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Le Brésil ne s'en remettra pas d'aussitôt...
Après la défaite historique en demi-finale face à l'Allemagne
Publié dans La Tribune le 10 - 07 - 2014

Cette fois la marche était élevée et l'adversaire impitoyable pour la Seleçao. Une gifle, grosse (7 buts à 1), infligée par des Allemands sans pitié au réalisme total pour signer un retour brutal à la réalité. Fermer la parenthèse enchantée que les Brésiliens avaient ouvert un mois durant laissant de côté la contestation sociale et les intérêts pour essayer de porter leur sélection au bout. Hélas, l'aventure s'est arrêtée, tragiquement, mardi. Après le football la révolte ?
Miroslav Klose (16 buts) qui dépasse Ronaldo et devient le meilleur buteur de l'histoire de la Coupe du Monde et l'Allemagne qui surclasse littéralement un Brésil méconnaissable. Ce sont les deux faits saillants d'une soirée cauchemardesque pour le pays hôte. Certes, les «Auriverdes» étaient poussifs depuis le début du tournoi et doivent leurs parcours à beaucoup de facteurs et de valeurs. Parmi ces éléments, il y a le public brésilien qui aura été d'un apport fort et considérable à chaque étape que David Luiz et consorts ont franchie. Avant-hier, les supporters présents dans l'Estadio Mineirão à Belo Horizonte semblaient traumatisés de voir les quintuples champions du monde malmenés sur leur terre. Les hommes de Luiz Felipé Scolari se sont littéralement écroulés sous le poids d'un espoir énorme et grandissant en l'absence de deux piliers : Neymar (blessé) et Thiago Silva (suspendu). Un rendez-vous manqué et un match dans lequel ils n'ont jamais existé pour essuyer une rouste historique (7 buts à 1), humiliante et aux répercussions qui vont au-delà de l'aspect et le résultat purement sportif. Abasourdis pour les uns, consternés et groggys pour les autres, ce revers, le plus large depuis le 6 à 0 face à l'Uruguay en 1920, retentit tel un coup de tonnerre qui pourrait rallumer la mèche de la contestation sociale et mettre fin à la halte observée par le peuple. Même la «haute classe moyenne» du pays (la catégorie qui peut se permettre le luxe d'assister aux matchs de la compétition au stade et aux alentours), sortie de l'état anesthésique, n'a pas hésité à s'en prendre à la première Dame du Brésil, Dilma Roussef, en faisant entonner des chants (pas à sa gloire bien sûr) dans les travées de l'Estádio Governador Magalhães Pinto (Mineirão) où ils la traitaient de tous les noms d'oiseaux. Une colère certainement plus froide comparée à celle qui pourrait se dégager des favélas ou les endroits les plus démunis comme à Sao Paulo, cœur du mouvement de la protestation sociale. Là-bas, une vingtaine d'autobus ont été incendiés dans un garage où étaient entreposés des véhicules hors service. Des jeunes ont mis le feu à trois autres bus dans d'autres quartiers de la ville du sud-est du pays. La police locale n'a cependant pas communiqué le chiffre exact des véhicules brûlés comme elle n'a pas confirmé si les feux étaient directement liés à la débâcle de la sélection nationale, ce type de violence étant une forme de manifestation courante de la protestation dans le pays. Tout au plus, les autorités ont également affirmé qu'un magasin d'électroménager a été pillé à l'est de la capitale économique du Brésil. «Comme tous les Brésiliens, je suis très, très triste de la défaite. Je suis immensément désolée pour nous tous, pour les supporters, pour les joueurs», a écrit la présidente dans des messages sur son compte Twitter. Des mots qui ne changeront rien au cours d'une histoire qui paraissait trop belle pour être vraie. Jusqu'à cette élimination sans gloire, le tournoi s'est déroulé sans déplorer de véritable incident. En tout cas, la nation sera passée par toutes les émotions durant la campagne d'une sélection qui n'a jamais pu rassurer son public. Inquiétudes, joies, tristesse, désillusions et consternation, cette Samba n'aura jamais fait rêver. Jamais dans le rythme d'un «Mondial de toutes les décadences» comme le juge les Brésiliens. Ces derniers ont tenté d'oublier, de se faire des illusions avant que les rêves soient broyés par une Mannschaft qui n'aura jamais perdu son objectif de vue. Le forfait de Neymar avait pris de la place, trop même, avant ce rendez-vous important : cette demi-finale de Coupe du Monde face à un adversaire qui n'avait pas besoin d'avertir Marcelo et consorts. Un moment d'oubli, d'affection abusive, qui a coûté cher. La plaie du peuple n'a pas été soignée et elle ne cicatrisera pas d'aussitôt : «On leur demande pardon», à lâché en sanglot David Luiz capitaine malheureux d'un soir. Pas certains que ces propos soient suffisants pour faire oublier le «Mineirãzo» (la défaite historique (3-0) au Maracaña en finale de 1950 avait été appelée le «Maracañazo»).
Le «Mineirãzo» fatal pour Roussef ?
L'éventuel sacre du Brésil en Coupe du Monde aurait pu faire oublier tant de choses. Surtout ces 11 milliards de dollars dépensés pour abriter l'évènement qui ont fait l'objet de beaucoup de contestations. Cuisamment, l'équipe nationale a échoué à être sacrée à domicile. Cette fois, elle n'aura même pas atteint l'ultime étape. «Certains disent que le foot explique la vie. Je suis l'un d'eux. Mais je crois que nous devons l'admettre, nous sommes morts mardi soir», a écrit en Une l'éditorialiste du Correjo Braziliense. Des propos, à l'impact fort et résonnance assourdissante, qui reflètent la place qu'a le foot dans une nation où il est carrément une religion. Beaucoup de destins y sont liés. Même celui de l'actuelle femme forte du pays, Dilma Roussef, qui risque de «trépasser» comme la «Seleçao» lors des prochaines élections prévues au mois d'octobre. Sa cote pourrait prendre un sérieux coup après cet échec qui sera très difficile à digérer. Une apocalypse footballistique venue quasiment raser tout l'héritage laissé par les générations Pelé, Zico, Bebeto, Romario, Ronaldo, Rivaldo...etc. Le quotidien de Brasilia inscrit son édito, tel un avis nécrologique : «Nous ne sommes pas morts pour toujours, c'est vrai, mais nous sommes morts. Sept fois. Jamais en cent ans d'histoire, cela n'était arrivé.» Une réinitialisation de la Seleçao s'impose. Du renouveau, un nouveau souffle. Exactement comme après le triste souvenir de 1950. Après les Zico, Pelé, Garincha sont venus redorer le blason et dominer le football universel avec les deux consécrations en 1958 et 1962 suivies de celles de 1970. «Si elles sont bien utilisées, les défaites emblématiques ont le don de précipiter les changements nécessaires, et les réflexions», a avancé O Globo, le grand quotidien de Rio. Un cas de figure que la sélection la plus titrée au monde a déjà connu. Ce qui est indubitable, c'est que les héritiers du roi Pelé se trouvaient parmi ces enfants et jeunes qui ont versé des larmes après cette «tragédie». Pour ce qui est de la politique, le fauteuil du Président pourrait lui aussi ne pas échapper au changement. L'effet de l'anesthésie footballistique s'est estompé. Place au réveil redouté et ce qui pourrait en suivre...
M. T.


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