La Journée mondiale de la liberté de la presse célébrée hier, a été l'occasion pour le ministre de la Communication, Abdelkader Messahel, de lancer officiellement deux nouvelles chaînes de radio sur le web. «La liberté de la presse doit être au service du développement du pays», a déclaré le ministre en marge de la cérémonie de lancement qui s'est déroulée au Centre culturel Aïssa-Messaoudi, situé au siège de la Radio nationale. M. Messahel a assisté à une présentation sur le fonctionnement de ces deux nouvelles chaînes ainsi que sur les nouveautés et progressions technologiques au sein de la Radio nationale. Parmi les nouveautés en matière de communication et de technologies, le nouveau portail Internet de la Radio nationale, riche en informations, permet aux internautes de suivre en détail toutes les activités des radios nationales ainsi que les émissions. Ce nouveau portail permet plus d'interactivité, selon ses concepteurs, et rendra la visite des sites encore plus facile. Le ministre a ensuite reçu des explications concernant la radio Jil FM qui a réussi en un laps de temps très court à devenir l'une des chaînes radio les plus écoutées avec 2 millions d'auditeurs. Jil FM qui est très active sur les réseaux sociaux, attire un nombre important de jeunes auditeurs en raison de ses émissions qui sont essentiellement dédiées à leurs centres d'intérêts, leurs goûts et leurs préoccupations. «Jil Fm est une chaîne qui a réussi à réunir différentes tranches d'âge et pas uniquement les jeunes, il m'arrive des fois d'écouter cette chaîne», dira le ministre. Le premier responsable du secteur a ensuite donné le coup d'envoi officiel de la diffusion des deux nouvelles chaînes sur le web, qui s'ajoutent ainsi à différentes chaînes nationales. Dans le cadre de la progression technologique et la modernisation des moyens de radiodiffusion, la Radio nationale s'est dotée d'une table studio mobile, unique en Algérie, et qui permettra plus de mobilité et plus de facilité dans l'animation d'émissions radiophoniques. Selon les responsables au niveau de la Radio nationale, le lancement de ces deux nouvelles chaînes sur le web permettra à plus de jeunes de bénéficier de formation au sein de la radio. Des jeunes pourront débuter leur formation au niveau de ces chaînes sur le web pour acquérir une expérience avant de se lancer ensuite dans les chaînes classiques. Le ministre a relevé et salué par ailleurs les efforts et les sacrifices des travailleurs de Jil FM ainsi que l'ensemble des travailleurs de la Radio nationale pour être au cœur des événements et être aussi à l'écoute des citoyens. «La radio, comme tous les autres secteurs publics, doit être au service des citoyens», a déclaré M. Messahel qui a réaffirmé le soutien et la détermination de l'Etat à améliorer le secteur du service public ainsi que les conditions de travail dans ce secteur. Il a indiqué dans ce sens que l'entreprise nationale de télévision se dotera prochainement de nouveaux équipements technologiques modernes qui vont permettre à la télévision nationale plus de mobilité. «Grâce à ces nouveaux équipements, l'Eptv pourra facilement diffuser des plateaux directs n'importe où et à n'importe quel moment, cela lui permettra d'être partout pour couvrir les événements», a fait savoir le ministre. Auparavant, en début de journée, M. Messahel s'était déplacé à la place de la Liberté de la presse où il a déposé une gerbe de fleurs devant la stèle érigée à la mémoire des journalistes assassinés par les terroristes. M. Messahel ainsi que les directeurs d'organes de presse, les cadres du ministère et les journalistes qui l'accompagnaient, ont observé une minute de silence et lu la Fatiha du Saint Coran à la mémoire de ces martyrs du devoir national. Par la suite, le ministre participera à une journée d'étude sur le thème «Liberté de la presse au service du développement», qui s'est tenue à l'Ecole nationale supérieure des sciences politiques à Alger. Au cours de cette rencontre, M. Messahel affirmera qu'il était difficile de parler de développement du secteur de la communication en l'absence d'un cadre juridique approprié et adéquat. Aussi, la priorité de l'Etat sera-t-elle de boucler, durant l'année 2014, le parachèvement du cadre juridique régissant le secteur qui a déjà connu un début d'organisation avec l'adoption de la loi organique sur l'information, en 2012, et la loi sur l'audiovisuel ainsi que la signature du décret portant carte nationale du journaliste professionnel. Le ministre indiquera par ailleurs que les lois sur la publicité et le sondage étaient «en chantier», recommandant «plus de rigueur» dans la gestion de la publicité de l'Etat et «plus de règles commerciales» dans l'attribution de la publicité. S'agissant de l'ajournement de la création du conseil de déontologie de la presse prévu par la loi, le ministre a indiqué, après la cérémonie de recueillement, qu'il était dû au retard dans le processus de délivrance de la carte du journaliste professionnel qui doit «faire la distinction entre celui qui est journaliste et celui qui ne l'est pas». «Nous n'avons pas encore mis en place le conseil de déontologie car nous n'avions pas encore de vision précise sur celui qui est journaliste et celui qui ne l'est pas. Mais avec le lancement de la remise de la carte du journaliste professionnel, nous serons en mesure de nous organiser et de créer ce conseil», ajoutera-t-il. Pour la carte nationale du journaliste professionnel, le ministre a rappelé que le décret exécutif portant cette carte a été signé la semaine dernière par le Premier ministre. La délivrance de cette carte se fera en deux phases, la première consistant en la mise en place d'une commission provisoire qui délivrera une carte provisoire en attendant l'installation, dans un délai ne dépassant pas 18 mois, d'une commission permanente composée de 12 membres représentants la presse et l'Etat et qui sera présidée par alternance par les deux. A ce propos, M. Messahel affirmera que l'organisation du secteur de l'information nécessite une «organisation forte» qui représente les journalistes et sera le «partenaire» de l'Etat dans toutes les questions touchant la profession, car, ajoutera-t-il, il n'est pas possible d'organiser la presse sans partenariat avec l'Etat et les professionnels du secteur. Une des priorités, dans les prochaines étapes, pour l'Etat comme pour les professionnels du secteur est assurément la mise en place d'une autorité de régulation de la presse écrite, conclut le ministre. A. K.