«Tant qu'un seul enfant reste infecté, tous les autres, dans tous les pays, risquent de contracter la poliomyélite. L'échec de l'éradication dans les derniers bastions de la maladie pourrait aboutir à ce que le nombre des nouveaux cas revienne, d'ici 10 ans, à 200 000 par an», alerte d'une part, l'Organisation mondiale de la santé (OMS), et se félicitant de l'autre du progrès enregistré dans l'éradication de cette maladie contagieuse, affectant principalement les enfants de moins de cinq ans. Provoquée par un virus qui envahit le système nerveux et entraîne une paralysie totale, la polio n'a pas connu une recrudescence dans notre pays depuis 1997. C'est une certitude appuyée par les spécialistes algériens et les gestionnaires de la santé à l'échelle locale. L'Algérie a franchi un pas «presque» géant en matière de vaccination, et ce malgré les turbulences ayant pénalisé certaines PMI il y a deux années en raison des ruptures de vaccins. Pour ce qui est de la lutte contre la poliomyélite appelée communément «la polio», les services sanitaires à l'échelle nationale estiment que de 1993 à 2012 un nombre important d'enfants a été vacciné dans le cadre du programme national d'éradication de cette affection en plus des immunisations effectuées dans le contexte du calendrier de routine. «La couverture vaccinale dépasse les 90% dans la région et les campagnes de rattrapages ont permis de mettre à jour le calendrier vaccinal des foyers isolés et nomades», ont-ils ajouté. Il en ressort que dans les localités urbaines la couverture vaccinale a atteint plus de 80%, pas loin du taux marqué en région rurale, et ce, grâce aux structures de soins de proximité et notamment par le rapprochement du traitement aux populations, selon les dernières statistiques du ministère de la Santé. En plus le plan élargi d'inoculation introduit en 2007 a permis d'éradiquer bon nombre de pathologies. Diphtérie, poliomyélite et tétanos néonatal n'ont pas été signalés respectivement depuis 2007, 1997 et 1984. Et les efforts se poursuivent pour se mettre au diapason des «mesures obligatoires» de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) quant à l'utilisation des prophylaxies pour la protection des personnes de tous âges contre la maladie. La vaccination antipoliomyélitique orale a été rendue possible en 1997 en diverses structures de soins, et sa fréquence baissait spectaculairement au point d'être éradiquée, attestent les responsables de la santé et de tempérer tout de même sur le risque zéro : «Il est annuellement des cas déclarés. Mais après prélèvements opérés chez les sujets suspects généralement le test est négatif. Quelques ressemblances des symptômes», explique une source médicale proche de la direction de la santé et de la population de Constantine, ajoutant que dans le cas de polio paralytique les symptômes deviennent plus intensifs : le virus propagé dans les nerfs les détruit progressivement empêchant par conséquent le contrôle des muscles. En clair la révolution vaccinale a apporté ses bienfaits aux populations durant ces dernières années en dépit des supputations «scientifiques» versées à ce sujet. L'OMS demeure zen : grâce au vaccin, il est possible d'enrayer la propagation de la polio et de l'éliminer complètement chez l'humain. «En 1988, on comptait plus de 125 pays où la polio était à l'état endémique. Au début de 2006, ce nombre est tombé à 4, et le nombre de cas signalés a diminué, passant de quelque 350 000 en 1988 à 1 604 en 2009», estime un rapport de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Cette instance, à travers ses dernières données, en 2014, ajoute que «la maladie ne sévit plus de manière endémique que dans certaines parties de 3 pays, soit la plus petite zone géographique de l'histoire. Déjà, en 2013, il ne restait plus que trois pays d'endémie dans le monde : le Nigéria, le Pakistan et l'Afghanistan». Le calendrier vaccinal en Algérie a démontré son efficacité depuis sa mise en œuvre après l'Indépendance. La Semaine mondiale de la vaccination, célébrée durant la dernière semaine d'avril revient sensibiliser les populations sur la nécessité de s'immuniser. Et la future adoption d'un nouveau programme avec l'introduction de quatre autres vaccins, comme annoncé dernièrement par le directeur de la prévention auprès du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière lors de la Semaine mondiale de vaccination, coïncidant avec la dernière semaine du mois d'avril. Un nouveau calendrier vaccinal verra incessamment le jour pour étoffer celui mis en place en 2007. Le département en charge de l'OMS et un comité mixte y travaillent pour introduire quatre nouveaux vaccins contre des maladies transmissibles (les infections à pneumocoques, les oreillons, la rubéole et le papillomavirus). La poliomyélite demeurera une pathologie rare en Algérie avec l'application stricte des mesures préventives et avec un respect du calendrier vaccinal. C'est le combat des services de prévention pour écarter l'infection ne serait-ce que d'un seul enfant. N. H.