Longtemps silencieuse, l'hypertension peut entraîner de graves complications : infarctus, attaques cérébrales... Mais de nombreux patients ne se savent pas atteints ou négligent leur traitement. Comment améliorer leur prise en charge ? Longtemps silencieuse, l'hypertension peut entraîner de graves complications : infarctus, attaques cérébrales... Mais de nombreux patients ne se savent pas atteints ou négligent leur traitement. Comment améliorer leur prise en charge ? Avec l'âge, le tabac, l'hypercholestérolémie et le diabète, l'hypertension artérielle est l'un des principaux facteurs de risque de maladie cardiovasculaire (accident vasculaire cérébral, infarctus du myocarde, insuffisance cardiaque, artériopathie oblitérante des membres inférieures). Le patient hypertendu cumule souvent plusieurs facteurs de risque Une personne sur deux de plus de 65 ans est touchée par la maladie. Après 75 ans, la prévalence de l'hypertension artérielle (HTA) passe à 58 %. Au-delà de ces chiffres impressionnants, une étude faite en 2009 montre que les hypertendus cumulent plusieurs facteurs de risque : 40 % des sujets traités déclarent être traités pour au moins un des trois facteurs de risque : 30,2 % étaient traités pour l'HTA, 22 % pour une dyslipidémie et 7 % pour un diabète ; 46 % des hypertendus sont également traités pour un excès de cholestérol ; 17 % des hypertendus ont un diabète associé ; De plus, 12 % des hypertendus traités étaient des fumeurs actifs ; Le tour de taille (98,8 cm vs 90,7 cm) et l'IMC (kg/m) (28,2 vs 25,2) des patients hypertendus étaient significativement supérieur à celui du reste de la population et 30 % des hypertendus étaient même obèses (versus 12 % dans la population non hypertendue). Tous les hypertendus n'ont pas les mêmes risques Cependant, tous les patients hypertendus à âge et chiffres tensionnels équivalents ne présentent pas le même risque de faire un événement cardiovasculaire. Pour que chacun puisse évaluer ce risque sans devoir s'appuyer sur des échelles réservées aux professionnels de santé, le Comité français de lutte contre l'hypertension artérielle a eu l'idée de proposer un outil simplifié aisément explicable aux patients et ne tenant en compte que des paramètres couramment disponibles en médecine générale. Pour être efficace, un traitement doit être pris Aujourd'hui, la prise en charge de l'hypertension repose sur une prise en charge hygiéno-diététique et des traitements médicamenteux, le plus souvent associés. Mais souvent, le patient ne souffrant d'aucun symptôme a tendance à minimiser les risques cardiovasculaires et à "oublier" son traitement. Chef de service de psychologie clinique (Hôpital Pompidou - Paris), le Pr. Silla Consoli explique le déni dont souffrent ces patients à l'égard des risques cardiovasculaires. Pour se soigner, pour prendre régulièrement son traitement, le patient doit reconnaître qu'il est à risque. "L'entourage s'oppose fréquemment à un patient qui est dans le déni, essaie de lui faire peur, de lui ouvrir les yeux, lui parle comme s'il n'avait pas compris… alors que le patient a parfaitement compris, mais que cela est trop difficile à intégrer pour lui" explique le Pr. Consoli. Pour les proches comme pour le médecin, "il faut arriver à définir ce qui va toucher le plus ou ce qui va faire envie le plus à chaque patient et qui peut le faire changer d'habitudes de vie. Chacun a ses raisons personnelles : il faut trouver ce qui peut parler au patient et le motiver, plutôt que de vouloir le persuader à n'importe quel prix". Sachant que ces traitements sont prescrits à vie, ils doivent être simples à prendre et surtout particulièrement bien tolérés : les effets secondaires sont très souvent à l'origine d'arrêts du traitement, donc seule une bonne tolérance au long cours pourrait en garantir l'observance. "Pour être efficace, un traitement doit être pris". Dans ce cadre, une réelle éducation thérapeutique s'avère particulièrement utile. Plusieurs initiatives ont pu localement démontrer l'importance d'une telle démarche. Ainsi l'initiative HTA permet au médecin généraliste de compléter la prise en charge de ses patients par un parcours de soins éducatifs. La tension, une affection silencieuse Les personnes dont la pression artérielle est trop élevée ont de l'hypertension artérielle. En langage courant, vous dites "avoir de la tension". Quel