Mercredi dernier, l'Ecole nationale polytechnique (ENP) a abrité un nouveau forum ENP-Entreprise, parrainé par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et celui de l'Industrie. Principal objectif de cette rencontre, jugée de grande importance, mettre en lien les futurs diplômés avec leurs futures entreprises employeuses. Le mot «employabilité» est revenu plusieurs fois dans cet espace-débat, après celui de «compétences». L'école est sûre de la qualité de son produit et cherche donc les meilleures offres d'emploi pour ses étudiants. Des postes de responsabilité qui répondent aux aspirations des prochains diplômés, qui se voient déjà managers, des leaders capables de concrétiser les projets les plus ambitieux. Parallèlement à ce forum, l'école a organisé le 9e concours du jeune innovateur entrepreneur, deux jours seulement après avoir remporté le premier prix au niveau national, à la compétition «Injaz El Arab». Dans son intervention d'ouverture du forum, Mohamed Debyeche, le directeur de l'école, a mis en exergue deux démarches, qui sont en cours, pour solutionner justement le problème de l'employabilité. La première consiste en l'adaptation des programmes pédagogiques aux besoins des entreprises. Cela «par l'intégration, en proportions plus importantes, soit 30%, de l'enseignement des sciences humaines, économiques, juridiques et sociales dans le cursus de l'étudiant en polytechnique. De même que le développement de la culture de l'entreprise, dans toutes ses dimensions». A ce titre, a rappelé le premier responsable de l'ENP, une opération pilote a été lancée en 2012. Elle consiste en l'introduction d'une nouvelle filière ciblant, dans un premier temps, 20 étudiants. La nouvelle filière est sous l'appellation «Hygiène, sécurité, qualité, environnement et gestion des risques industriels». Deux autres universités du pays, à savoir Abou Bakr-Belkaïd de Tlemcen et Abderrahmane-Mira, à Béjaïa, ont également opté pour le lancement d'une filière pilote devant permettre d'adapter la formation aux besoins de l'entreprise. Autre démarche effectuée par l'ENP, la mise en place d'un bureau de liaison entre l'entreprise et l'université, avec un guide «Relation entreprise-université». Ce bureau de liaison, de par sa proximité, permet de nouer des contacts très étroits avec le monde socio-économique, assure le directeur de l'école. Le forum de mercredi, à l'Ecole nationale polytechnique, était un espace d'échange d'idées et d'expériences entre les deux partenaires université et entreprise. «La rencontre, le dialogue, entre le monde universitaire et celui de l'entreprise sont nécessaires pour offrir aux étudiants des formations d'excellence et de faire de ces formations de véritables passeports pour l'emploi», a encore souligné Mohammed Debyeche. Le secteur de l'industrie «demandeur de compétences» De son côté, Ali Oumelal, directeur de la gestion du secteur public marchand au ministère de l'Industrie, a longuement insisté sur le fait qu'il y a urgence aujourd'hui de chercher les compétences là où elles se trouvent et les accompagner dans le processus de création et de concrétisation des projets. Le représentant du ministère de l'Industrie assure que les portes de son service et celles des entreprises publiques sont toutes ouvertes pour des recrutements massifs qui seront à même de remplacer les compétences d'hier (les responsables qui partent à la retraite) et agir de façon à relancer efficacement l'investissement. Dans son intervention, Ali Oumelal a rappelé la dernière décision du gouvernement de réorganiser le secteur public marchand et de créer des groupes industriels. Avant cela, il a donné quelques chiffres qui ne peuvent être ignorés : «8 milliards d'euros ont été mobilisés pour relancer l'investissement dans les entreprises publiques. 4 milliards de dinars ont été consacrés à la formation pour les besoins des mêmes entreprises.» L'invité de l'ENP relève que malgré l'importance de l'investissement en la matière, les entreprises rencontrent des difficultés pour réaliser leurs plans de développement : «Elles sont démunies de compétences pour réaliser les plans d'investissement.» Et ce dernier de «proposer» à l'ENP : «Nous sommes totalement disposés à prendre en charge et à accompagner des étudiants qui se mettraient en lien avec les entreprises. Assister à la naissance, la maturation et la réception du projet. Je pense qu'il n'y a pas plus instructif que d'assister à la naissance d'un projet, son développement, sa concrétisation et sa réception. Rien ne peut remplacer un accompagnement de ce type.» Et le représentant du ministère de l'Industrie d'insister : «Ce sont nous qui sommes demandeurs de compétences. Nous en avons énormément besoin pour mettre en place notamment nos groupes industriels.» Par ailleurs, rappelons que des contrats de partenariat lient déjà l'école et quelques entreprises, dont des concessionnaires automobiles. Certains d'entre eux étaient présents au forum et ont installé des stands en marge. L'un d'eux, particulièrement, s'est engagé à financer les 4 premiers prix du concours. Ce dernier est organisé pour la 9e fois consécutive, par un enseignant de l'école, en l'occurrence Omar Stihi. Une manière d'encourager, continuellement, les étudiants à se lancer dans le monde de l'entreprise et de l'investissement, alors qu'ils sont en cours de formation. K. M. Pour la compétition «Injaz El Arab», l'ENP a eu la première place pour le prix de la meilleure entreprise. L'heureuse jeune entreprise s'appelle Jenia tm, créée à 100% par les étudiants eux-mêmes. Leur produit s'appelle key-phone. C'est un «dispositif désigné à la commande à distance d'un appareil mécanique. Il est constitué d'un téléphone portable comme élément de base, relié à un appareillage spécifique. Cet ensemble constitue une boîte à signal, relié à un système mécanique, une serrure de porte par exemple. Il arrive à activer cette dernière en l'ouvrant ou en la fermant à distance par un simple appel. En plus de la commande à distance d'un système mécanique, le key-phone sert aussi bien comme système d'alarme dans le cas où le système mécanique est forcé, c'est-à-dire qu'il fait le processus inverse. C'est-à-dire, il émet un appel en cas d'intrusion». K. M.