Badiâa Amarni C'est en tenue traditionnelle locale blanche et sous les applaudissements des citoyens, que le candidat à la présidentielle du 17 avril prochain, Ali Benflis, a fait son entrée, lundi soir, à la Maison de la culture de la wilaya d'Adrar où il a animé son quatrième meeting. D'emblée, et après avoir vanté le rôle de la région dans la lutte contre le colonialisme et les richesses dont elle dispose, celui qu'on considère comme le challenger du président sortant et candidat à sa propre réélection, Abdelaziz Bouteflika, a mis l'accent sur la nécessité d'aller vers un nouveau découpage administratif qui prend en charge l'ensemble des wilayas du pays. Pourquoi se concentrer à Alger et Oran et dans les autres wilayas du Nord alors que l'Algérie est un territoire immense, s'interroge-t-il. Et d'enchaîner que pour relier le Nord au Sud il faut réaliser des infrastructures de base, une ligne ferroviaire d'Alger à Adrar et une autoroute du Nord au Sud. Il faut développer cette région et le Grand Sud en construisant des universités et des hôpitaux pour le bien-être des populations. Et de regretter le fait que le système en place ait ignoré des années durant cette wilaya avant de se rendre compte subitement des besoins et attentes de ses populations. M. Benflis constate avec regret la surcharge des classes, avec 45 élèves, et que seulement 12% de raccordement au gaz sont réalisés ... Très riche pourtant sur tous les plans, cette wilaya peut développer davantage son agriculture et son industrie. Mais, dira ce candidat en lice pour la présidentielle prochaine, l'agriculture ne représente que 1% du revenu de la wilaya, et l'industrie à peine 3%. Une tendance qui doit être renversée pour atteindre 80% pour ces deux secteurs stratégiques. Benflis a aussi souligné la nécessité de réduire davantage le prix de l'électricité et développer les énergies renouvelables, d'autant qu'Adrar est une région de soleil par excellence. Il reviendra sur son programme politique, appelé Projet national du renouveau, basé sur l'édification d'une vraie démocratie, d'une société des libertés, en mettant en avant la jeunesse qui doit être au centre des prises de décisions. «Il est impensable de voir les enfants d'Adrar et du Sud, diplômés dans différents domaines et ne pas être impliqués dans la prise de décision et dans la responsabilité nationale», affirme Benflis. «L'une des conditions pour l'unification de l'Algérie c'est de voir la wilaya d'Adrar, comme toutes les autres régions du pays, participer à cette prise de décision et voir ses enfants au pouvoir.» Et de promettre d'édifier une société où la liberté de la presse, de la justice sera garantie et où un véritable Parlement sera mis en place. Revenant sur la Constitution, le candidat à la présidentielle s'engage à initier un débat transparent pour sa révision en impliquant toutes les forces vives de la société. «Il faut une nouvelle Constitution qui soit le fruit d'un large consensus et non émanant d'une minorité», lance Benflis, qui n'omettra pas de mettre en garde contre toute tentative de fraude au niveau des bureaux de vote. «La voix du peuple doit être respectée», conclut-il. B. A.