Israël a relancé sa machine de guerre contre les Palestiniens de la bande de Ghaza. Au mépris du droit international et du respect de la vie humaine. Une dizaine de civils ghazaouis ont péri dans la nuit de lundi à hier, après le lancement d'une vaste opération aérienne de l'armée israélienne, en réponse à des tirs de roquette sur le sud d'Israël. Des enfants figurent parmi les victimes de cette nouvelle agression aux allures d'une guerre totale contre la Palestine. Le nombre de blessés se compte lui aussi par dizaines. Deux raids ont été menés sur deux mosquées à Khan Younès, dans le sud de Ghaza, au moment de la prière de midi, selon l'agence d'information palestinienne. Le gouvernement de droite, dirigé par Benjamin Netanyahu, a menacé il y a quelques jours de mener une guerre totale contre le Hamas qu'il considère comme une organisation terroriste. Pourtant, le Hamas avait fait part de son refus d'une escalade de la violence dans la bande de Ghaza, préférant faire appel à la médiation égyptienne pour stopper la folie meurtrière des extrémistes israéliens, à la tête du gouvernement israélien, déterminés à décimer le peuple palestinien. La montée des tensions a commencé depuis l'intégration du Hamas au gouvernement d'Union nationale à Ramallah, fruit du processus de la réconciliation inter-palestinienne. Israël n'a jamais pu accepter cette unité qui allait détruire ses arguments fallacieux, devant la médiation américaine et aux yeux de la communauté internationale, aujourd'hui interpellés plus que jamais à intervenir pour arrêter une nouvelle guerre, semblable à celle de fin 2008-début 2009. Les va-t-en-guerre dans le gouvernement de Tel-Aviv, à leur tête le ministre des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman, qui n'a jamais caché son envie d'user de la violence pour anéantir toute résistance palestinienne. D'ailleurs, son parti a quitté la coalition gouvernementale même si, lui, est resté à son poste de ministre, après avoir échoué à convaincre les autres à mener une «intervention massive» contre le Hamas. Hier, le Président palestinien a exigé qu'Israël mette fin à son agression militaire contre la bande de Ghaza, sous blocus depuis cinq ans. M. Abbas a demandé à la communauté internationale d'«intervenir immédiatement pour arrêter la dangereuse escalade qui pourrait provoquer davantage de destructions et d'instabilités dans la région», selon un communiqué de son cabinet, repris par Wafa, l'agence d'information officielle. Mais Israël semble prêt à aller loin puisqu'il a annoncé son intention de mener une opération terrestre. D'ailleurs, l'armée a reçu l'autorisation d'appeler 40 000 réservistes pour cette éventuelle opération terrestre. Selon l'agence officielle moscovite, Ria Novosti, qui cite une source politique israélienne anonyme, «l'armée a reçu l'ordre d'être prête à aller jusqu'au bout. L'intervention des troupes terrestres figure parmi les options. Un appel supplémentaire de réservistes est également possible». L'interlocuteur de l'agence a également indiqué que le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a enjoint à l'armée et aux services de sécurité d'effectuer une «opération planifiée, puissante et durable dans la bande de Gaza». L'Egypte a appelé hier à l'arrêt de cette agression. La Ligue arabe a aussi appelé les Israéliens à cesser leurs raids contre la bande de Ghaza. Les forces de sécurité de Tel-Aviv ont par ailleurs procédé à l'arrestation de dizaines de Palestiniens en Cisjordanie et à El-Qods-Est occupées où des affrontements ont eu lieu suite à la manifestation des Palestiniens contre l'assassinat d'un adolescent palestinien, brûlé vif par des colons extrémistes israéliens. Le ministère palestinien des Affaires étrangères a estimé hier que la guerre menée par Israël vise à «effacer toute existence du peuple palestinien» en Terre Sainte, a repris Wafa. L'escalade de la violence fait craindre le pire dans la région, car le Hamas a affirmé qu'il ne se laisserait pas faire et allait répondre à cette agression israélienne. Ce que Tel-Aviv souhaite pour couvrir son génocide qui se déroule loin du regard des médias internationaux. L. M.