Au lendemain de la nomination du nouveau gouvernement Sellal, les nouveaux ministres se sont pliés, hier, à la traditionnelle, et nécessaire, passation de consignes avec leurs désormais prédécesseurs pour prendre ensuite leurs fonctions. Evidemment, sacrifiant à la tradition, ils affirmeront tous leur volonté et intention de ne ménager aucun effort pour réussir la mission qui leur est confiée et imprimer au secteur dont ils ont la charge l'essor qu'il attend. Si certains savent de quoi il retourne pour avoir déjà occupé le poste, d'autres font leurs premiers pas dans le «métier». Mais les deux sont attendus pareillement sur les défis et les chantiers qu'ils auront à prendre en charge, même si pour les premiers, la responsabilité est plus lourde, la marge d'erreur plus étroite et l'obligation de résultats plus pesante, bien que pour cette dernière elle ne soit qu'un vœux pieux vu qu'elle n'a jamais fait partie de la politique de gestion du pays. Ainsi, le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdesslem Bouchouareb, qui remplace Amara Benyounès, nommé au poste de ministre du Commerce, a assuré qu'il poursuivra les efforts pour faire de ce secteur stratégique la pierre angulaire, qu'il doit être, de l'économie nationale. M. Bouchouareb est bien placé pour avoir une bonne vision des challenges, du potentiel et des écueils qu'il aura, et les compétences pour développer la stratégie qu'il devra adopter en l'occurrence. Il a déjà occupé le même poste en 1996, avec la restructuration des entreprises en sus, et a les compétences nécessaires (il est docteur en économie de la santé), ce qui réduit un peu plus sa marge d'erreur. Mohamed El Ghazi qui arrive à la tête du ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, après un court passage à la réforme du service public, s'engage, lui, d'approfondir le dossier de l'emploi, en particulier en faveur des jeunes et de promouvoir la communication avec les citoyens ainsi que la qualité des prestations. Par ailleurs, le ministre s'est dit disposé à consacrer le principe du dialogue avec les partenaires sociaux qu'il rencontrera afin d'écouter leurs propositions et dégager des visions au profit des citoyens. Hormis cette disponibilité pour l'amélioration des relations avec le citoyen et l'écoute qui, du reste, sont une résurgence de son dernier poste, lequel a disparu - la réforme du service public ne semble plus à l'ordre du jour-, M. El Ghazi a cependant un autre gros chantier qui est l'élaboration d'une véritable politique de l'emploi pour la création d'un marché du travail régulé et organisé, seule manière d'appréhender le chômage. Quant à la nouvelle ministre du Tourisme et de l'Artisanat, Nouria Yamina Zerhouni, elle a également affirmé son engagement «à ne ménager aucun effort pour redresser ce secteur vital et important en remédiant aux insuffisances». Insuffisances que Mme Zerhouni dit connaître pour avoir acquis de l'expérience dans la gestion de trois wilayas côtières qui sont Tipasa, Mostaganem et Aïn Témouchent où elle a pris connaissance des projets les plus importants réalisés tout en relevant les carences dont souffre le tourisme, ce qui «me permet d'aller vers des solutions idoines à même d'impulser le secteur et de relever tous les défis auxquels il fait face». Voilà un engagement clairement affiché et qui, dès lors, devient un dû sur le compte de la ministre. Empruntant le ton de son aînée, la puinée du gouvernement, Aïcha Tagabou, ministre déléguée chargée de l'industrie artisanale, s'est aussi engagée «à travailler avec toutes les parties concernées pour la promotion de l'artisanat et lui donner sa place dans le secteur économique». Les artisans qui sont fatigués d'être baladés d'une tutelle à une autre sans voir leur situation s'améliorer, attendent du concret. Idem pour le nouveau ministre des Travaux publics, Abdelkader Kadi, qui s'est limité à dire que sa politique sera axée sur une action impliquant tous les responsables du secteur pour la mise en œuvre du programme du président de la République. La ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la condition de la femme, Mounia Meslem, a, elle, fait preuve de circonspection en souhaitant être à la hauteur des grands défis qui se posent au secteur, et des attentes des franges sociales nécessitant aide et accompagnement alors que le ministre de la Jeunesse, Abdelkader Khomri, affichera sa «pleine disponibilité» pour assurer une meilleure prise en charge des différentes préoccupations des jeunes, lesquelles sont en fait déjà au programme d'autres ministères tels le Travail, la Formation professionnelle, la Culture, le Sport, le Tourisme... Se marchera-t-on sur les pieds ou travaillera-t-on de concert ? Enfin, la nouvelle ministre de la Culture, Nadia Labidi, pour ses premiers pas, fera montre d'une volonté «de travailler, dans un esprit d'équipe, avec les cadres déjà en place [...]. Chacune des œuvres réalisées dans le domaine culturel puise sa source et sa force des hommes et des femmes composant l'équipe qui y a travaillé», dira-t-elle, même si elle précise qu'elle n'est pas en terre inconnue ayant un doctorat en arts du spectacle, option études cinématographiques, à la Sorbonne, et étant cinéaste, professeur de cinéma et sociologue. H. G.