Dans son rapport sur les perspectives économiques mondiales, publié hier à l'occasion de la tenue de sa réunion de printemps prévue du 11 au 13 avril à Washington, le Fonds monétaire international (FMI) a révisé nettement en hausse son pronostic sur la croissance du PIB de l'Algérie par rapport à ses prévisions faites en octobre dernier. En effet, le Fonds prévoit pour l'Algérie une croissance économique de 4,3% en 2014 et de 4,1% en 2015 alors qu'elle était de 2,7% en 2013, et ce, dans un contexte mondial où la croissance globale devrait augmenter, mais à un rythme encore lent sur l'année en cours. Dans son pronostic d'il y a six mois, l'institution de Bretton Woods tablait pour le pays sur un taux de croissance de 3,7% pour l'année 2014, soit une différence de 0,6 point. Par ailleurs, le FMI indique que la balance de comptes courant de l'Algérie restera positive pour s'établir à 0,5% du PIB en 2014, mais devrait devenir négative pour représenter -1,3% du PIB en 2015 (contre +0,4% en 2013). Dans sa prévision d'octobre dernier, le FMI prévoyait une balance de compte courant de 1,2% du PIB sur 2014. Pour ce qui est de l'emploi, le Fonds note que le taux de chômage devrait poursuivre sa baisse pour se situer à 9,4% en 2014 avant de reculer encore à 9% en 2015 (contre 9,8% en 2013). Quant à l'inflation, le FMI estime qu'elle devrait passer à 4% en 2014 ainsi qu'en 2015, contre un taux de 3,3% en 2013. Dans la région Mena, le FMI prévoit une croissance économique de 3,2% en 2014 (contre 2,2% en 2013). Le PIB, dans les pays exportateurs de pétrole de cette région, augmenterait de 3,4% en 2014 (2% en 2013) contre 2,7% pour les pays importateurs de pétrole de cette zone (2,7% en 2013), précise la même institution. À ce propos, le FMI affirme qu'au Mena, l'insuffisance de confiance des investisseurs, le chômage élevé, une faible compétitivité et, dans de nombreux cas, les déficits budgétaires «continueront à peser sur les perspectives économiques» de la région. En abordant la situation des pays exportateurs de pétrole de la région Mena, dont l'Algérie, le FMI relève que la croissance hors hydrocarbures a été soutenue, en 2013, par les investissements publics dans les infrastructures et l'expansion du crédit privé. Il souligne, en outre, que si leur production pétrolière avait baissé en 2013 pour des raisons internes et externes, elle devrait, par contre, se stabiliser dans le sillage du renforcement de l'activité économique mondiale ainsi que des investissements et d'une consommation soutenus dans le monde durant 2014. Néanmoins, préconise l'institution de Bretton Woods, les priorités politiques des pays pétroliers-Mena doivent s'axer autour de la diversification de leurs économies afin de réduire la dépendance au pétrole, d'augmenter les opportunités d'emploi dans le secteur privé et de renforcer leur résistance à des chocs éventuels. Par ailleurs, il considère que la réduction des subventions à l'énergie, qui représentent entre 4% et 12% du PIB, réduirait la consommation énergétique, libérerait les ressources financières pour des dépenses sociales ciblées et aiderait le financement des investissements publics. Au niveau mondial, le Fonds monétaire international a également abaissé ses prévisions de croissance économique sur fond «de résurgence des tensions» géopolitiques en Ukraine et de panne de confiance dans certains pays émergents. Après un gain de 3% en 2013, le produit intérieur brut (PIB) du globe, selon le FMI, devrait progresser de 3,6% en 2014 et de 3,9% en 2015, marquant dans les deux cas un recul de 0,1 point par rapport aux prévisions publiées en janvier. B. A.