La cérémonie d'ouverture a eu lieu en présence du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui, à l'occasion, a transmis aux présents les «encouragements du président Bouteflika et ses voeux de réussite des assises». Dans son intervention, Sellal a souligné la nécessité de redonner au secteur la place qui lui revient de droit parce qu'il s'agit simplement d'assurer la justice sociale et le développement économique, soutient-il. Pour le Premier ministre, il est inacceptable d'assister encore dans les établissements de santé à des scènes de grande désolation, telle que la mort d'une mère lors de son accouchement ou d'un quelconque citoyen qui ne reçoit pas, à temps, les soins nécessaires. «Le malade doit être au coeur de la santé. L'égalité d'accès aux soins et aux médicaments est absolument nécessaire parce que c'est le fondement de la justice sociale.» Le représentant du gouvernement algérien insiste sur le fait qu'il n'y a pas de problème d'argent dans le secteur : «Ce n'est pas un problème de finances. C'est plutôt celui de la planification, de l'organisation et surtout de vision. C'est surtout à cela qu'il faut remédier en urgence.» Citant des chiffres, Sellal se réfère à ceux donnés par l'OMS concernant les dépenses de 2012 : 279 dollars pour chaque habitant en Algérie, 52 dollars en Egypte et 665 dollars en Turquie. Le Premier ministre a rappelé son insistance auprès des établissements de santé pour prendre les dispositions nécessaires à même de prévenir toute pénurie de médicaments. De même qu'aux banques pour encourager l'investissement privé dans le domaine de la santé, de façon générale. Dernière recommandation : «Il faut que les services des urgences se préparent comme il se doit pour l'accueil et la prise en charge des malades durant le mois de Ramadhan.» Assurant son soutien à l'assistance, Abdelmalek Sellal affirmera que toutes les propositions et recommandations qui sanctionneront cette rencontre seront prises en considération, en perpective de l'élaboration de la nouvelle loi. C'est bien ce que souhaitent les participants à cette rencontre. Le Dr Lyes Merabet, président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp), rappellera, en marge de cette rencontre, la tenue d'autres assises, à l'époque de l'ancien ministre, Djamel Ould Abbès. Le jour même de l'ouverture de ces assises, les syndicats se sont retirés, contestant le fait que les recommandations ont été élaborées et finalisées à l'avance. «Nous soupçonnions même que le projet de loi était déjà remis à la chefferie du gouvernement.» L'évènement était donc raté et le projet retiré de la chefferie du gouvernement. Le Dr Mohammed Ouahdi, ancien directeur de la prévention, affirme son souhait que les recommandations se transforment réellement en actions. Lui aussi considère que le problème de la santé n'est pas d'ordre financier mais relève plutôt de gestion et de vue intersectorielle. Il insiste sur la nécessité d'humaniser le secteur et de bien le gérer de façon à assurer une bonne prise en charge du malade : «L'urgence des urgences est la prise en charge du malade.» Le Dr Ouahdi évoque l'importance d'aller vers une hiérarchisation réelle et efficace des soins : «Je ne comprends pas pourquoi les gens partent directement chez un spécialiste ou vers un hôpital. Il faut d'abord passer par une polyclinique, une salle des soins...C'est cela la hiérachisation des soins.» Mme Atika Mameri, présidente de la Fédération algérienne des personnes handicapées, estime, de son côté, que la tenue de ces assises «arrive à point» pour bousculer les choses en raison notamment des «dérives» qui entachent le secteur. «Il faut encadrer, il faut mettre des gardes-fous.» Mme Mameri souhaite particulièrement que la prise en charge de ceux appelés «handicaps lourds» relève du secteur de la Santé et non pas de la Solidarité nationale, comme c'est le cas présentement. Les assises sur la santé, sous la coupe du ministre Abdelmalek Boudiaf, se poursuivent encore aujourd'hui. Les recommandations seront également finalisées et rendues publiques aujourd'hui. K. M.