que soit le terme, l'hypertension ou la tension, cela signifie que la pression du sang dans vos artères est trop importante. Le cœur, les veines et les artères constituent le système cardiovasculaire. Il est composé de vaisseaux : les veines et les artères, dans lesquels circule le sang sous l'effet du cœur, qui agit comme une pompe. Comme tout liquide qui circule dans un tuyau, le sang exerce ainsi une pression sur les parois des veines et artères. Quand la pression est trop élevée, les artères vieillissent plus vite et le coeur fait davantage d'effort, il s'use aussi plus vite. Le système cardiovasculaire est alors en danger. Quel est ce danger ? Les artères apportent de l'oxygène dans tout votre corps, du cerveau aux jambes, des reins au cœur… Lorsque la pression du sang est trop élevée, les artères de tous ces organes indispensables à la vie s'usent donc plus vite. Et un jour ou l'autre, cette usure invisible se manifeste et c'est l'accident - comme pour les freins d'une voiture qui lâchent un jour. Avoir de la tension et ne pas la traiter risque ainsi d'être très fâcheux à la longue pour le corps. Les risques sont nombreux et graves : la tension favorise l'infarctus du myocarde (l'attaque cardiaque), l'angine de poitrine, les accidents vasculaires cérébraux (les attaques cérébrales), l'insuffisance rénale, l'insuffisance cardiaque et l'artérite des membres inférieurs… Une maladie insidieuse Mais le plus ennuyeux quand on a de la tension, c'est que l'on ne s'en rend pas compte. Contrairement à beaucoup de maladies que vous ressentez (la grippe, l'angine, l'arthrose, l'appendicite…), la tension est une maladie silencieuse : il n'y a en général aucun symptôme. La seule façon de savoir si vous avez de la tension est de la mesurer. La tension s'exprime à l'aide de deux chiffres ; pour une tension normale, le premier chiffre doit être inférieur à 14 et le second inférieur à 9. L'usure due à la tension sur les organes vitaux - le cœur, le cerveau, les reins...- se produit lentement mais sûrement, en 10, 20 ou 30 ans. Si une mesure indique que vous avez de la tension, pas d'affolement : cela ne requiert pas un traitement d'extrême urgence. Il faut d'abord que soient faites plusieurs mesures concordantes pour confirmer cette hypertension. Quant au traitement, les médicaments en sont une partie très importante, ils sont même le plus souvent indispensables. S. H. In doctissimo Avec l'âge, le tabac, l'hypercholestérolémie et le diabète, l'hypertension artérielle est l'un des principaux facteurs de risque de maladie cardiovasculaire (accident vasculaire cérébral, infarctus du myocarde, insuffisance cardiaque, artériopathie oblitérante des membres inférieures). Le patient hypertendu cumule souvent plusieurs facteurs de risque Une personne sur deux de plus de 65 ans est touchée par la maladie. Après 75 ans, la prévalence de l'hypertension artérielle (HTA) passe à 58 %. Au-delà de ces chiffres impressionnants, une étude faite en 2009 montre que les hypertendus cumulent plusieurs facteurs de risque : 40 % des sujets traités déclarent être traités pour au moins un des trois facteurs de risque : 30,2 % étaient traités pour l'HTA, 22 % pour une dyslipidémie et 7 % pour un diabète ; 46 % des hypertendus sont également traités pour un excès de cholestérol ; 17 % des hypertendus ont un diabète associé ; De plus, 12 % des hypertendus traités étaient des fumeurs actifs ; Le tour de taille (98,8 cm vs 90,7 cm) et l'IMC (kg/m) (28,2 vs 25,2) des patients hypertendus étaient significativement supérieur à celui du reste de la population et 30 % des hypertendus étaient même obèses (versus 12 % dans la population non hypertendue). Tous les hypertendus n'ont pas les mêmes risques Cependant, tous les patients hypertendus à âge et chiffres tensionnels équivalents ne présentent pas le même risque de faire un événement cardiovasculaire. Pour que chacun puisse évaluer ce risque sans devoir s'appuyer sur des échelles réservées aux professionnels de santé, le Comité français de lutte contre l'hypertension artérielle a eu l'idée de proposer un outil simplifié aisément explicable aux patients et ne tenant en compte que des paramètres couramment disponibles en médecine générale. Pour être efficace, un traitement doit être pris Aujourd'hui, la prise en charge de l'hypertension repose sur une prise en charge hygiéno-diététique