Les frontières algériennes sont devenues une passoire pour les contrebandiers. Un phénomène qui représente désormais un problème tant sécuritaire qu'économique. Contrebande et trafics en tous genres prennent des proportions alarmantes dans les régions frontalières, notamment avec la Tunisie et le Maroc et dernièrement la Libye. Il ne se passe d'ailleurs pas un jour sans que la presse ne rapporte une information liée au trafic et la contrebande. Tout passe : drogue, carburant, cheptel, produits alimentaires, pharmaceutiques, chimiques... Et ces derniers temps vu l'instabilité politique et sécuritaire des pays voisins, le trafic d'armes s'est fortement développé. Du côté de la frontière Ouest, de grandes quantités de résine de cannabis entrent depuis le Maroc. A travers cette frontière et celle de l'Est, se pratique également le trafic des produits alimentaires et celui du carburant. Un trafic qui saigne le Trésor public et ruine l'économie nationale si on précise que 25% de la production de carburant -représentant plus de 1,5 milliard de litres- sont détournés annuellement. L'autre trafic important, et des plus nuisibles pour la jeunesse algérienne, est celui de la drogue qui passe par la frontière algéro-marocaine. 65 tonnes de cannabis transitent chaque année depuis le Maroc vers l'Algérie, et ce, par la voie de la frontière qui sépare les deux pays. Mais la drogue ne fait pas que transiter par l'Algérie, les narcotrafiquants marocains, armés jusqu'aux dents, tentent chaque année de faire entrer des tonnes de drogue, et ce, dans le but d'inonder le marché algérien. En matière de chiffres, près de 1 000 tentatives d'infiltration de drogue sont enregistrées, par an. Face à cette grande menace, les autorités algériennes ont mobilisé des milliers de GGF sur cette bande frontalière. Une présence très renforcée, avec un équipement très pointu mis en place pour contrôler cette frontière avec le Maroc. Mais cela n'empêche malheureusement pas le trafic. En 2013, les services de sécurité, tous corps confondus, ont saisi plus de 200 tonnes de cannabis ! En 2012, ils ont saisi, au total, plus de 140 tonnes de kif traité aux quatre coins des frontières algériennes. Il est clair que les réseaux marocains de trafic de drogue agissent, désormais, avec une stratégie plus adaptée au contexte régional. En plus des deux frontières Est et Ouest, l'Algérie est appelée à faire face à celle avec la Libye. En effet, depuis que ce pays voisin est entré en guerre civile, la frontière est devenue un véritable baril d'explosif. Dans ce vaste désert, une grande circulation des trafiquants, des armes et des groupes armés est signalée. Face à cette nouvelle donne, les autorités algériennes ont mobilisé un important cordon sécuritaire. Mais pas seulement, l'Etat a décidé de combiner les actions entre les Douanes et la Gendarmerie nationale sur les bandes frontalières. Quelques 3 000 nouveaux agents seront recrutés pour 79 nouveaux postes de douane et de surveillance (PDS) et recevront une formation paramilitaire. Aujourd'hui l'Algérie se retrouve entourée de pays instables et agités. Le pays est ainsi confronté à de multiples dangers dont le terrorisme - qui représente le noyau principal-, mais aussi le crime organisé, le trafic d'armes, le trafic humain, et surtout le trafic de cocaïne et de drogue. Ce sont là autant d'éléments qui se répercutent sur l'équilibre sécuritaire de l'Algérie. H. Y.