C'est aujourd'hui que s'ouvre au Palais des expositions des Pins maritimes (Alger) le 12e Salon de l'agroalimentaire (Djazagro 2014). Ils seront pas moins de 562 exposants de 31 pays à occuper une surface totale de 15 000 m2 pour y présenter leurs 223 nouveautés à ce grand carrefour des filières agroalimentaire. Une occasion pour les professionnels et autres jeunes porteurs de projets dans le secteur soit, pour les uns, d'échanger leurs expériences où, pour les autres, de dénicher une idée porteuse. Djazagro 2014 c'est aussi des offres de partenariat aux investisseurs nationaux intéressés par l'industrie de la transformation des produits agricoles. Un secteur d'activité appelé à se développer dans le pays. Et cela pour plusieurs raisons. La plus évidente vient du fait que depuis quelques années des récoltes entières de légumes frais ne trouvant pas preneurs se voient prendre le chemin du pourrissement. Autant de gâchis qui aurait pu être évité si des unités de transformation existaient en nombre suffisant et près des grandes zones agricoles de production. Elles sont (les unités de transformations et de conditionnement) d'après le dernier recensement économique effectué par l'Office national des statistiques (ONS) auprès des chefs d'entreprise versés dans le secteur, durant le deuxième semestre 2012, près de 5 000 entreprises. Un nombre considéré par des experts dans le domaine comme dérisoire compte tenu de la demande nationale en produits alimentaires, notamment ceux dont la consommation est en hausse constante et permanente. Autre déficience dans le secteur décelé durant l'opération : le taux d'utilisation des capacités de production de l'ensemble des entreprises n'a pas dépassé les 50%. Compte tenu de cet état des lieux du secteur de l'industrie agroalimentaire, il devient impératif que le nombre d'entreprises dans le secteur de l'agroalimentaire augmente et que les produits soient des plus divers. Seconde raison et non des moindres, la multiplication d'unités de transformation peut être un levier pour le développement rural si toutefois elles venaient à s'implanter dorénavant près des exploitations agricoles et non pas éloignées comme c'est le cas actuellement. En effet un nombre important d'unités en activités sont implantées dans les zones d'activités industrielles (ZAI), c'est-à-dire proches des grandes zones urbaines. Ce qui veut dire que la matière première agricole est acheminée depuis des zones lointaines (là où elle est produite) jusqu'aux unités de transformation qui se trouvent généralement très éloignées. On peut citer au passage le cas précis de la tomate d'Adrar : faute d'unité de transformation sur place, les producteurs se retrouvent, après chaque récolte, confrontés au problème de débouché à leur production. C'est aussi le cas des producteurs de pomme de terre de la wilaya de Aïn Defla qui tout dernièrement ont interpellé les pouvoirs publics pour venir à leur aide devant les méventes qu'ils sont en train de subir ces derniers temps. Pourquoi s'adressent-ils aux pouvoirs publics ? Selon le président de la Chambre de l'agriculture de cette wilaya que nous avons pu joindre par téléphone, «c'est une action tout à fait légitime dans la mesure où depuis des années la tutelle, c'est-à-dire le ministère de l'Agriculture et du Développement rural, n'a eu de cesse de les exhorter à produire plus, ce que la plus part des producteurs de pomme de terre de la région ont fait, mais aujourd'hui devant la surproduction on les abandonne, ce qui n'est pas juste». Cette situation risque de se renouveler chaque année faute de débouché à la surproduction de tubercule. Des solutions existent pour éviter des pertes financières aux exploitants agricoles versés dans cette culture. En effet, cette situation pourrait changer à moyen terme pour peu que les moteurs actuels du développement des industries agroalimentaires qui sont l'innovation, la compétitivité, la mise à niveau et l'acquisition/diffusion de savoir s'inscrivent dans l'objectif d'absorber, pas seulement le surplus de production saisonnière de pomme de terre, mais aussi l'abondance des cultures maraîchères. Cela peut se concrétiser sur le terrain, mais pour mieux récolter les fruits de cette stratégie les investisseurs nationaux désireux de créer des unités de transformation auront tout intérêt à ne pas ériger leurs installations trop loin des exploitations agricoles. Une orientation tout autant bénéfique au secteur de l'agriculture qu'au monde rural. C'est pour dire enfin que le développement dans les zones rurales ne peut être effectif que si la population trouve sur place les conditions favorables à leur sédentarisation. Z. A.