35% de la population seraient hypertendus en Algérie. Les voies d'accès bloquées, les grèves, les supporters déjantés dans les tribunes et les gradins des stades, le tireur de penalty face au gardien de but, les maires qui ne font pas leur travail, les mères qui ne vont pas à leur travail, tout s'explique désormais. C'est une question de circulation de sang et des artères qui ne répondent plus à l'âge de ceux qui en font les frais. Maladie chronique comme pas une autre la HTA fait partie de la vie de tous les jours de nos concitoyens. Plus inquiétant encore, les jeunes sont de plus en plus touchés alors que cette question de sang qui ne fait qu'un tour exceptionnellement et dans des circonstances auxquelles nos mêmes concitoyens, il fut pourtant un temps qui a réellement existé, n'ont jamais été habituées, était réputée ne survenir qu'en fin de parcours d'une vie normale. Sauf qu'il faut malheureusement se dire que tout n'est plus normal. Et pour cause les tracas quotidiens comme trouver un moyen de transport, arriver régulièrement en retard au travail alors que l'on quitte le domicile avant le chant du coq si tant est que ledit volatile, signe des temps, n'est pas non plus hypertendu. Bref, la famille qui ne tourne pas rond, les problèmes des frères et sœurs, des enfants, la colère jupitérienne du vieux, le calme imperturbable de la vieille malgré une hypertension qu'elle traite exclusivement à l'ail, un chef hiérarchique persécuteur et enfin une bouffe que ne consommerait pas un rongeur. En effet la question de la nutrition est l'un des éléments du quotidien des Algériens auquel ils n'accordent que très peu sinon pas d'importance du tout. Par ailleurs, il a été statistiquement établi tout au long de cette dernière décennie que près d'un tiers de la population atteinte de la HTA ne prend pas de traitement. C'est dire par voie de conséquence l'aspect insidieux d'une pathologie qui devient de plus en plus un handicap pour les personnes, mais également pour l'Etat qui la prend en charge, du moins tant que le Trésor public continuera à connaître cette embellie financière qui dure. Or, la facture que les secteurs (santé, action sociale, travail) concernés sont en train de supporter est de plus en plus lourde. Une situation, vraisemblablement, très mal appréciée pour le moment. A. L.