Rien ne va plus à l'Eriad d'Alger, depuis qu'il est privatisé au profit du groupe privé La Belle. En effet, les travailleurs de cette usine ont remis en cause tout le processus de privatisations, en ce sens que les clauses signées par les responsables de l'Eriad avec l'acquéreur, et ce, avec le consentement du Syndicat national des travailleurs de l'agroalimentaire (sous tutelle de l'UGTA), n'ont, dans certains cas, jamais été respectées. Il s'agit, entre autres, du versement de leurs arriérés de salaires. En clair, le groupe Eriad d'Alger s'était engagé, lors d'une réunion ayant regroupé les différentes parties concernées, tenue en juin 2007, à payer quatre mois de salaires. Résultat : plus d'une année après, la promesse n'a pas été tenue. C'est ce qu'indiqué, hier, les représentants des travailleurs. N'en restant pas là, les plaignants, au nombre de 160, ajoutent les mêmes sources, ont frappé à toutes les portes, mais en vain. «Nous avons réclamé notre dû à plusieurs reprises, mais l'entreprise qui gère l'Eriad refuse toujours de leur verser la paie des quatre derniers mois. Elle nous demande d'aller voir chez la SGP, alors que celle-ci s'en lave les mains et nous renvoie chez le repreneur, à savoir La Belle» nous a expliqué le représentant de ces travailleurs. Ballottés d'un service à un autre, ces ex-employés de l'Eriad ont même saisi le département de Temmar. «On nous dit que notre dossier est à l'étude au niveau du ministère de l'Industrie et de la Promotion des investissements (MIPI), mais on n'a pas été reçus», souligne la même source visiblement déçue. Sur ce point, nos interlocuteurs nous ont fait savoir qu'une décision du Conseil des participations de l'Etat a donné son feu vert pour le paiement, sans pour autant être appliquée par les parties concernées. «Ce que nous voulons, c'est être rétablis dans nos droits», se plaignent-ils. Face à cet état de fait, ils ont décidé d'opter, la mort dans l'âme, pour le dernier recours, à savoir la justice. En attendant cette ultime action, une plainte a été déposée par le collectif constitué à cet effet au niveau de l'inspection du Travail. Celle-ci a déjà convoqué certains travailleurs pour le début du mois en cours. Affaire à suivre. S. B.