Partagés entre un renouveau de la politique économique et une continuité des programmes entrepris par l'actuel gouvernement, les candidats à la présidentielle du 17 Avril ont mis le développement des différents secteurs économiques au centre de leur campagne électorale. En effet, au troisième jour de la campagne, l'économie a été le mot d'ordre. C'est ainsi que le président du Front El Moustakbal, Abdelaziz Belaid, a fait part de son engagement à encourager davantage les secteurs de l'agriculture et de l'industrie pour parvenir à une «véritable indépendance économique». «Pour obtenir véritablement notre autonomie en matière économique, il faut nécessairement développer les domaines de l'agriculture et de l'industrie alimentaire en encourageant le secteur privé à investir davantage», a insisté M. Belaid qui s'est dit engagé à prendre des mesures «incitatives» pour la création d'emplois au profit des jeunes afin de leur permettre de créer leurs propres entreprises. La secrétaire générale du Parti des Travailleurs (PT), Louisa Hanoune, a, pour sa part, défendu son parcours politique et syndical. «Notre parti n'est pas responsable des contre-réformes et des répercussions négatives de l'ajustement structurel», a-t-elle martelé. Plaidant pour un protectionnisme économique et un sauvetage de établissements publics, M. Hanoune a expliqué aux électeurs la «contribution» du PT à empêcher la privatisation d'entreprises publiques économiques (EPE), citant la «renationalisation» du complexe des équipements agricoles d'El-Khroub, et le soutien apporté aux petits agriculteurs. Pour sa part, Moussa Touati, candidat président du Front national algérien (FNA), a souligné la nécessité de «réhabiliter le tourisme dans le grand Sud». M. Touati a estimé que le tourisme gagnerait à être la «première richesse» de la région du Sud tant ce secteur est pourvoyeur d'emploi pour les jeunes et la région, qui dispose de tous les atouts naturels à même de la hisser au rang d'une «destination touristique privilégiée aussi bien pour les nationaux que les étrangers». Il a fait observer, à ce propos, que l'Algérie dispose de potentialités naturelles et matérielles «meilleures que celles des pays voisins» pour faire du secteur du tourisme, a-t-il dit, une «véritable industrie» aussi rentable que les hydrocarbures. Au deuxième jour de la campagne, le candidat indépendant, Ali Benflis, a promis, à partir d'Adrar, d'engager un large chantier de développement, notamment dans le domaine de l'agriculture et des énergies renouvelables. Il a exprimé, à ce propos, son «étonnement» sur le fait que «l'agriculture constitue seulement 1% de la production dans une wilaya à vocation agricole et aux grandes potentialités». M. Benflis a promis, dans le même sillage, d'étendre le champ de raccordement au réseau de gaz et de réduire les tarifs de l'électricité pour les habitants du Sud. Hier à Ouargla, M. Benflis à promis de revoir le dispositif législatif pour mieux lutter contre la corruption, avec un ‘'texte plus répressif'' pour protéger les deniers public. «Je m'engage devant vous, si je suis élu par la grâce de Dieu, de réviser la loi sur la corruption, car elle met sur le même pied d'égalité celui qui prend un dinar et celui qui prend des milliards», a-t-il souligné à la maison de la culture d'Ouargla où il a animé un meeting électoral. Il a ajouté qu'il ne permettra pas, «s'il est choisi pour présider aux destinées de l'Algérie, qu'on dilapide ses biens». Ali Benflis est également revenu sur sa ferme volonté de revoir «le code de la commune et de la wilaya pour réhabiliter l'élu et consolider ses prérogatives». En réponse aux multiples interpellations des jeunes qui l'interrogeaient sur ses propositions pour lutter contre le chômage, M. Benflis estime que la solution réside dans le développement de l'agriculture, l'industrie et le tourisme en encourageant «l'investissement dans tous les secteurs à travers la prise de mesures incitatives comme la réduction des frais de l'électricité, la réduction des impôts» et la facilitation des crédits bancaires. Il a promis également aux jeunes de les intégrer dans les centres de décision au niveau local et national.