L'Iran et les grandes puissances ont trouvé un accord sur le cadre des discussions globales sur le programme nucléaire controversé de Téhéran, a affirmé à Vienne le chef des négociateurs iraniens, Abbas Araghchi. Après deux jours de discussions intensives, l'Iran et les grandes puissances sont parvenus à un accord sur le cadre des futures négociations et un plan d'action a été défini, a déclaré M. Araghchi, cité par l'agence officielle Irna. Il a précisé que les prochaines négociations auraient lieu à partir de la mi-mars, toujours à Vienne. Le chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton et le ministre des Affaires étrangères iranien Mohammad Javad Zarif devraient annoncer le résultat de la réunion jeudi dans la matinée lors d'une conférence de presse commune, selon Irna. L'Iran et les groupe 5+1 (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne) étaient réunis depuis mardi à Vienne pour entamer des discussions en vue d'un accord définitif, notamment afin de fixer les échéances des prochaines rencontres d'ici juillet, quand le plan d'action intérimaire conclu en novembre à Genève arrivera à son terme. Les discussions se sont déroulées dans un climat positif mais on ne peut pas encore être optimistes sur des progrès dans les futures négociations, a expliqué M. Araghchi. Les discussions ont été constructives et utiles, avait déclaré mercredi la porte-parole du Département d'Etat américain Marie Harf. Elle avait refusé de commenter les informations d'Irna faisant état de bons progrès. Le 24 novembre dernier, l'Iran avait conclu avec le groupe 5+1 un plan sur six mois, appliqué depuis le 20 janvier, et prévoyant un gel de certaines activités nucléaires sensibles en échange de la levée d'une petite partie des sanctions qui étranglent son économie. Les Occidentaux et Israël soupçonnent l'Iran de vouloir se doter de l'arme atomique sous couvert de son programme nucléaire civil, ce que Téhéran nie farouchement. L'accord global doit garantir la nature exclusivement pacifique du programme nucléaire iranien. Selon les médias iraniens, citant un diplomate proche de l'équipe de négociateurs, la question des missiles balistiques de Téhéran n'a pas été évoquée. Les Etats-Unis estiment que le programme balistique iranien développé depuis plusieurs années, qui inquiète les Occidentaux, doit être intégré aux négociations nucléaires puisqu'il est soumis à des sanctions de l'ONU. Nous avons dit dès le début que les sujets de discussions étaient ceux de l'accord de Genève, les questions de défense de l'Iran ne font pas partie de ces sujets, a déclaré ce diplomate. Le chef des Gardiens de la révolution, l'armée d'élite du pays, a réaffirmé mercredi l'importance de préserver les lignes rouges iraniennes dans ces négociations. Il s'agit de la poursuite de l'enrichissement d'uranium, le maintien de tous les sites nucléaires, du réacteur à eau lourde d'Arak et le refus de discuter du programme balistique de l'Iran. On ne peut pas être optimiste à propos des Etats-Unis et il semble que les négociations vont rencontrer des problèmes, avait ajouté le général Mohammad Ali Jafari. Le numéro un iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, qui a la haute main sur le programme nucléaire, avait déclaré lundi que les négociations allaient se poursuivre mais ne mèneront nulle part.