Merzak Meneceur Les électeurs algériens résidents en France étant appelés à voter dès samedi prochain 12 avril, la campagne électorale menée dans les grandes villes et les agglomérations de l'hexagone où résident nos compatriotes a atteint son point culminant samedi et dimanche à Paris, avec la tenue de deux meetings animés l'un par les partisans de Benflis, l'autre par ceux de Bouteflika. Celui des inconditionnels du président sortant s'est déroulé hier après-midi, dans une salle de l'hôtel Méridien de la capitale française. Une salle de 1 500 places qui n'a pu contenir tous ceux qui ont voulu assister à l'évènement. C'est donc dans un espace plein comme un œuf que Amar Ghoul et Amara Benyounès ont pris la parole pour mettre en exergue les propositions du programme de Abdelaziz Bouteflika. Ces propositions ont été avancées surtout par Ghoul. Premier à prendre la parole il a souligné être «ici pour brandir très haut ce qu'il y a de plus cher à l'Algérie, son unité», et pour présenter les 14 propositions de Bouteflika concernant la communauté algérienne à l'étranger. «Un programme qui répond de manière palpable à toutes vos aspirations, un programme qui prend en charge des propositions inédites pour la jeunesse de la communauté algérienne à l'étranger qui vont lui ouvrir la porte de l'espoir», a indiqué l'orateur avant de citer l'octroi de bourses de stage dans des entreprises et institutions en Algérie au profit de jeunes diplômés, l'opportunité qui sera accordée aux jeunes talents de créer des entreprises avec une aide financière pouvant aller jusqu'à 100 000 euros. Ghoul a avancé ensuite, pêle-mêle, l'accès au logement au même titre que tout Algérien résident au pays, la mise en place de la garantie obsèques/rapatriement, l'ouverture en France de succursales de banques algériennes, la baisse des tarifs des billets d'avion et de bateau «avec des formules incitatives», des mesures et des aides novatrices pour les médecins qui s'installeront en Algérie, des aides aux familles algériennes les plus démunies, la prise en charge des retraités, etc. ...En contrepartie, il a souligné qu'en face des droits, il y a des devoirs à assumer. «Il faudrait voir comment la communauté algérienne peut mieux s'organiser, mieux s'entraider et faire de son mieux pour contribuer à construire l'Algérie», a-t-il déclaré avant de préciser que «le programme de Bouteflika n'est pas conjoncturel mais vise à installer des relations à long terme entre le pays et sa communauté à l'étranger». Lui succédant, Benyounès a mis en relief le fait que Bouteflika a tenu ses trois engagements pris en 1999. Il a cité le rétablissement de la paix et de la sécurité et la réhabilitation de l'Algérie sur la scène internationale. Avant de mettre en relief le troisième engagement, quand une dizaine de personnes dans la salle est venue troubler l'atmosphère en criant des slogans hostiles au 4e mandat de Bouteflika. Ce groupe a été évacué des lieux en quelques minutes et l'incident a pris fin. «C'était la minute Facebook dans les meetings», s'est exclamé Benyounès qui, en haussant le ton, a déclaré : «Nous ne laisserons jamais ces gens nous engager dans la violence.» «Laissons le peuple algérien s'exprimer librement. Lakhbar y djibouh touala. Le 17 avril vous allez leur donner une leçon de démocratie», a-t-il ajouté sous des you you et des tahia El Djazaïr, sonnant la fin du meeting. Point de perturbateur la veille, à la salle ABC, au nord de Paris, où s'est tenu le meeting des partisans de Benflis. Environ 200 à 250 personnes, la salle ne pouvant contenir plus, ont répondu à l'appel des organisateurs pour écouter Karim Younès. L'ancien président de l'APN a qualifié la présente élection présidentielle de «défi majeur à relever, une obligation si on veut que l'Algérie sorte définitivement de la crise». «Pour sortir de la crise il faut des solutions et celles-ci sont chez Benflis», selon l'orateur qui a constaté «l'absence d'un réel projet démocratique qui unit tous les Algériens», avant de cibler la corruption «dont nous souffrons tous, même si c'est un phénomène mondial, chez nous c'est l'impunité qui l'encourage». «Par fidélité à notre histoire nationale, ouvrons les bras à une Algérie ordonnée, fraternelle et tolérante, dans laquelle tous les Algériens vivront leur liberté et leur dignité dans la sécurité», a-t-il notamment ajouté en assurant que le programme de Benflis «est porteur d'une ambition nationale», qu'il modifiera la Constitution en associant toutes les expressions politiques du pays et en ramenant le nombre de mandats présidentielles à deux au maximum. En ce qui concerne la communauté algérienne établie à l'étranger, l'élément central du projet de Benflis est la création d'une agence qui prendra en charge tous les problèmes qui se posent à elle. Cette agence sera gérée par des cadres issus de la communauté et aura comme vocation à se substituer à toutes les administrations, manière de débureaucratiser la gestion des dossiers et des revendications. M. M.