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«La vaccination devrait aujourd'hui être considérée comme un investissement»
Le professeur Jean-Paul Grangaud au Temps d'Algérie :
Publié dans Le Temps d'Algérie le 09 - 02 - 2011

«Deux milliards de dinars dépensés annuellement pour l'achat des vaccins.»
Le Temps d'Algérie : Que pouvez-vous dire de l'évolution de la vaccination et du calendrier vaccinal en Algérie ?
Pr J.-P. Grangaud : En Algérie, le taux de mortalité infantile est passé en un demi-siècle de 180 pour mille en 1958 à 25,5 pour mille en 2008 (1,2).
Un certain nombre de maladies infectieuses, souvent appelées «maladies infantiles», ont pratiquement disparu et la vaccination a indiscutablement joué un rôle majeur dans l'évolution d'une telle situation.
Le but de cette présentation est de rappeler les étapes qui ont été parcourues en matière de vaccination dans notre pays, de discuter des perspectives
qui s'ouvrent actuellement en ce qui concerne la stratégie vaccinale que nous avons à adopter dans les mois et les années à venir et d'envisager les contraintes que nous rencontrerons obligatoirement et les choix que nous aurons à faire pour établir un calendrier vaccinal qui tienne compte de l'évolution des connaissances et des remarquables progrès accomplis en termes de vaccinologie.
Nous envisagerons successivement l'évolution de calendrier vaccinal national, les recommandations de l'OMS dans le domaine, et enfin, les défis et les enjeux qui se trouvent aujourd'hui devant nous.
Au lendemain de l'indépendance du pays, en 1962, la pratique de la vaccination s'est poursuivie comme elle se faisait durant la période coloniale, en application du décret qui précisait que tout texte réglementaire existant avant l'indépendance et non contraire à la souveraineté nationale restait en vigueur jusqu'à sa modification éventuelle.
L'utilisation des vaccins à cette époque concernait le BCG, le vaccin antivariolique et la vaccination quadruple injectable contre la diphtérie, le tétanos, la coqueluche et la poliomyélite. Le taux de couverture vaccinale était très bas en raison du très petit nombre
des cadres médicaux et paramédicaux exerçant dans le pays (en 1966, le ministère de la Santé avait recensé 1356 médecins, dont 364 nationaux et 992 étrangers, et 4834 paramédicaux en exercice, tous statuts confondus), de la faible accessibilité de la population aux structures de santé et de l'absence d'une stratégie vaccinale.
Une première mesure d'envergure nationale a été prise avec la généralisation de la vaccination par le BCG en 1966, mais ce n'est qu'en 1969 que le premier texte de l'Algérie indépendante concernant la vaccination a été élaboré et mis en vigueur.
Dès le 18 juin 1969, le décret 69-88 rendait la vaccination obligatoire et a instauré sa gratuité. En 1972, il y a eu la généralisation de la vaccination contre la poliomyélite, avec l'introduction du vaccin antipoliomyélitique oral (VPO) dans le calendrier vaccinal.
En 1976, le document élaboré par l'Institut national de la santé publique, intitulé «Programmation sanitaire du pays, Algérie 1977-1981 : PMI et espacement des naissances» a consacré, entre autres, le lancement du Programme élargi de vaccination (PEV). Ce document fixait les premiers objectifs du PEV et identifiait un certain nombre de stratégies, dont la captation des naissances.
En 1985, le décret 85-282 a introduit deux modifications importantes dans le calendrier vaccinal, avec d'une part, la suppression de la vaccination contre la variole, dont l'éradication avait été certifiée par l'OMS en 1980, et d'autre part, l'introduction de la vaccination antirougeoleuse. Le 24 juillet 1993, une instruction ministérielle concernant l'éradication de la poliomyélite était le prélude à la mise en œuvre des campagnes nationales de vaccination en vue de l'éradication de la poliomyélite.
Le dernier cas algérien de poliomyélite a été enregistré en 1996 dans la wilaya d'Illizi. En 1997, un nouvel arrêté ministériel fixait un nouveau calendrier vaccinal, qui répondait à une triple préoccupation :
d'une part, il consacrait la stratégie mise en place, en vue de l'éradication de la poliomyélite. Et d'autre part, il renforçait la lutte contre la rougeole et la diphtérie. En octobre 2000, un autre arrêté ministériel a introduit dans le calendrier vaccinal la vaccination contre l'hépatite B. En 2007, le ministère de la Santé a introduit la vaccination contre l'hémophilus influenzae de type B.
Quels sont les vaccins que la commission de vaccination voudrait introduire dans le programme de vaccination ?
Les différentes modifications de calendrier national des vaccinations ont été introduites en tenant compte de la situation épidémiologique nationale, mais également des recommandations présentées chaque année par l'OMS aux pays membres lors de l'Assemblée mondiale de la santé. Certes, les pays restent souverains de leurs choix dans ce domaine, mais en général, ils se conforment tôt ou tard à ces recommandations.
Tout au long de ces douze dernières années, l'OMS a formulé un certain nombre de recommandations concernant toute une série de nouveaux vaccins qui sont venus enrichir l'arsenal des immunisations. Ces recommandations concernent les vaccins contre les maladies suivantes : rubéole (stratégie d'élimination), oreillons, varicelle, pneumocoque, méningocoque, grippe saisonnière, rotavirus, hépatite A, papillomavirus (cancer du col de l'utérus).
Pensez-vous que ces vaccins sont indispensables dans le programme de vaccination ? Pourquoi le ministère de la Santé tarde-t-il à les introduire ?
Tous ces vaccins présentent un intérêt certain, mais leur coût pose un problème de choix des priorités. Par exemple, on sait que la rubéole est responsable des malformations des embryons chez les mères qui ne sont pas immunisées.
Le rotavirus est responsable de diarrhées graves et de déshydratations. En fait, la question qui se pose est de savoir quel est le poids de ces maladies par rapport au coût de la vaccination. Le ministère est en train d'étudier l'opportunité de l'introduction de ces différents vaccins.
Les spécialistes en oncologie ont insisté sur l'importance de l'introduction du vaccin contre le cancer du col de l'utérus en Algérie, mais ils n'ont jusqu'à présent reçu aucune réponse positive. Pour quelles raisons, selon vous ?
A mon avis, le problème des coûts est la raison principale. Actuellement, le coût des vaccins achetés annuellement pour vacciner la population est de l'ordre de deux milliards DA. L'introduction de ce vaccin reviendrait à multiplier ce coût par cinq ou six. D'une façon générale, tous les nouveaux vaccins coûtent plus chers que les vaccins jusque-là utilisés.
Et c'est tout à fait normal, si on prend en considération toute la technologie nécessaire pour l'obtention de ces nouveaux vaccins. Ma conviction personnelle est que la vaccination devrait aujourd'hui être considérée comme un investissement et ne devrait donc pas figurer dans les crédits de fonctionnement du ministère, mais dans les crédits d'équipement.
En tant qu'expert dans le domaine de la vaccination, pensez-vous que l'Algérie a atteint les objectifs du millénaire pour le développement ?
Je pense que dans le domaine de la vaccination, nous avons une bonne couverture vaccinale et que nous avons assisté au cours de ces dernières années à une nette diminution de la morbidité et de la mortalité.
En fait, les objectifs du millénaire pour le développement seront évalués en 2015 sur les taux de mortalité infanto-juvénile et maternelle. Je pense que pour atteindre ces objectifs, il nous faudra fournir un gros effort et ceci d'autant plus que cela devra être dans le domaine de la périnatalité.
Entretien réalisé


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