et des traitements médicamenteux, le plus souvent associés. Mais souvent, le patient ne souffrant d'aucun symptôme a tendance à minimiser les risques cardiovasculaires et à "oublier" son traitement. Chef de service de psychologie clinique (Hôpital Pompidou - Paris), le Pr. Silla Consoli explique le déni dont souffrent ces patients à l'égard des risques cardiovasculaires. Pour se soigner, pour prendre régulièrement son traitement, le patient doit reconnaître qu'il est à risque. "L'entourage s'oppose fréquemment à un patient qui est dans le déni, essaie de lui faire peur, de lui ouvrir les yeux, lui parle comme s'il n'avait pas compris… alors que le patient a parfaitement compris, mais que cela est trop difficile à intégrer pour lui" explique le Pr. Consoli. Pour les proches comme pour le médecin, "il faut arriver à définir ce qui va toucher le plus ou ce qui va faire envie le plus à chaque patient et qui peut le faire changer d'habitudes de vie. Chacun a ses raisons personnelles : il faut trouver ce qui peut parler au patient et le motiver, plutôt que de vouloir le persuader à n'importe quel prix". Sachant que ces traitements sont prescrits à vie, ils doivent être simples à prendre et surtout particulièrement bien tolérés : les effets secondaires sont très souvent à l'origine d'arrêts du traitement, donc seule une bonne tolérance au long cours pourrait en garantir l'observance. "Pour être efficace, un traitement doit être pris". Dans ce cadre, une réelle éducation thérapeutique s'avère particulièrement utile. Plusieurs initiatives ont pu localement démontrer l'importance d'une telle démarche. Ainsi l'initiative HTA permet au médecin généraliste de compléter la prise en charge de ses patients par un parcours de soins éducatifs. La tension, une affection silencieuse Les personnes dont la pression artérielle est trop élevée ont de l'hypertension artérielle. En langage courant, vous dites "avoir de la tension". Quel que soit le terme, l'hypertension ou la tension, cela signifie que la pression du sang dans vos artères est trop importante. Le cœur, les veines et les artères constituent le système cardiovasculaire. Il est composé de vaisseaux : les veines et les artères, dans lesquels circule le sang sous l'effet du cœur, qui agit comme une pompe. Comme tout liquide qui circule dans un tuyau, le sang exerce ainsi une pression sur les parois des veines et artères. Quand la pression est trop élevée, les artères vieillissent plus vite et le coeur fait davantage d'effort, il s'use aussi plus vite. Le système cardiovasculaire est alors en danger. Quel est ce danger ? Les artères apportent de l'oxygène dans tout votre corps, du cerveau aux jambes, des reins au cœur… Lorsque la pression du sang est trop élevée, les artères de tous ces organes indispensables à la vie s'usent donc plus vite. Et un jour ou l'autre, cette usure invisible se manifeste et c'est l'accident - comme pour les freins d'une voiture qui lâchent un jour. Avoir de la tension et ne pas la traiter risque ainsi d'être très fâcheux à la longue pour le corps. Les risques sont nombreux et graves : la tension favorise l'infarctus du myocarde (l'attaque cardiaque), l'angine de poitrine, les accidents vasculaires cérébraux (les attaques cérébrales), l'insuffisance rénale, l'insuffisance cardiaque et l'artérite des membres inférieurs… Une maladie insidieuse Mais le plus ennuyeux quand on a de la tension, c'est que l'on ne s'en rend pas compte. Contrairement à beaucoup de maladies que vous ressentez (la grippe, l'angine, l'arthrose, l'appendicite…), la tension est une maladie silencieuse : il n'y a en général aucun symptôme. La seule façon de savoir si vous avez de la tension est de la mesurer. La tension s'exprime à l'aide de deux chiffres ; pour une tension normale, le premier chiffre doit être inférieur à 14 et le second inférieur à 9. L'usure due à la tension sur les organes vitaux - le cœur, le cerveau, les reins...- se produit lentement mais sûrement, en 10, 20 ou 30 ans. Si une mesure indique que vous avez de la tension, pas d'affolement : cela ne requiert pas un traitement d'extrême urgence. Il faut d'abord que soient faites plusieurs mesures concordantes pour confirmer cette hypertension. Quant au traitement, les médicaments en sont une partie très importante, ils sont même le plus souvent indispensables. S. H. In doctissimo