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L'auteur souligne l'apport des témoignages pour l'écriture de l'histoi
Mémoires du général-major Hocine Benmaalem présenté par Casbah Editio
Publié dans La Tribune le 15 - 06 - 2014

Les éditions Casbah ont présenté, hier au restaurant Le Tantra, le 1er tome de leur nouvelle publication, Mémoires du général-major Hocine Benmaalem, dédié à la Guerre de libération nationale, en présence de l'auteur, de ses compagnons de combat, de Smaïl Meziane, directeur de la maison d'édition, et de nombreux représentants des médias.
D'emblée, le général-major Hocine Benmaalem dira : «J'ai pris l'initiative d'écrire mes mémoires pour deux raisons essentielles : la première est que je considère que c'est un devoir pour tous ceux qui ont participé à la Guerre de libération nationale d'apporter leurs témoignages afin que cela serve de matière brute aux historiens qui sont les seuls habilités à écrire l'histoire. Je souligne que ces témoignages doivent être sincères et objectifs. D'où la deuxième raison qui m'a incité à apporter mon témoignage, En effet j'ai remarqué dans d'autres ouvrages beaucoup d'erreurs sur des événements que j'ai personnellement vécus durant la Guerre de libération nationale.» Il estimera à ce propos : «Certaines erreurs sont de bonne foi, car par manque d'information, mais d'autres sont de mauvaise foi, car les auteurs les ont commises pour se faire valoir et se donner un rôle plus important que ce qu'il en a été réellement.»
L'auteur insistera sur le fait de rectifier ces erreurs et sur l'importance pour ceux qui écrivent leurs mémoires d'être le plus sincère et objectif possible afin de ne pas tronquer l'histoire, et ce, par devoir de transmission à la nouvelle génération.
Le moudjahid Hocine Benmaalem a tenu à préciser qu'il s'agissait aussi de défendre la mémoire du martyr colonel Amirouche, avec qui il a partagé une année de maquis en soulignant que «la mémoire de ce valeureux combattant de la Guerre de libération est entachée de qualificatifs mensongers en étant décrit comme un sanguinaire qui n'aimait pas les intellectuels. C'est absolument faux, et je suis là pour témoigner de cela». Il ajoute à ce propos : «C'était un homme au contact facile, modeste et intelligent. Parfois, il nous arrivait de débattre avec lui en haussant le ton, mais il n'a jamais réagi à cela en se sentant blessé, bien au contraire il était à l'écoute.»
Pendant les débats,
M. Benmaalem a également tenu à préciser que «le colonel Amirouche servait l'Algérie et combattait pour la Révolution algérienne. Il n'était ni régionaliste ni l'homme de main de quiconque».
Le général-major a également expliqué sa méthodologie de travail en précisant que les témoignages sont essentiellement basés sur la mémoire de son vécu durant la Guerre de libération. Mais pour certains souvenirs qui n'étaient pas très clairs, il a fait appel à ses frères de combat pour lui rafraîchir la mémoire. Il a également souligné que par rapport à certains événements qu'il n'a pas personnellement vécus, à l'instar des fameuses opérations de la «bleuite» et «l'oiseau bleu», il s'est basé sur des écrits d'historiens français et d'ouvrages de témoignages d'officiers français qui, eux, ont accès aux archives de la Guerre de libération nationale dont la plus grande partie est inaccessible aux Algériens. Il ajoutera que pour ce premier tome, il a suivi un ordre chronologique. Ainsi après avoir abordé son enfance, il explique comment, jeune lycéen de 17 ans, il a rejoint le maquis en 1956. Il explique aussi que c'était important pour lui de partager ses souvenirs de l'année qu'il a passée au côté du colonel Amirouche dans la wilaya I et sa mission dans les Aurès jusqu'à l'année 1962.
À propos de l'année de l'indépendance du pays, il soulignera : «Il était important pour moi de témoigner du grand choc que
fut pour nous combattants de la base, qui avions vu tant de sang d'Algériens couler pour libérer le pays du joug colonial, d'assister à une crise de pouvoir entre l'état-major et le gouvernement provisoire. Je pense même que cette crise de 1962 a été un grand handicap pour un réel essor de l'Algérie. Il était important pour moi d'aborder cette crise en détail et avec beaucoup d'objectivité.»
L'auteur a aussi démenti certains propos qui lui ont été attribués dans la presse en niant avoir suggéré que Boussouf a ordonné l'assassinat d'Abane Ramdane. «Je demande à ceux qui lisent mon livre de le faire attentivement.
À aucun moment je ne dis cela, je ne fais que rapporter un témoignage en soulignant la référence en bas de page, comme toutes les références écrites que je cite. Je ne peux avancer une telle chose, d'autant plus que je n'ai pas de preuves tangibles qui peuvent cautionner ce genre d'allégation», dira-t-il
À la clôture des débats, M. Benmaalem confie : «À travers ce premier tome, il s'agissait pour moi d'élever le niveau des témoignages sur la Guerre de libération nationale. Ceci pour étoffer le travail de mémoire, véritable matière première des historiens. Notre devoir en tant que témoins de cette phase importante de l'histoire de notre patrie est de ne pas parler juste de soi, mais de ce dont on a été témoin, de la structuration de cette révolution, des erreurs qui ont, certes, été commises, mais aussi et surtout de la formation des jeunes au maquis et des différentes stratégies de combats. Cela de la manière la plus honnête et objectives possible.»
S. B.


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