Les Brésiliens ont incontestablement une chance de chef de gare. Echapper à une humiliante, mais pourtant si normale élimination de la compétition n'aurait été que légitime tant les Chiliens ont eu du mérite à aller au charbon et surtout sans complexe devant une équipe auriverde jouant chez elle. C'est hélas la loi du football aussi injuste soit-elle. Pis encore, en tirant à une poignée de secondes de la fin de la rencontre sur l'une des arêtes de la cage gardée par Julio Cesar, lequel, il serait honnête de le concéder, à mérité son impérial nom en étant décisif sur les tirs au but, les Chiliens ont fatidiquement confirmé que dans cette rencontre il était quasi certain que c'était le plus mauvais qui allait gagner. D'où, encore une fois, cette veine de chef de gare, ratant presqu'au temps additionnel la qualification pour les quarts de finale. Bref, le Brésil est passé sans avoir jusque-là rien prouvé sur le terrain. Faudrait-il alors qu'il affronte une grande nation pour confirmer son statut de meilleur. Ce n'est pas le cas et ce serait d'ailleurs faire insulte au Chili et autres «petites» équipes sans prétention et surtout sans stars à l'image de la Colombie que de s'arrêter à une suprématie qui heureusement est à chaque match démentie. Nous avions évoqué une fois le bousculement de l'ordre établi au vu du démarrage de la compétition et surtout du peu de complexe qu'avait certaines formations à tutoyer celles qui, arbitrairement, étaient taxées de faire l'essentiel durant ce Mondial. La Colombie a donné bien du plaisir aux téléspectateurs algériens qui lui étaient d'ailleurs tous acquis d'autant plus qu'ils n'ont pas accepté l'élimination des Italiens qui gardent, vaille que vaille, dans le cœur des Algériens une affection incontestable. L'Uruguay, en fait, n'était plus aimé depuis le geste bestial de Suarez sur Chiellini. Le pitbull uruguayen, malgré son immense talent, n'était déjà pas apprécié depuis le Mondial-2010 et encore plus depuis cet autre exploit du genre (morsure) commis lors d'une rencontre du championnat d'Angleterre. Mais au-delà de toutes ces considérations, héros du match de samedi passé, James Rodriguez et ses coéquipiers et plus particulièrement Ospina dernier rempart défensif auront sorti un grand match. Il serait toutefois trop facile de magnifier un ou deux seuls joueurs en l'occurrence ceux cités n'était la force d'un collectif qui en plus du registre technique individuel avait mis tout son cœur dans la rencontre rien qu'avec l'idée d'arriver aux quarts de finale. Les Colombiens y sont parvenus et pas n'importe comment. En y mettant art et manière et il suffit d'en juger sur les deux réalisations. D'abord ce geste technique venu d'ailleurs de James Rodriguez consistant en un amorti de la poitrine, rotation et plein du pied en aveugle qui trompait le gardien adverse. Tout en finesse et puissance en somme. Le deuxième but ne pouvait demeurer en reste compte tenu de la très grande lucidité du dernier remiseur, lequel en plus d'un timing extraordinaire qui lui a permis de «détecter» remettre en suspension une balle et surtout de remarquer la présence de James Rodriguez son coéquipier dans les six mètres et lui remettre en suspension une balle plus que bonne pour un autre geste technique époustouflant : une reprise de volée. Pour l'anecdote, les deux principaux héros du match font également partie d'une même famille puisque James Rodriguez est marié à la sœur de David Ospina, comme ils évoluent également dans une même compétition à savoir le championnat de France. L'un est Niçois (Ospina) et l'autre Monégasque (James). Comme Ochoa, le gardien volant d'Ajaccio et tout autant du Mexique, Ospina évolue dans un club sans grande prétention, mais dont les dirigeants et surtout les supporters savent reconnaître la valeur puisqu'aussi bien l'un que l'autre des deux footballeurs assurent à plus de 50% la solidité du compartiment défensif de leur équipe respective. A. L.