Le 19e jour de l'agression israélienne barbare contre la bande de Ghaza a été entamé par des dizaines de raids aériens et plusieurs tentatives d'incursion des forces terrestres sur plusieurs axes, visant à avancer vers le centre-ville de Ghaza qui est encerclé depuis plus de 4 jours. Ghaza. De notre correspondant Les raids aériens effectués par des avions de chasse de type F16, surtout, ont ciblé des buts divers, dont des maisons de militants du Hamas, dans des quartiers très peuplés, entraînant une panique compréhensible des citoyens civils à travers les villes, les localités et les camps de réfugiés de la bande de Ghaza. Hier matin, de bonne heure, les avions F16 ont bombardé un cimetière au centre-ville près du quartier de Cheikh Redouane. Des témoins ont affirmé que des cadavres que l'explosion a déterrés étaient éparpillés sur la chaussée et sur les autres tombes. Avec le nombre important de martyrs et l'impossibilité d'utiliser le cimetière de Chedjaiya, à l'est de la ville de Ghaza, à cause de la présence dans le secteur de troupes israéliennes, les Palestiniens éprouvent beaucoup de difficultés à trouver un endroit dans les autres cimetières qui sont saturés. L'armée israélienne ne se suffit pas des raids aériens, mais bombarde au mortier les quartiers dans lesquels elle tente de pénétrer. Ces bombardements aveugles sont meurtriers et ont forcé des centaines de familles à quitter leurs foyers, comme dans les quartiers de Tel El Haoua, au sud de la ville de Ghaza, où l'armée israélienne tente des incursions pour le 4e jour consécutif, ainsi que les quartiers de Zeïtoun, au sud-est de la ville, de Teffah au nord-est, ainsi que celui d'El Karama au nord-ouest de Ghaza-ville. Il faut signaler que malgré les feux nourris, les bombardements par l'artillerie, les raids aériens incessants, la présence permanente des drones dotés de roquettes air-sol dans le ciel, les chars de type Merkava, les blindés et les milliers de soldats hyper armés et surentraînés, les troupes israéliennes qui ont lancé une invasion terrestre depuis le 8e jour de l'agression n'ont réussi à avancer que de quelques centaines de mètres à cause d'une résistance farouche des militants de différentes factions palestiniennes, dont les brigades Azeddine El Qassam, la branche armée du mouvement islamiste Hamas, les brigades des Martyrs d'El Aqsa, la branche armée du Fatah, ainsi que beaucoup d'autres. Des responsables de l'armée israélienne reconnaissent qu'ils font face à des hommes déterminés qui leur opposent une forte résistance. Ils bombardent les cimetières Les résistants continuent leurs tirs de roquettes et de missiles contre le territoire israélien après 19 jours de bombardements sionistes incessants et d'occupation par l'armée israélienne de quelques parties de la bande de Ghaza, ce qui représente un échec du premier objectif de la campagne sanglante d'Israël, en l'occurrence celui de mettre un terme définitif à ces tirs. Plus de 20 missiles et roquettes artisanales ont été tirés lundi vers plusieurs villes du Sud israélien. Mais cette guerre sans merci, dans laquelle l'armée israélienne n'hésite pas à utiliser des armes prohibées dans les zones urbaines, comme les bombes au phosphore blanc, engendre des drames humains difficiles à supporter. En plus du millier de personnes tombées en martyrs depuis le commencement de cette agression, la plus sanglante depuis la guerre de 1967, plus de 4400 citoyens ont été atteints de blessures qui risquent de les marquer à vie. Pour se rendre compte de l'ampleur de la tragédie vécue par la population palestinienne, il n'y a pas mieux que de visiter l'hôpital El Shifa, au centre de la ville de Ghaza. Dans cet hôpital, au service des urgences, se trouve Mohamed Khouidmi, médecin algérien, spécialiste en médecine d'urgence et de catastrophes, arrivé dimanche soir. Après avoir pris en charge un blessé, atteint par des éclats d'obus de mortier dans le quartier Ezeitoun, ce médecin qui a vite gagné la sympathie de ses collègues et de toute l'équipe du service et qui reçoit le plus de blessés et de cadavres, s'est livré avec beaucoup d'émotion à El Watan. « Grâce aux efforts du consul algérien en Egypte, nous avons pu franchir le terminal de Rafah, après plusieurs jours d'attente. En coordination avec la Croix-Rouge internationale, nous avons pu faire pénétrer deux ambulances offertes par les autorités algériennes. Je suis très ému d'être ici à Ghaza parmi mes frères. Le parcours de Rafah à Ghaza-ville s'est déroulé sans problème, sauf qu'on a dû attendre au moins trois heures pour passer au niveau d'un barrage israélien, au croisement d'El Chouhada sur la rue Salah Eddine occupée par les forces israéliennes. J'ai vu leurs chars qui assiègent Ghaza. C'est un honneur et un devoir de pouvoir aider mes collègues palestiniens qui sont éreintés par un volume de travail impressionnant, et les blessés ne cessent d'arriver à ce service des urgences. Personnellement, je leur ai proposé d'aller se reposer et de nous laisser faire mais ils refusent de nous quitter. » Le docteur Mohamed Khouidmi, sans hésiter une seconde, nous a quittés pour accueillir une nouvelle vague de blessés que les ambulances venaient de ramener. Quant au deuxième médecin algérien ayant pu rallier les territoires palestiniens, Firas El Khalili, spécialiste en traumatologie, était, à cette heure, occupé à venir en aide, au bloc opératoire, à un enfant de 12 ans atteint de graves blessures aux membres inférieurs.