Des centaines de médecins algériens demandent à leur tutelle de les envoyer à Ghaza pour épauler leurs confrères ghazaouis, livrés à eux-mêmes face à l'ampleur tragique des dégâts causés par l'agression israélienne. Lors d'un rassemblement organisé hier au niveau de l'hôpital Mustapha Bacha, l'ensemble des syndicats autonomes du secteur de la santé ont tenu à exprimer leur solidarité avec le peuple martyr palestinien et leurs confrères mobilisés à Ghaza. A cette occasion, M. Lyes Merabet, secrétaire général du Syndication national des praticiens de la santé publique (SNPSP), a fait savoir que des centaines de médecins souhaiteraient se rendre à Ghaza pour prendre en charge des blessés palestiniens. «Nous avons remis la semaine dernière une liste comprenant des centaines de noms de praticiens de la santé qui se déclarent volontaires pour partir à Ghaza. Ils se proposent d'aller sur place pour soulager les souffrances de nos frères palestiniens», a-t-il expliqué. Pour le moment, aucune suite n'a été donnée à cette doléance exprimée haut et fort par les médecins de la santé publique qui se disent également «disposés à accueillir les blessés de Ghaza pour les prendre en charge en Algérie». «Nous prions les pouvoirs publics de prendre au sérieux cette demande. C'est le vœu de ces médecins qui désirent former des équipes médicales pluridisciplinaires à même d'intervenir et d'opérer à Ghaza qu'elles que soient les conditions prévalant sur place. Il faut savoir que nos médecins ont accumulé une expérience précieuse dans ce domaine tout au long de la décennie noire. Ils seront donc d'un secours incontournable pour nos confrères palestiniens», confie encore M. Merabet. Il est à signaler que Saïd Barkat, ministre de la Santé, de la Famille et de la Réforme hospitalière, a pris part à ce rassemblement en s'associant avec les syndicalistes dans un moment de communion sans pareil. «Je suis fier de la famille de la santé qui démontre ici toute sa disponibilité à soutenir les causes les plus nobles», a-t-il dit. L'image semblait bel et bien particulière sachant que les situations de bras de fer ont fortement marqué, notamment au cours de ces dernières semaines, la relation des syndicats autonomes de santé avec leur tutelle. A ce sujet, Mohamed Yousfi, du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP), a confié que les syndicats autonomes de la santé ont décidé samedi dernier de suspendre leur mouvement de protestation enclenché depuis le début de cette année pour «être en symbiose avec la solidarité exprimée par le peuple algérien à Ghaza la martyre». De son côté, Saïd Barkat a affirmé que le dialogue est toujours ouvert avec lesdits syndicats pour sortir le secteur de la santé de ses dysfonctionnements. Concernant l'aide médicale algérienne destinée à la population de Ghaza, le ministre a fait savoir qu'elle est arrivée à destination. Néanmoins, d'autres responsables du ministère de la Santé nous ont assurés que pas moins de 2 100 poches de sang sont bloquées par les Egyptiens. A ce propos, Saïd Barkat a précisé que les autorités algériennes sont en contact permanent avec les autorités égyptiennes au sujet des convois humanitaires de l'Algérie qui fut, rappelle-t-il, le premier Etat arabe à avoir mis en place un pont aérien avec Ghaza. Ainsi, deux avions algériens ont atterri samedi après-midi à l'aéroport d'Al-Arich chargés de 31 tonnes de denrées alimentaires, de médicaments et de deux ambulances équipées de matériel d'urgence, en solidarité avec la population de Ghaza qui a fait face avec beaucoup de courage à l'agression israélienne. Aussi, une équipe médicale algérienne composée de 12 médecins, parmi lesquels le Dr Khouidmi, une référence dans la gestion des catastrophes dans la zone du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord, se trouve toujours en stand-by en Egypte. Sa mission est d'évaluer la situation médicale à Ghaza pour que l'aide algérienne soit «ciblée, conséquente et efficace». A. S.