Les pouvoirs publics ont décidé de donner un nouvel élan à l'industrie mécanique en fixant l'objectif d'atteindre une croissance de 10%, à moyen terme. Un objectif réalisable d'autant que le pays recèle de grandes potentialités de production et d'énormes opportunités d'investissement. Ainsi, pour faire renaître ce secteur de ses cendres et le sortir d'une situation de marasme qui n'a que trop duré (plus de deux décennies), l'exécutif a mis en place un plan de relance impliquant le partenaire étranger à l'effet d'acquérir une technologie et un savoir faire permettant d'asseoir une industrie mécanique nationale performante. En effet, depuis déjà deux années, ce secteur connaît une impulsion sans précédant. Une impulsion déclenchée par la multiplication de projets de partenariats conclus entre de grandes firmes internationales à l'image de Daimler/Mercedes-Benz, Liebherr, Agco/Ferguson, etc., et des entreprises nationales. Ainsi, en décembre 2012, le premier tracteur agricole de la marque Massey Ferguson est sorti de la société mixte algéro-américaine Algerian Tractors Company (ATC), qui est le fruit d'un partenariat liant l'Entreprise nationale des tracteurs agricoles (Etrag) et la société de commercialisation de matériel agricole (Pmat) pour la partie algérienne, et le Groupe industriel Agco/Ferguson pour la partie américaine. Implantée dans la zone industrielle Oued Hamimine d'El Khroub (Constantine), la société mixte prévoit, il faut le signaler, de produire 3 500 tracteurs par an d'une puissance de 46 à 150 chevaux avec l'ambition d'atteindre 5 000/an en 2018. ATC prévoit aussi d'investir 35 millions de dollars sur cinq ans et d'atteindre le chiffre de 700 emplois sur la même période. En avril 2013, le premier bulldozer made in Algeria est sorti de la zone industrielle de Aïn Smara, à Constantine. C'est le fruit d'un partenaire conclu entre l'Allemand Liebherr et l'entreprise nationale Somatel. La fabrication de ce type d'engins permettra, selon les autorités algériennes, d'alléger la facture d'importation en la matière, estimée à 7 milliards de dinars annuellement. La gamme du géant mondial Liebherr sera présente en Algérie à travers différents produits pour ne citer que les bulldozers 250 CV, les chargeurs 4 m3 et les pelles sur chenilles 50 tonnes. Un contrat d'investissement de l'ordre de 100 milliards de dinars est conclu entre les deux parties pour la production, dans une première étape, de 166 engins pour atteindre «progressivement» 400 engins dans les quatre années à venir (2017), puis 540 engins à partir de la sixième année. Et au courant de ce mois d'avril, la Société de production des camions et de bus Mercedes-Benz en partenariat avec la Société nationale des véhicules industriels (Snvi), mettra sur le marché national, le premier camion Mercedes-Benz. Créée en 2012, cette société commune dotée d'un capital de 103 millions d'euros est détenue à hauteur de 51% par la partie algérienne via la Snvi (37%) et le ministère de la Défense nationale, (MDN7%) et à 49% par l'Emirati Aabar. L'Allemand Daimler/Mercedes-Benz en est le partenaire technologique. L'usine produira dans une première phase quelque 556 camions/an en 2014, pour atteindre d'ici à cinq ans 16 500 unités, dont 15 000 camions de cinq modèles différents, 1 000 autobus (un seul modèle) et 500 minibus, selon le P-dg de la Snvi, Hamoud Tazerouti. Le démarrage de la fabrication de véhicules légers tout-terrain par la société de production de Aïn Bouchekif (Tiaret) est prévu pour la fin 2014. Cette usine détenue à hauteur de 17% par la Snvi, de 34% par le MDN (ministère de la Défense nationale) et à 49% par l'Emirati Aabar et dont Mercedes-Benz est partenaire technologique, devra produire 8 000 véhicules/an, dont 6 000 de type Sprinter et 2 000 de type Classe-G, précise le P-dg de la Snvi. Rappelons que trois sociétés à capitaux mixtes ont été créées dans le cadre de la mise en œuvre des protocoles d'accords algéro-émirati-allemands pour le développement de l'industrie mécanique nationale. Il s'agit de la Société algérienne de production de poids lourds de marque Mercedes-Benz/SPA Rouiba, de la Société algérienne pour la fabrication de véhicules de marque Mercedes-Benz/SPA Tiaret et d'une autre Société algérienne de fabrication de moteurs de marque allemande (Mercedes-Benz, Deutz et MTU) SPA/Oued Hamimime (Constantine). La fabrication de véhicules légers en Algérie est désormais possible Renault Algérie Production, une société mixte, mise en place en janvier 2013, devrait, quant à elle, mettre sur le marché national, le premier véhicule Renault Algérie, en novembre 2014. Détenue à hauteur de 51% par la partie algérienne via la Snvi (34%) et le Fonds national d'investissements (FNI 17%), et à 49% par le constructeur français, cette joint-venture produira au démarrage 25 000 véhicules/an, puis 75 000/an avant d'arriver à 150 000 véhicules/an dix ans après le début de la production. Et à partir de 2019, Renault prévoit de produire deux autres modèles en Algérie. Les différentes phases de mise en œuvre du projet devraient permettre de générer quelque 6 000 emplois. Le constructeur chinois Faw a voulu, quant à lui, accompagner l'Algérie pour développer son propre marché de production de véhicules. En effet, un accord de partenariat a été signé, en novembre 2013, entre le holding privé Arcofina et le constructeur automobile public chinois Faw. L'accord prévoit la réalisation d'une usine d'assemblage de véhicules utilitaires en Algérie pour un montant initial de 5 milliards de dinars. L'usine produira dans un premier temps 10 000 véhicules. Le Groupe Faw vise aussi le développement d'un réseau national de sous-traitance avec l'objectif d'arriver, trois ans après la mise en service de l'usine, à un taux d'intégration de plus de 40%. Mieux, cette usine devra employer, dans un premier temps, 1 000 travailleurs, entre ingénieurs, monteurs, techniciens et autres assistants en montage industriel. Ces projets d'envergure, devraient permettre de dynamiser l'industrie auto-mécanique nationale mais aussi d'émerger un réseau local de sous-traitance, et à coup sûr, libérer le pays de sa dépendance aux hydrocarbures. B. A.