La protection de l'environnement dans l'exploration et l'exploitation de gaz de schiste est l'instruction donnée, hier, par le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, lors du Conseil des ministres. Le gouvernement est ainsi instruit «de veiller à ce que la prospection, et plus tard l'exploitation des hydrocarbures schisteux soient menées en permanence avec le souci de préserver les ressources hydriques et de protéger l'environnement», indique le communiqué du Conseil des ministres. Lors de cette réunion qui a eu lieu sous la houlette du premier magistrat du pays une communication du ministre de l'Energie par laquelle il a sollicité l'accord pour l'exploitation des formations argileuses et schisteuses a été entendue, a-t-il approuvé. Ce dossier a été présenté conformément à la nouvelle loi sur les hydrocarbures de 2013, qui conditionne l'exploration et l'exploitation des schisteux à l'approbation du Conseil des ministres. Ainsi, l'accord a été donné par le Conseil des ministres pour le lancement des procédures requises en direction des partenaires étrangers. Le communiqué indique que les projets d'accords pour entamer les prospections «seront soumis le moment venu à la décision du Conseil des ministres». Il ajoutera que «les premières indications disponibles laissent entrevoir des capacités nationales "appréciables" en gaz et huile de schiste ainsi que des perspectives "prometteuses" en terme de quantités récupérables». Pour confirmer le potentiel commercial de ces ressources, l'Algérie a besoin de mener un programme de forage de 11 puits, étalés sur une période allant de 7 à 13 ans. L'Algérie est classée au 3e rang mondial, juste après la Chine et l'Argentine, en termes de réserves de gaz de schistes récupérables, selon le dernier rapport mondial du département américain de l'Energie (DoE) sur les réserves des hydrocarbures non conventionnels. Le DoE évalue ces réserves à 19 800 milliards de m3, situées essentiellement dans les bassins de Mouydir, Ahnet, Berkine-Ghadames, Timimoun, Reggane et Tindouf. Par ailleurs, et poursuivant l'examen de son ordre du jour, le Conseil des ministres a examiné et adopté un décret présidentiel fixant les dispositions de sécurité nucléaire applicables à la protection physique des installations nucléaires, des matières nucléaires et de la sécurité des sources radioactives. Ce texte découle de l'adhésion de l'Algérie à deux conventions des Nations unies concernant respectivement, la protection physique des matières nucléaires, et la répression des actes de terrorisme nucléaire. Cette réglementation nouvelle permettra également de renforcer la sécurité des sites et des sources radioactives, au moment où se multiplient les structures médicales, scientifiques et industrielles qui en sont utilisatrices. Ce décret présidentiel adopté édicte des dispositions que sont tenues de respecter les personnes physiques et morales concernées, pour protéger les installations nucléaires, ainsi que les matières nucléaires ou radioactives placées sous leur responsabilité. Parmi ces dispositions figurent notamment, la formation, la qualification et le recyclage des ressources humaines chargées de la sécurité nucléaire, l'habilitation et le contrôle des accès aux installations nucléaires, ainsi que des mesures de protection des informations, des installations, des matières nucléaires et des sources radioactives. En outre, le Conseil des ministres a adopté cinq décrets présidentiels portant approbation d'avenants à des contrats relatifs à l'exploration et l'exploitation des hydrocarbures. Ces textes concernent respectivement l'avenant n° 8 au contrat du 24 novembre 1992 pour la recherche et l'exploitation d'hydrocarbures sur les périmètres Oulad Nsir et Menzel Lejmat (blocs 215 et 405), conclu le 5 décembre 2013, entre la Sonatrach et les sociétés Conocophilips Algeria, Tablisman Algeria BV et PT Pertamina; l'avenant n° 2 au contrat du 14 octobre 2002 de partage de production pour l'augmentation du taux de récupération des réserves de pétrole brut en place, au gisement de Zarzaitine, conclu le 15 Décembre 2013, entre la Sonatrach et Sinopec Overseas Oil and Gas; et l'avenant n°5 au contrat du 13 mai 1995 pour la recherche et l'exploitation d'hydrocarbures sur le périmètre Zemoul El Kbar (bloc 403 a), conclu le 23 décembre 2013 entre la Sonatrach et Eni Algeria Exploration BV. Ceci en plus de l'avenant n° 2 au contrat du 26 septembre 2004 pour la recherche et l'exploitation d'hydrocarbures sur le périmètre Isarene (bloc 228 et 229 a), conclu le 12 février 2014 entre Sonatrach et les sociétés Petroceltic International Plc et Enel Trade Spa, et l'avenant n° 1 au contrat du 18 septembre 2006 pour la recherche et l'exploitation d'hydrocarbures sur le périmètre Zemoul El Kbar II (bloc 403 d), conclu le 5 mars 2014 entre Alnaft et Sonatrach. B. A./APS