«On s'est construit comme ça et nous sommes devenus une bande de copains. C'est une victoire d'équipe, mais, avant tout, la victoire c'est celle de tout un peuple, d'une nation», affirme le joueur Carl Medjani de l'AS Monaco. Désormais, ajoutera-t-il, il va falloir «avancer, tourner la page et redescendre sur terre» sans oublier de «profiter de cette confiance et de cette belle dynamique» pour le prochain tour des huitièmes de finale face à l'Allemagne, prévu demain au stade Beira-Rio de Porto Alegre (21h algérienne). Le prochain adversaire des Verts en huitièmes de finale du Mondial-2014, sera la grande équipe d'Allemagne qui a peiné pour sortir d'un groupe G en compagnie des Etats-Unis, du Ghana et du Portugal. L'Algérie a donc, à nouveau, quelques chances de réaliser un nouvel exploit. Mais il faut savoir garder raison. La compétition reprend et il faut descendre de son nuage L'objectif assigné, qui était de figurer dans le Top 16 des meilleures nations, a été atteint par la sélection nationale. Les Verts ont eu la maîtrise du jeu, jeudi dernier, face à la grande Russie. Les jeunes algériens ont imprimé leur rythme durant le match, même s'ils ont souffert quelque peu face à la pression adverse. Néanmoins, la garde Verte et Raïs M'bolhi, le keeper (auteur d'un grand match), ont veillé et annihilé les occasions russes. Les Algériens ont répondu en contres et se sont créés quelques occasions qui auraient pu faire mouche. La seconde mi-temps sera tout de même bienvenue pour les Fennecs. Personne ne les voyait gagner, mais, comme on le dit bien souvent, il ne faut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué. D'ailleurs, les joueurs algériens ont réussi à «retrouver les ressources» nécessaires, notamment par les retours de leurs jeunes attaquants Brahimi, Djabou, Feghouli, Mahrez, et Bentaleb qui sont allés chercher l'égalisation avec les tripes. Cette victoire aura été arrachée «au mental» dans les dernières minutes par l'intermédiaire de l'avant-centre Islam Slimani (deux fois homme du match), généreux dans ses efforts. «C'est une très belle qualification et une belle récompense pour l'équipe qui a travaillé fort et qui a su relever la tête lors des défaites», dira Medjani. La victoire est là. Les Verts ont corrigé l'histoire et les pronostics. Ils ont relevé le défi. Et, parce qu'ils ont réussi, ils ont désormais un autre défi : l'Allemagne. Les Fennecs joueront, demain, le match de leur vie et tous aimeraient voir une autre victoire face aux Allemands. L'Algérie, qui s'est qualifiée pour la première fois de son histoire pour les 8es de finale de la Coupe du Monde, veut rééditer l'exploit face à l'Allemagne, 32 ans après leur dernière confrontation en Espagne. Le principal artisan de la réussite de l'équipe algérienne est le sélectionneur bosnien Vahid Halilhodzic qui, depuis sa prise en main de la sélection, il y a trois ans, a réussi à construire une équipe extrêmement forte composée de joueurs évoluant dans des grands clubs à l'étranger. Le parcours des Verts lors de la phase de groupe du Mondial-2014 a été ponctué par une qualification historique aux dépens de la Russie (1-1) après avoir entamé le tournoi par une défaite face à la Belgique (1-2) et une brillante victoire contre la Corée du Sud (4-2). L'Allemagne possède l'un des plus beaux palmarès du football mondial Les Fennecs recevront chez eux la grande équipe allemande, devant leurs nombreux supporters, qui meurent d'impatience de voir leur équipe prendre sa revanche, sur une équipe qui leur a jouée un mauvais tour en 1982, lors d'un match qualifié de match de la honte. Cette équipe qu'ils connaissent bien sera-t-elle leur prochaine victime des huitièmes de finale à porto Allegre ? L'équipe Allemande, qui ne compte aucun blessé dans ses rangs, devra réorganiser les lignes. Certes, il ne faut pas oublier que ce match va décider de la place qui sera attribuée pour les quarts de finale (qui se joueront la semaine prochaine). Mais il ne faut pas non plus s'enflammer pour la suite, les Algériens ne sont pas favoris, seulement outsider. Certaines équipes ont un effectif beaucoup plus riche, donc il ne faut pas crier victoire trop vite, mais ne pas non plus se positionner comme un petit et les regarder jouer. Une victoire est impérative pour passer aux quarts de finale et, ainsi, jouer contre la France. Il ne faut pas calculer, mais garder sa philosophie qui est d'avancer match après match. Ce sont deux équipes difficiles à battre, il n'y a pas de préférence, il faut aller le plus loin possible. Habituée aux places d'honneur ces dernières années, 2e en 2002, 3e en 2006 et 2010, l'Allemagne aimerait bien remporter un titre qui la fuit depuis 1990. Cette année, elle est l'une des meilleures équipes au monde, en tout cas sur le papier. Ses performances passées plaident pour elle avec 17 participations en Coupe du Monde, 4 finales perdues (1966, 1982, 1986, 2002), 3 titres (1954, 1974, 1990). L'Allemagne possède l'un des plus beaux palmarès du football mondial. Au Brésil, la Mannschaft prend part à sa 18e Coupe du Monde. Seul le pays hôte fait mieux avec une 20e participation. Elle renferme d'excellents joueurs, notamment Philip Lahm : un excellent défenseur, capitaine de la sélection allemande. C'est lui qui devra faciliter l'intégration des jeunes joueurs au sein d'un collectif déjà impressionnant. Ils peuvent compter énormément sur Manuel Neuer, le portier infranchissable du Bayern Munich. Neuer est régulièrement cité comme le meilleur gardien au monde actuellement. À 27 ans, il participe à sa deuxième Coupe du Monde. L'autre atout de la sélection allemande est le vieux Miroslav Klose, l'avant-centre star de l'équipe aux 134 sélections, qui, à 36 ans, détient le record de buts sous le maillot allemand (68), qu'il partageait avec Gerd Müller. Les équipes s'observent elles mêmes avant de regarder les autres. Quoiqu'il arrive, c'est une belle prestation pour la sélection algérienne qui, en l'espace de quelques années, a écrit une nouvelle histoire en Coupe du Monde. Y. B