Le Brésil a remporté dimanche dernier sa quatrième Coupe des confédérations devant 75.531 spectateurs. C'est dans le mythique stade de Maracana, de Rio de Janeiro, que les Auriverdes (Verts et or) ont triomphé des champions du monde espagnols. Les trois buts brésiliens n'ont toutefois pas pu faire oublier le climat de révolte qui régnait sur tout le territoire. Les manifestations aux abords du stade et l'absence de la présidente Dilma Rousseff, échaudée par les sifflets du public durant le match d'ouverture à Brasilia, ont donné le ton de cette rencontre. Pour une fois, le pouvoir a été écarté du triomphe de l'équipe brésilienne. Le souffle de contestation avait enfin atteint les gradins. L'opium du peuple avait désormais une odeur de gaz lacrymogène. Or, malgré les fortes critiques à l'égard des dépenses engendrées par la Coupe du monde, le public brésilien n'avait jamais cessé d'appuyer son équipe. Un des épisodes les plus marquants du tournoi aura sans doute été la séquence de l'hymne national avant le match Brésil-Mexique. Le règlement de la FIFA impose de ne pas dépasser une minute et trente secondes. L'hymne brésilien qui a une durée de 3min 42 devait être diffusé en 1min 10, ce qui correspond à une longue introduction avec la moitié de la première partie. Les supporters de la Seleçao qui ne l'entendaient pas de cette oreille avaient choisi de faire un pied de nez au protocole en entonnant à capela l'hymne national, au-delà du délai réglementaire. http://www.youtube.com/watch?v=E7fcunIpOuc Ce moment de communion extraordinaire a sans doute donné la chair de poule à quelques millions de Brésiliens assis devant le petit écran. L'épisode de l'hymne national, devenu le symbole du comportement des supporters dans les stades, a inspiré les paroles de l'entraineur Luiz Felipe Scolari : « Le public a été le grand vainqueur. C'est lui qui a porté l'équipe ». Même si pour les manifestants «un professeur vaut plus que Neymar », ce dernier ne manquera pas d'appuyer publiquement le mouvement de révolte : « Nous appuyons tous les manifestations, dès lors que c'est fait sans violence, sans vandalisme. Pour un Brésil meilleur, tout est bon ». M C Lire les anciennes chroniques : - Plus de pain, moins de cirque - La brique nazie - Il est jeune, beau et riche...très riche - La fabrique de la rumeur - Boycottons la vie chère Nom Adresse email