés dans cette même wilaya lors des émeutes précédentes. De son côté, le Premier ministre par intérim, Youcef Yousfi, en déplacement à Batna pour calmer la vague de colère qui monte dans la région suite à l'incartade de Abdelmalek Sellal égratignant les Chaouis, s'exprimer sur la situation à Ghardaïa, où il s'était déplacé samedi dernier, en réaffirmant la détermination de l'Etat à appliquer les lois de la République «dans toute leur rigueur», contre toutes personnes impliquées dans les actes criminels et de vandalisme perpétrés à l'encontre des personnes et des biens. Par ailleurs, M. Yousfi a promis à Ghardaïa la poursuite des actions de développement, aussitôt l'ordre rétabli. Des membres du gouvernement, concernés par les différents secteurs de développement, se déplaceront sur le terrain à partir de la semaine prochaine pour déterminer les actions à entreprendre en priorité en matière de développement durable de la région, avait-il ajouté. Evidemment, la priorité des priorités reste le rétablissement de l'ordre et de la sécurité, et ce quel qu'en soit le prix. Car, il est inadmissible qu'une poignée de personnes impose ses lois à toute une région, toute une population en brandissant la menace de recourir à la violence. Même s'ils se comptent en centaines, ils restent minoritaires dans une Algérie de plus de 35 millions d'habitants. H. G./APS