Vomissement, diarrhées et maux de têtes alertent sur la présence d'une intoxication alimentaire. Contractées en milieu collectif (réfectoires ou en fêtes), ces affections, une fois diagnostiquées, peuvent être traitées selon leur gravité. Néanmoins l'été reste leur saison de prédilection étant donné la température élevée qui favorise le développement des bactéries. «Celles-ci s'en prennent en priorité aux œufs, aux produits laitiers, aux fromages ainsi qu'aux viandes», explique un spécialiste en hygiène alimentaire. C'est pourquoi à chaque saison chaude, les acteurs de la santé et du commerce préviennent intensément sur les risques des produits non conformes à la consommation, digérés sans bonnes mesures préventives : mauvaises conditions d'entreposage et de conservation, non respect de la chaîne de froid, mesures d'hygiènes insuffisantes, mets préparés à base viande ou de volailles.... Des campagnes de sensibilisations s'alternent durant l'été, et comme celle-ci se confondent avec le mois du Ramadhan la vigilance est doublée. Et tout cela pour éviter les désagréments digestifs traduits par les toxi-infections alimentaires individuelle, ou collectives (Tiac), définies par l'apparition d'au moins deux cas groupés d'une symptomatologie similaire, en général digestive, dont on peut rapporter la cause à une même origine alimentaire. Une simple négligence de l'une des recommandations précitées et l'arme des urgences est enclenchée ! «L'ingestion d'aliments contaminés par un microorganisme nocif ou un agent pathogène génère cette intoxication. Virus, parasites et bactéries en sont la cause», précise une source médicale ajoutant que «les bactéries sont le plus souvent responsables des cas d'intoxications alimentaires provoquées par la consommation de produits contenant des toxines libérées par la croissance des microbes». Le degré de gravité d'une intoxication dépend du germe mis en cause. Mais aussi des capacités de défense de l'organisme de la personne atteinte. Le simple trouble intestinal pourra tourner aux complications graves pouvant parfois nécessiter une hospitalisation. C'est le cas pour des infections alimentaires bactériennes (botulisme et la salmonellose). «Les toxines botuliniques causent une faiblesse générale, des nausées, vomissements, constipation et migraines. Quand elles attaquent le système nerveux central, elles causent progressivement le phénomène de double vision, des problèmes de langage, paralysie des muscles, difficultés respiratoires. Sans traitement, l'individu meurt en 3 à 7 jours», expliquent nos mêmes sources. Pour ce qui est des salmonelles, rappellent les spécialistes, elles sont responsables de deux grandes catégories d'infections : la gastro-entérite d'origine alimentaire et la fièvre typhoïde. La viande de volaille crue est l'aliment le plus fréquemment contaminé par la salmonella en plus d'autres aliments dont les viandes crues ou insuffisamment cuites, le lait non pasteurisé et les œufs. Migraines, diarrhées, douleurs abdominales, nausées, frissons, fièvre et vomissements sont les symptômes de la salmonellose. La réaction immédiate devant une intoxication alimentaire légère, c'est-à-dire, traduite par des douleurs abdominales, des nausées et des diarrhées nécessite, selon les médecins, une prise d'anti spasmodique et d'antidiabétique si nécessaire. «Il faudra attendre que la crise passe avant de se remettre à manger de nouveau. L'eau est très recommandée en cas de fièvre», conseillent-ils. Avant d'ajouter sur le régime imposé au système digestif : «Boire du bouillon et des boissons légèrement sucrées pour éviter la déshydratation. Mais au terme de quelques heures (48 heures) il est possible de s'alimenter progressivement en privilégiant des aliments ‘‘doux'' pour le tube digestif comme le riz, les légumes cuits,...avant de se remettre peu à peu au régime normal après le rétablissement total.» Par ailleurs les médecins mettent en garde contre ce genre d'infection qui touche les bébés et les séniors du fait de la faiblesse de leurs moyens de défense. «Dès l'apparition des symptômes ils doivent être transportés dans un cabinet médical. Si le risque de déshydratation est important, le médecin peut proposer quelques jours d'hospitalisation. La réhydratation et le traitement médical sont alors administrés par voie intraveineuse.» Une attention est également portée aux femmes enceintes de peur d'une infection généralisée ou une méningite. En matière de prévention pour limiter les risques des infections, utritionnistes, hygiénistes et médecins à l'unanimité recommandent le respect de tous les stades de la chaîne alimentaire, de la production à la préparation des aliments. Des gestes basiques, mais importants, comme la vérification des dates de péremption des produits sont indispensables. D'autre part et surtout en pareille période, l'accent est mis sur le respect sans faille de la chaîne de froid, qui ne doit pas être rompue. Et de veiller aux consignes de conservations indiquées sur les emballages. À domicile, l'entreposage des produits et aliments dans le réfrigérateur devrait se faire selon un ordre bien établi : dans la partie la plus froide, du côté du bac à glaçons, on met viandes, charcuterie, petits plats, tandis que dans la zone intermédiaire, dont la température est comprise entre 4 et 6°C, on entrepose les légumes et les fruits. D'autres principes de précautions sont préconisés par les hygiénistes. Ces derniers recommandent l'emballage de façon hermétique de chaque aliment ou plat entamé pour éviter les contaminations croisées. Ils insistent également sur les conserves périmées impropres à la consommation et qu'on peut reconnaître au gonflement de leurs deux faces. Le changement et le nettoyage de la vaisselle entre chaque préparation d'aliments est aussi conseillé, sans omettre le lavage des mains. Il est aussi impératif de contrôler ce que l'on consomme à l'extérieur : glace et viande hachée sont des foyers et des terreaux pour les bactéries si la température idéale n'est pas respectée. N. H.