Pour neutraliser leurs rivaux politiques, les deux responsables israéliens, qui ont embrasé, mercredi soir, Ghaza, ont rappelé sous le drapeau 30.000 réservistes et encouragé ceux qui se proposent de « renverser » Mahmoud Abbas en cas de succès de la demande d'élévation du statut de la Palestine à l'ONU le 29 novembre prochain, évoquent le déclenchement d'une opération terrestre dans les prochains jours, comme celle de janvier 2009. Au troisième jour de l'agression israélienne, le bilan continue de s'alourdir malgré la présence sur place de M. Qandil, le Premier ministre égyptien, pour étudier la possibilité d'un cessez-le-feu : 23 Palestiniens tués, dont des bébés, 236 blessés par les 500 raids aériens. En face, Israël, qui a été la cible de près de 300 roquettes, a enregistré trois morts et autant de blessés. Ils ont été fauchés par une roquette. Fait nouveau qui pourrait changer la donne de cette guerre annoncée : pour la première fois depuis les missiles Scud tirés par l'Irak en 1991, l'agglomération de Tel-Aviv a été touchée par des projectiles tirés depuis la bande de Ghaza, par les Brigades Ezzedine al-Qassam, la branche armée de Hamas. L'armée israélienne, qui ambitionne de détruire les caches d'armes, les lanceurs de roquettes et de missiles capables de frapper Tel-Aviv, se prépare à une invasion terrestre. Probablement une semaine après la phase aérienne, comme lors de « Plomb durci ». Des chars seraient déjà déployés le long de la frontière avec Ghaza que Avi Dichter, le ministre israélien de la Défense passive, déclarait en novembre 2011 déjà vouloir « reformater et réorganiser ». Mohamed Morsi, le président égyptien, qui a dénoncé l'offensive israélienne comme « une agression flagrante contre l'humanité », laissera-t-il « Ghaza seule » ? Après l'émir du Qatar et le Premier ministre égyptien, on annonce, pour aujourd'hui, Rafik Abdessalem, le ministre tunisien des Affaires étrangères, et pour les prochains jours, le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan. La communauté internationale a commencé, dès jeudi matin, une « intense activité diplomatique » pour faire baisser la tension et éviter surtout une « escalade » qui pourrait emporter un Proche-Orient secoué par les contrecoups du Printemps arabe et la crise syrienne. Mais comme toujours, les réunions d'urgence du Conseil de sécurité se sont soldées par une absence de décision. Hamas rejette « toute discussion de trêve avec Israël » à ce stade. « Nous ne nous laisserons plus abuser par les duperies de l'occupation. Nous considérons que discuter d'une trêve en ce moment reviendrait à fournir une couverture supplémentaire à la poursuite de l'escalade contre Ghaza », déclare Sami Abou Zouhri, porte-parole de Hamas, ajoutant : « Israël ne pourra pas l'emporter ». En Cisjordanie, des milliers de Palestiniens ont manifesté leur soutien à Hamas, demandant aux « Brigades » de « frapper Tel-Aviv ». Djamel Boukrine L'Algérie condamne fermement « Nous condamnons fermement l'agression israélienne contre la bande de Ghaza et nous appelons le Conseil de sécurité et la communauté internationale à assumer leurs responsabilités pour mettre un terme, dans les meilleurs délais, à cette escalade dangereuse de la violence dans une région où la situation est déjà fortement dégradée », affirme Amar Belani, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, dans une déclaration à l'APS. M. Belani a précisé, en outre, que l'Algérie « sera représentée à la réunion d'urgence de la Ligue arabe qui se tiendra au Caire pour débattre de cette question ».