Le cinéma algérien, malgré tous les manques, les travers et les problèmes qu'il connaît, arrivent cependant à briller par la grâce de quelques cinéastes qui, contre vents et marées, arrivent à boucler un film relativement de bonne facture. Certains arrivent même à se distinguer dans des festivals cinématographiques. Il en est ainsi du jeune réalisateur Abdenour Zahzah et de son aîné Merzak Allouache qui viennent de décrocher, respectivement, le Prix de la meilleure œuvre artistique et le Prix spécial du jury au 3e Festival du cinéma africain de Louxor, en Egypte, ont annoncé les organisateurs sur le site web du festival. Abdenour Zahzah a été distingué pour son documentaire El oued, el oued. Il recevra son prix ex-æquo avec le Tunisien Ahmed Jilassi, auteur du film Emirs au pays des merveilles. Dans son documentaire tournée en 2013, Abdenour Zahzah met en image le quotidien de simples citoyens vivant sur les rives de l'oued Sidi L'Kebir qu'il a suivi caméra à l'épaule depuis sa source sur les hauteurs de l'Atlas blidéen jusqu'à la Méditerranée où il se jette. Merzak Allouache dont le long métrage de fiction Essoutouh (Les terrasses) concourait parmi 13 autres films pour le premier Prix du festival, a reçu pour sa part le «Silver mask of Tuntankhamen» (Le masque d'argent de Toutankhamon) et une distinction dotée de 3 000 dollars américains. Quant au premier Prix du festival, The Nile grand award, a été attribué au cinéaste rwandais Joel Karekeszi pour Ibabazi (Le pardon) par un jury composé, entre autres, du cinéaste algérien Ahmed Rachedi. Sorti en 2013, Essoutouh, qui est une coproduction algéro-française, a été tourné en 11 jours à Bab El-Oued, quartier fétiche de Marzak Allouache. Le film met en scène l'histoire d'Aïcha, incarnée à l'écran par Amel Kateb, une mère célibataire qui vit sur une terrasse de ce quartier populaire d'Alger. Un total de 80 œuvres cinématographiques de 41 pays africains étaient en compétition lors de cette 3e édition du Festival qui s'est ouverte dans cette ville touristique du sud de l'Egypte le 18 mars dernier et s'est clôturée lundi soir dernier avec la remise des prix. Luxor african film festival (Laff) est un rendez-vous cinématographique créé en 2011 par la Shabab indépendants foundation (ISF, Fondation des jeunes artistes indépendants), un regroupement de jeunes cinéastes égyptiens qui se sont organisés après la chute du régime de Hosni Moubarak pour mettre en place un cadre autonome dédié au cinéma africain. Le Festival de Louxor pour le film africain est un des projets de l'ISF, mais c'était aussi l'idée de l'auteur Sayed Fouad dont l'objectif était d'offrir aux films africains qui ne sont pratiquement pas projetés en Egypte, un espace d'expression. En outre, Louxor, bien qu'elle soit une ville touristique connue de tous les tour-operators du monde, reste pauvre en manifestations culturelles ou artistiques. Aussi, a-t-elle été choisie pour la décentralisation d'événements culturels ou artistiques qui sont toujours organisés au Caire et à Alexandrie, précisent les organisateurs du festival. R. C.