Les discussions entre représentants américains et iraniens, depuis lundi à Genève, sur le programme nucléaire de Téhéran se déroulent «dans un climat positif», a estimé hier le chef négociateur iranien. «Les négociations se sont déroulées dans un climat positif», a estimé, au terme de trois heures et demie de réunion mardi matin, Abbas Araghchi, cité par la presse de Téhéran. Les discussions doivent reprendre dans l'après-midi. Il y a eu dans la matinée une réunion d'experts en parallèle aux discussions politiques entre les deux délégations. La rencontre se tient à l'abri des caméras dans l'hôtel Président-Wilson, sur les bords du lac Léman, interdit à la presse. L'Iran fera «tout son possible» pour permettre la conclusion d'un accord sur son programme nucléaire avec le groupe 5+1 (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne), a promis hier le président Hassan Rohani à Ankara. «L'Iran a démontré qu'il menait un programme nucléaire à des fins pacifiques. Il fera tout son possible pour parvenir à un accord final avec le groupe 5+1», a déclaré M. Rohani au deuxième jour de sa visite d'Etat en Turquie. «L'Iran est prêt à s'asseoir à la table des discussions pour une solution (...) l'Iran a fait ce choix en signant l'accord de Genève», a-t-il insisté, dénonçant les «sanctions injustes» qui lui sont imposées par les Occidentaux. L'Iran et le groupe 5+1, qui ont conclu un accord intérimaire en novembre 2013, espèrent parvenir à un accord définitif d'ici le 20 juillet garantissant le caractère pacifique du programme nucléaire iranien et la levée des sanctions internationales imposées à l'Iran. C'est la première fois qu'Iraniens et Américains se retrouvent officiellement face-à-face dans un tel format depuis la rupture, il y a 35 ans, de leurs relations diplomatiques suite à la prise d'otages à l'ambassade américaine de Téhéran. Ils se sont depuis cette date rencontrés à maintes reprises mais pas sous un tel format annoncé publiquement. Des discussions avaient eu lieu en 2013 à Oman, mais n'avaient été révélées que par la suite. Toutefois, l'heure n'est pas encore à la photo souvenir et la presse est tenue à l'écart. Ces discussions sont un sujet polémique. Aux Etats-Unis les «faucons» et les défenseurs d'Israël mettent en doute la sincérité de Téhéran, tandis qu'en Iran les adversaires d'une ouverture vers Washington sont prêts à dénoncer tout franchissement de «lignes rouges» par les négociateurs. Outre la réunion avec la délégation américaine, les Iraniens ont programmé des bilatérales : avec le représentant français, mercredi à Genève, puis à Rome avec le Russe, et avec l'Allemand dimanche à Téhéran. L'Iran prépare ainsi la prochaine session avec le 5+1 du 16 au 20 juin à Vienne, où les deux parties espèrent débuter la rédaction d'un accord global. «Des discussions bilatérales offrent une plateforme beaucoup plus efficace pour un vrai marchandage plutôt que les discussions formelles du cadre des 5+1», estime Ali Vaez, analyste iranien au sein du Groupe International sur les Crises, à Londres.