Mille cent familles occupant des habitations précaires ont été relogées au niveau de la nouvelle cité à Ouled Chebel dans la commune de Birtouta, dans le cadre d'une grande opération de relogement à Alger. Cette opération, la plus importante après celle de 2010, concerne 25 000 familles, occupant des habitations précaires, issues de différentes communes de la capitale et qui seront relogées au fur et à mesure dans différents sites. Quelques jours après le début de l'opération de relogement au niveau d'Ouled Chebel, nous nous sommes rendus sur les lieux afin de nous enquérir de l'ambiance au niveau de cette nouvelle cité, du cadre de vie et des commodités qu'offre cette dernière aux nombreuses familles qui ont souffert pendant plusieurs années dans des habitations précaires et dans des conditions très difficiles. Il est environ 10 heures du matin quand nous arrivons à la cité. Quelque peu isolé, l'ensemble immobilier est entouré de champs agricoles à perte de vue. C'est un environnement champêtre qui sied aux bucoliques. Les éléments de la Gendarmerie nationale sont présents sur place pour sécuriser une autre opération de relogement de 600 familles qui se déroulait à notre arrivée. La présence des forces de l'ordre au niveau de la cité, pour éviter un éventuel dérapage, est bien accueillie par les nouveaux habitants. Sur place, nous constatons l'importante surface qu'occupe la cité. Mais pas en bâti uniquement. Des espaces verts sont aménagés dans tous les coins. Le terrain de jeu est déjà occupé par une ribambelle d'enfants qui courent partout. Evidemment, un groupe a déjà constitué les équipes pour un match de football. Ça crie, ça rit, ça s'amuse. Quant aux adultes, ils se baladent et sillonnent leur nouveau lieu de résidence pour découvrir tout ce qu'il leur offre. Les bâtiments rouges et jaunes donnent à la cité un visage agréable. Les blocs sont constitués de petits bâtiments de 5 étages dont les appartements sont tous de type F3, selon les habitants. Plusieurs familles n'étaient pas encore installées. On faisait le ménage. On déplace les meubles. Chaises, tables, armoires et autres sont encore devant les entrées des immeubles. Mais l'effort et la pénibilité de la tâche n'entament en rien la joie qui se lisait sur les visages des habitants, contents d'avoir un véritable toit au dessus de leurs têtes. Ces familles ont beaucoup souffert dans les habitations précaires. Certaines y ont vécu une décennie. D'autres plus. Leur calvaire est aujourd'hui terminé. La plupart des familles relogées au niveau de cette nouvelle cité vivaient dans des habitations précaires au niveau de Bab El Oued ou à Bordj El Bahri. «J'habitais un chalet au niveau de Bordj El Bahri, où j'ai souffert et vécu le calvaire pendant 11 ans», nous dira un des habitants que nous avons rencontré sur place. «Au niveau de cette nouvelle cité, nous avons toutes les commodités nécessaires. On a une école primaire qui se trouve à seulement une centaine de mètres de la cité. On a un établissement d'enseignement moyen. Il y a aussi des magasins où nous pourrons nous approvisionner en produits nécessaires. D'autres magasins ouvriront aussi au fur et à mesure», ajoutera-t-il. Concernant les bâtiments et les appartements, un autre nous dira que «les appartements sont bien équipés. Nous avons toutes les commodités nécessaires. Les appartements alimentés en eau courante. On a l'électricité. Il ne manque que le gaz de ville qui n'est pas encore disponible au niveau des appartements. Les responsables nous ont indiqué qu'on l'aura dans quelques jours». Par mesure de sécurité, les services de la Sonelgaz ne libèrent le gaz qu'en présence des habitants pour s'assurer qu'il n'y a aucune fuite dans le réseau susceptible de provoquer un accident. En termes de sécurité, les habitants estiment que la cité est calme, d'autant plus que les éléments de la Gendarmerie nationale sont présents sur les lieux pour garantir la sécurité des personnes et de leurs biens. En ce qui concerne les conditions dans lesquelles s'est déroulée l'opération de relogement, un habitant nous dira que «l'opération de notre relogement s'est déroulée dans de bonnes conditions, il n'y a eu aucun problème, tout s'est passé normalement, malgré que quelques 11 familles au niveau de Bordj El Bahri et habitant des chalets n'ont pas été relogées dans cette opération». «J'ai appris que le chalet que j'habitais a été aussitôt détruit après mon départ», nous dira-t-il avec un grand sourire de soulagement. Sur ce même sujet nous dira un élément de la Gendarmerie nationale : «L'opération s'est déroulée sans aucun incident, et on veille à ce que toute l'opération, du début jusqu'à l'installation des habitants dans leurs maison ne connaisse aucun dérapage.» «Je viens de Bab El Oued, j'habitais un bidonville, cette opération de relogement nous a procuré une grande joie, une délivrance, un soulagement qu'on attendait depuis plusieurs années, je n'ai pas encore visité toute la cité», nous dira un vieil homme que nous avons rencontré, qui marchait difficilement, son visage traduisait l'insupportable souffrance que ces habitants ont endurée, mais aussi une joie d'avoir enfin obtenu un logement digne de ce nom. Les responsables de l'Opgi au niveau de la cité étaient encore à pied d'œuvre pour accueillir d'autres familles. Un responsable nous dira à ce sujet : «Avec la collaboration de la wilaya d'Alger nous avons mis en place des moyens matériels et humains importants pour assurer un bon déroulement de l'opération de relogement et accueillir les nouveaux habitants dans les meilleures conditions.» Il est environ 11 heures, plusieurs personnes sillonnent encore les coins de la cité, des groupes d'amis et de voisins se forment un peu partout dans cette cité qui prend vie progressivement, les habitants semblaient curieux et impatients de connaître le moindre coin de la cité et des quartiers avoisinants. «Nous sommes vraiment soulagés après notre relogement dans des habitations décentes, nous avons souffert trop longtemps et nous sommes très heureux de passer le mois sacré de Ramadhan dans nos nouveaux logements», nous dira une femme, la cinquantaine, accompagnée d'un enfant. Les habitants sont encore sous l'effet de la joie et du grand soulagement, et ils ne sont pas près d'oublier ce fameux 17 juin, le jour de leur relogement, synonyme de la fin d'un calvaire et le début d'une nouvelle vie pleine d'espérance. A. K.